Du rêve au cauchemar. Dans le cadre splendide du Grand Palais, le sabreur géorgien Sandro Bazadze, vice-champion d’Europe l’an dernier à Milan, a trop vite déchanté ce samedi aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Comptant parmi les favoris au titre dans son arme, l’intéressé est tombé dès les huitièmes de finale face à l’Egyptien Mohamed Amer (14-15). Sur une touche ultime sujette à interprétation.
Avec le concours de la vidéo, le corps arbitral a validé la touche de son adversaire, au grand dam de l’escrimeur de 30 ans, qui a d’abord refusé de quitter la piste avant de crier au scandale et à la corruption. « Je ne peux pas revenir, j’arrête ma carrière, c’est fini. Ma carrière est finie, comment je peux revenir quand les arbitres me tuent tout le temps ? Je ne peux pas gagner, c’est impossible parce qu’il y a de la corruption. Elle (l’arbitre) ne vérifie même pas, alors que c’est ma vie. J’ai travaillé pour ça pendant 21 ans et elle m’arbitre comme si je n’étais personne », dixit Bazadze, effondré devant la presse, à chaud.
« Ils m’ont tué… »
Ainsi relayé par RMC, le sabreur poursuit, inconsolable: « Quand je lui ai demandé de m’expliquer, elle s’est tournée et est partie. Où est la justice ? » La désillusion est d’autant plus grande pour le Géorgien qu’il a connu pareille déconvenue à Tokyo il y a trois ans, en demi-finale contre le Hongrois Aron Szilagyi (13-15). « C’est la deuxième fois de suite alors que j’étais l’un des favoris de la compétition. La dernière fois à Tokyo, en demi-finale, ils m’ont tué. Et maintenant ça recommence… »
Après visionnage des images, Sandro Bazadze n’en démord pas. « Qu’est-ce que je peux faire ? Ce sont mes troisièmes Jeux olympiques, je suis arrivé dans la meilleure forme de ma vie. Je ne veux pas laisser ça comme ça. Je le jure sur mes enfants, je vais faire quelque chose parce cette organisation est zéro, elle est même à cinq degrés sous zéro. Je ne critique pas l’organisation des Jeux mais celle de l’escrime. L’organisation est incroyable, c’est un endroit magnifique et j’étais venu pour la victoire. J’attends simplement des juges justes et des adversaires justes aux Jeux olympiques. »
Yannick Sagorin