Cène et tête de la Reine ? C’est non pour Zemmour, Maréchal et Mélenchon !

Le service après-vente de la cérémonie d'ouverture était une affaire bien huilée : son directeur artistique, Thomas Jolly, a joué les idiots méprisants en conférence de presse : «Je ne sais pas exactement de quoi vous parlez comme réactions » (claque sur la joue gauche) et les éléments de langage de la presse étaient unanimes : seule l'extrême droite avait été indignée. Comme d'habitude, la malhonnêteté intellectuelle a pris le dessus : de fait, les réserves et les critiques s'avèrent bien plus répandues. Il n'est qu'à citer la réaction d'Alain Finkielkraut dans Le Figaro ou de Brice couturier sur X

Capture d'écran X

Un Brice Couturier qui s'est élevé contre cette interdiction d'émettre la moindre critique sur ce show. Ben oui, face à un Thomas Jolly qui s'abrite dans sa liberté absolue d'artiste, on n'aurait pas le droit de trouver un truc ou deux à redire ?

Mais, si on en revient aux réactions politiques, on peut suivre Gabrielle Cluzel qui a parfaitement dessiné la carte : celle d'une droite timorée toujours en quête de respectabilité et de conformisme qui a fait mine de regarder ailleurs et d'enjamber la cérémonie.

Il n'a pas non plus aimé Marie-Antoinette décapitée : « Je critique la tête coupée de Marie-Antoinette. Pourquoi elle plutôt que lui ? N’était-il pas non seulement comme elle un traître vendu aux ennemis de la France, mais qui avait juré de respecter la Constitution et être loyal à son pays ?», interroge-t-il. « La peine de mort et l’exécution de Marie-Antoinette sont d’un âge des punitions que nous ne voulons plus revoir », ajoutant : « la mort ne pourra jamais être un spectacle ». Il faut saluer cette réaction de Mélenchon, que l'on aurait aimé entendre chez d'autres leaders de droite.

Elle en dit beaucoup sur le bonhomme. D'abord, il trône trois étages au-dessus de tous ses épigones : les Bompard, Coquerel, Soudais, qui ont avalé en bloc le show Jolly, sans avoir la culture et le recul historique de leur leader. Ce qui fait le plus peur chez Mélenchon, c'est d'ailleurs eux, tous ceux qu'il traîne dans son sillage et qui n'ont pas une once de la sagesse de vieux sage mitterrandien dont il sait parfois faire preuve. Ensuite, Mélenchon est bien ce candidat à la présidentielle capable de sentir que la France ne se résume pas, vu les dernières cartes électorales, au parisianisme queer dans lequel communient aveuglément Macron et une grande partie de la gauche. Mélenchon sait, lui, qu'il existe encore des catholiques dans ce pays (il a été enfant de choeur !) et une France périphérique ulcérée par ces délires. Une France à laquelle il faudra aussi parler lors de la prochaine présidentielle, les métropoles et les banlieues islamisées ne faisant pas encore une majorité. Au-delà du calcul électoral et de la triangulation, il y a certainement chez Mélenchon la conscience qu'il ne faudrait pas en rajouter dans la complaisance pour la violence dans un pays fracturé, y compris de son fait. Les outrances du mélenchonniste (que Le Monde décrit aussi comme Macron-compatible) Thomas Jolly ont permis à Mélenchon de se présidentialiser. Une leçon à méditer à droite.

Frédéric Sirgant

Date de dernière mise à jour : 28/07/2024

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