JO : les doléances des athlètes contre l’organisation se multiplient

Sur les podiums, la France brille. Déjà une vingtaine de médailles ! Sur les sites de compétitions, les supporters, venus du monde entier, et les athlètes s’émerveillent devant les monuments de Paris mis en valeur par l’organisation de Paris 2024. Mais en coulisses, la réalité semble moins éclatante. Sur les réseaux sociaux, des sportifs de différentes délégations expriment leurs doléances. Nourriture, literie, embouteillage… La vie parisienne ne semble pas du goût de tous !

JO 2024. « Un désastre » : les hockeyeurs allemands s'en prennent à la  cantine du village olympique

Les États-Unis apportent leurs matelas

En Seine-Saint-Denis, au cœur du village olympique, pourtant sous haute surveillance, et moins d’une semaine après le début des Jeux olympiques, des vols « mystérieux » ont d’ores et déjà été constatés. Carte bancaire, alliance, collier… Au moins cinq plaintes pour vols et trois pour des faits mineurs ont été déposées.

À cela s’ajoutent des désagréments quotidiens pointés du doigt par les athlètes auprès de leur presse nationale ou sur les réseaux sociaux. La literie - les fameux lits en carton dont la solidité a été testée et approuvée par les sportifs eux-mêmes - est au cœur de nombreuses controverses. Les matelas, tout d’abord, sont jugés par certains athlètes « inconfortables ». Après avoir essayé le côté moelleux du matelas, l’équipe de water-polo australienne n’est toujours pas convaincue. « Mon dos est en train de tomber », se plaint l’une des sportives au réveil, dans une vidéo postée sur Instagram. « J’ai déjà reçu un massage pour réparer les dégâts », confesse sa co-équipière. Certaines délégations, do

nt la délégation australienne, ont donc décidé d’acheter des matelas et des oreillers à leurs frais pour leurs athlètes. Le gymnaste américain, Frederick Richards, a, pour sa part, lui-même acheté un matelas avant de venir à Paris afin d’être le plus prêt possible avant les épreuves.

Dans les chambres, quand ce ne sont pas les matelas qui dérangent, certains sportifs, comme la nageuse américaine Mariah Denigan, déplorent l’absence de stores dans certaines chambres. Comme elle le montre sur TikTok, non sans humour, elle et ses colocataires ont fini par trouver une solution en accrochant du papier aluminium aux fenêtres. L’absence de climatisation - malgré des ventilateurs positionnés dans chacune des chambres - dans les appartements du village olympique est également déplorée par de nombreux athlètes. Notamment ces derniers jours, alors que la France fait face à un épisode de canicule. Mais, encore une fois, certaines délégations ont pris les devants et ont décidé de compenser ce manque. Elles ont donc acheté, à leurs frais encore une fois, des climatiseurs ! Rappelons que les organisateurs de Paris 2024 espéraient faire de ces JO une édition verte. La délégation américaine, notamment, a ainsi équipé les chambres de ses athlètes de climatiseurs.

Des embouteillages dans la capitale

Encore un grief : la promiscuité au sein du village olympique n’est clairement pas du goût de tous les athlètes. La nouvelle star du tennis américain, Coco Gauff, tout juste éliminée de la compétition, explique ainsi que la majorité de l’équipe féminine de tennis des États-Unis a décidé de quitter le complexe en Seine-Saint-Denis pour un hôtel. « Dix femmes pour deux salles de bains », c’était trop, souligne-t-elle sur son compte TikTok.

Mais c'est le service de restauration et les difficultés de circulation qui concentrent le plus de critiques. Certains athlètes, dont les nageurs sud-coréens et des athlètes venus des Barbades, après avoir mis une heure et demie au lieu des vingt minutes promises par les organisateurs pour rejoindre le centre aquatique, ont eux aussi décidé de déserter le village olympique. Des embouteillages et des difficultés de circulation auxquels sont habitués les Parisiens, mais que découvrent, parfois avec agacement, les sportifs du monde entier.

Côté restauration, malgré les efforts des organisateurs pour améliorer les services et les plats proposés, les critiques continuent. Rationnement sur certains produits (poulet et œufs notamment), viande servie crue, manque de protéines… Autant de griefs qui ont poussé la délégation britannique à faire venir son propre chef cuisinier. Simone Biles, étoile de la gymnastique américaine tout juste médaillée d’or, a ainsi déclaré : « Je ne pense pas que la nourriture soit très bonne ici. La cuisine française est censée être bonne… Mais ce qu’on a ici, je ne suis pas sûre que ce soit le top. […] ça fait le job. » Résultat : le restaurant olympique se retrouve boycotté par plusieurs équipes, dont les hockeyeurs allemands. Ces critiques n’empêchent pas le nageur norvégien, Henrik Christiansen, d’apprécier les muffins au chocolat servis au sein du village olympique, comme en témoigne son compte TikTok. Mais que la France se rassure, l’édition 2016 à Rio avait, elle aussi, essuyé de nombreuses critiques (plomberie, sécurité, électricité, toilettes bloquées…). À Londres, la taille des lits laissait à désirer

Clméence de Longraye

 

Date de dernière mise à jour : 01/08/2024

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