CHAMPIONNE - Un titre rassurant à moins de six mois des Jeux olympiques après un championnat d’Europe raté en novembre.
Victoire bienheureuse. « Titillée » dans son orgueil aux Championnats d’Europe en novembre, la championne olympique en titre française Clarisse Agbégnénou a remporté ce samedi le tournoi de Paris (-63 kg) pour « taper du poing sur la table » à moins de six mois des Jeux olympiques.
Sous les clameurs de l’Arena de Bercy, la sextuple championne du monde de 31 ans a battu en finale la Croate de 21 ans Katarina Kristo pour s’offrir un septième sacre à Paris. Elle devient la codétentrice du record de victoires au Grand Chelem de Paris avec ses compatriotes Lucie Décosse et Teddy Riner, qui pourrait remporter un huitième sacre dimanche.
« Cette victoire fait du bien, elle n’a pas été facile à aller chercher », a relevé la judoka, « elle met les choses au clair dans la tête de tous, et de toutes surtout ! » « Je ne pouvais pas rester sur ça, ce n’était pas moi », a-t-elle dit en référence à sa journée manquée aux Championnats d’Europe à Montpellier. « Je sais que le chemin ne sera pas simple, donc il en faut des journées comme ça pour que je puisse m’en rappeler dans les moments difficiles », a estimé la Française.
Des combats intenses
Agbégnénou a connu une véritable journée marathon, passant 32 minutes sur le tatami en cinq combats. « Je m’adapte, je suis un caméléon », a prévenu Agbégnénou, « si mes armes désormais c’est de les faire craquer mentalement, peu importe le temps de combat j’y vais ».
Après un premier combat facilement remporté contre l’Allemande Agatha Schmidt, la Française a connu son duel le plus compliqué contre la Japonaise Megumi Horikawa, championne du monde 2022, dominée après une lutte de plus de 12 minutes, dont huit de prolongation.
En quart, elle a assuré l’essentiel contre la Cubaine Maylin del Toro Carvajal, avant d’affronter en demi-finale la Néerlandaise Joanne van Lieshout, double championne du monde junior et médaillée de bronze en senior l’an dernier. Agbégnénou a encore puisé dans ses réserves pour aller, après quasiment huit minutes, balayer son adversaire par ippon. En finale contre Kristo, elle est passée à deux doigts de la défaite avant de l’emporter en prolongation.
« Plus d’énergie »
« C’est la nouvelle génération qui pousse », a souri la judoka de 31 ans, « elles essaient de pousser les vieilles dehors mais je suis encore là ! »
Agbégnénou, qui pourrait s’aligner au tournoi de Tashkent (1er au 3 mars), sait que la route est longue avant les Jeux (27 juillet – 2 août pour le judo) : « Ce n’est pas fini, ce n’est pas parce que j’ai gagné aujourd’hui que je suis à 100 % mais en tout cas c’est mieux, j’avais plus d’énergie ».
« Je devais taper du poing sur la table, j’avais le public avec moi », a-t-elle encore poursuivi, remerciant les milliers de spectateurs de Bercy.
« Orgueil de sportive et de championne »
Depuis son retour de congé maternité après la naissance de sa fille en juin 2022, celle qui compte également une médaille d’argent aux Jeux de Rio 2016 s’est offert un sixième titre mondial.
Médaillée de bronze au Masters à Budapest l’an dernier, elle avait en revanche fini l’année 2023 sur une déception aux Championnats d’Europe de Montpellier, sans médaille.
Une défaite qui avait « bien titillé » son « orgueil de sportive et de championne ». Samedi à Bercy, elle a remis les pendules à l’heure.
La Rédaction - Sports avec AFP