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Meilleurs vœux marseillais en direct du Vieux-Port

Les 5 vues imprenables sur le Vieux-Port de Marseille

Ce premier vendredi de janvier, c’est le moment des vœux. Mais que sont les vœux ? Un rituel qui marque la nouvelle année dans les relations avec les autres. Mais les vœux expriment aussi ce que l’on souhaite. Aujourd’hui, je vais essayer de dire ce que je souhaite pour notre ville.

Un espace urbain plus égalitaire et plus juste

Peut-être s’agit-il du défaut le plus visible, le plus évident, de l’espace marseillais : l’inégalité dans les aménagements, dans la construction, dans le logement. Il est temps que tous les acteurs de la politique urbaine prennent conscience de la gravité de la situation, qui a conduit aux effondrements de la rue d’Aubagne. Espérons que le procès qui vient d’avoir lieu aura été l’occasion pour le débat de se mener et pour les décideurs de la politique urbaine de prendre conscience de l’urgence de mener une politique plus juste. Mais la justice de l’espace urbain se trouve dans plusieurs domaines. Le logement est le premier, bien sûr, mais les transports en commun et la circulation font aussi partie de cet idéal de justice, ainsi qu’une meilleure répartition de la présence des espaces publics, comme celle des espaces de santé et des espaces culturels. Cet espace urbain plus juste est aussi un espace dans lequel les aménagements contribuent à la recherche d’une plus grande égalité : la justice et l’égalité sont les deux faces de la même médaille. Cela signifie, en particulier, qu’il importe que l’urbanisme marseillais de 2025 permette de commencer à en finir avec la coupure entre le Nord et le Sud.

Un espace de ville qui ne soit plus pollué

L’environnement marseillais est attaqué par la violence de la pollution urbaine, sur beaucoup de plans. C’est, d’abord, bien sûr, l’atmosphère qui est polluée, notamment par l’abus des circulations automobiles. Mais, à cette pollution la plus évidente, sans doute faut-il ajouter d’autres dégradations de l’espace urbain, comme la saleté et l’absence d’entretien. La dégradation de l’espace urbain s’explique par l’absence de politique de la métropole dans ce domaine et, en particulier, elle manifeste  une inégalité encore plus vive entre les quartiers. Il est urgent qu’une politique de l’environnement soit élaborée, à la fois dans un souci d’égalité et dans un engagement esthétique – notamment dans le domaine de la construction. Une écologie urbaine doit s’élaborer à Marseille : ce projet écologique de l’aménagement et de l’entretien des sites devient une urgence. Marseille pourrait profiter de son retard en la matière pour devenir une ville modèle, une ville pilote, dans le domaine du retour à un espace sans dégradations.

Une vie politique urbaine repensée

Un nouvel espace politique de Marseille doit être imaginé. La ville et la métropole continuent de vivre avec les fantômes d’une politique marseillaise qui n’a pas changé depuis les années cinquante et qui ne répond ni aux exigences du moment ni aux aspirations de celles et de ceux qui vivent dans la ville aujourd’hui. Pour que les habitantes et les habitants de Marseille puissent redevenir des citoyens, la politique urbaine doit leur faire retrouver le goût du débat et le désir de se retrouver dans une agora marseillaise retrouvée. Pour cela, les décideurs et les pouvoirs doivent échanger avec celles et ceux qui habitent la ville et se soumettre pleinement à leurs opinions, à leurs jugements et à leurs intentions, notamment en les associant à l’élaboration des projets d’urbanisme et à leur mise en œuvre. Repenser la vie politique urbaine à Marseille, c’est faire retrouver à la ville le sens de la polis.

Une meilleure communication urbaine, une information sur la ville mieux diffusée et une culture mieux partagée

Dans notre ville, l’information est élaborée et diffusée par des médias numériques comme Marsactu et par des journaux de papier et audiovisuels comme La Provence, La Marseillaise, les radios et les télévisions locales. Le débat est insuffisant et les habitantes et les habitants, finalement, n’ont pas envie d’aller chercher une information qui leur donnerait les moyens de débattre et d’être associés aux choix et aux décisions engageant la ville. Pour pouvoir se réapproprier une ville qu’ils retrouveraient pleinement, les habitantes et les habitants doivent pouvoir aujourd’hui de nouveau échanger et débattre. Enfin, n’oublions pas que c’est par la culture que se construit l’identité d’une ville et que les habitants s’y retrouvent. La vie culturelle marseillaise devrait s’éveiller en 2025 en faisant retrouver à la ville le goût et le plaisir de nouveaux livres, de nouveaux médias, de nouveaux spectacles, de nouveaux sons et de nouvelles lumières.

Des projets d’aménagement qui fassent renaître la ville

C’est là l’une des difficultés les plus importantes de Marseille : les projets sont imposés d’en haut, d’ailleurs, sans répondre aux désirs, trop souvent non dits, des habitants ni aux besoins auxquels ils pourraient répondre. Un vœu important pour 2025 serait ainsi le retour d’une politique d’aménagement permettant à la ville de se réinventer. Si l’on reprenait, en quelque sorte dans l’autre sens, le mythe de la fondation de Marseille ? Si, au lieu que la ville soit imaginée et refondée par un voyageur venu d’ailleurs, les habitants, redevenus des citoyens, construisaient une ville enfin redevenue la leur ? Ce n’est pas un hasard si le mythe fondateur de notre ville mette en scène un voyageur venu d’un autre pays : cela signifie que, peut-être un peu comme tous les ports et parce qu’elle en est un, Marseille est issue d’un ailleurs. Mais alors ces projets d’aménagement doivent aller jusqu’au bout et faire réellement l’objet d’un débat et d’une confrontation entre les habitants. Pour faire renaître la ville, les projets d’aménagement ne doivent pas être imposés et ils doivent pleinement s’inscrire dans les espaces pour lesquels ils sont conçus. Enfin, il vaudrait mieux qu’il n’y ait plus, dans la ville, de ces terrains devenant des terrains vagues parce que les habitantes et les habitants ne se reconnaissent pas en eux.

Bernard Lamizet

Date de dernière mise à jour : 07/01/2025

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