Ancien chercheur à l'EHESS, essentiellement connu comme spécialiste de la question des discriminations à l'encontre des Noirs, ancien membre du « conseil scientifique » du CRAN et désormais ancien président du « musée de l'Immigration », M. Pap Ndiaye coche toutes les cases de la gauche « Terra Nova », altermondialiste, décoloniale, victimaire, repentante, bref, woke. Se déclarant lui-même, selon la formule consacrée - en forme d'automatisme langagier -, un pur « produit de la méritocratie républicaine » (pas celle des années 1960, qui pouvait parfois amener la banlieue - toutes races confondues - à Louis-le-Grand ou à Henri-IV, mais celle qui amène Henri-IV et Louis-le-Grand en banlieue... racisée), fondée essentiellement, non sur les talents, mais sur la discrimination positive, sa nomination ne peut que contenter les thuriféraires des « réécritures racisées » de l'Histoire et autres prophètes d'une « Histoire mondiale de la France ». Ou comment l'indigénisme militant, que représente à merveille M. Ndiaye, fait parfaitement bon ménage avec l'ultralibéralisme du consumérisme interclasses.
Nul doute qu'il fera bon ménage avec Mme Abdul Malak, nouveau ministre de la Culture, que Libération dit « très investie dans les projets d'éducation populaire et la défense de la diversité des cultures ».
Le remplacisme global, désormais totalement décomplexé, s'inscrit dans la continuité d'une politique indigéniste assumée et la mise à distance de la francité non métissée, non créolisée, bref... républicaine.
À l'heure où, dernier avatar des revendications musulmanes, le burkini fait son entrée dans la sphère publique via Grenoble, ces deux ministères signifient clairement la rupture civilisationnelle du macronisme, annoncée clairement à Alger en 2017 : « Il n'y a pas de culture française mais des cultures françaises. » L’égalité, sans doute ? Reste que, visiblement, certaines cultures semblent désormais plus égales que les autres. Assa Traoré et Ladj Ly gardent donc toutes leurs chances pour 2027.
Olivier Milza de Cadenet