Les télévisions nationales, et les télévisions internationales aussi probablement, ne cessent de le montrer en boucle : Paris est vide.
Les commerçants se désespèrent. Les boutiques se ferment. Les hôtels, qui prévoyaient des chiffres d'affaires record, annoncent un taux d'occupation catastrophique. On passe sous silence les lits en carton des athlètes olympiques, venus du monde entier pour dormir comme des migrants : c'est un autre sujet. Mais convenons du fait que, quand on n'est pas athlète, on n'a pas très envie de dormir à Paris. Ça alors, mais pourquoi ? Regardons de plus près.
Les rues du cœur de la Ville Lumière, normalement si élégantes, si accueillantes, sont bordées de grillages à souris, dont le seul but semble être d'emmerder les Français. On ne circule plus. On ne peut plus bouger. Paris est découpée en quartiers de couleur, mais personne, ni les Parisiens, ni les provinciaux (et encore moins les étrangers) ne sait exactement où se trouvent les zones grises, rouges ou que sais-je… Quant au contrôle du QR code, celui-là même qui est censé vous permettre ou vous interdire de vous déplacer dans les rues de la capitale, il est détenu par un petit nombre d'élus. À ce propos, la faillite du pouvoir régalien est telle que la France, pour contrôler ses propres citoyens ,a fait venir des policiers du monde entier. C'est le salon du Bourget de la casquette. Magnifique.
Insécurité maximale
Ajoutons à cela une insécurité qui ferait passer Bogota pour une sous-préfecture de la Creuse, entre couteaux fous, viols collectifs et (ça ne devrait pas tarder à revenir) attaque de diligence sur l’autoroute A1… On commence tout doucement à comprendre pourquoi les gens ne vont pas à Paris, même si les migrants ont été opportunément saupoudrés sur le territoire national, des fois qu'ils gâchent l'effet Emily in Paris. Pour finir, et au cas où il vous manquerait un argument pour ne pas vous rendre à cette belle manifestation festive et citoyenne, le ticket de métro vient de franchir la barre des 4 euros (oui oui, à l'unité) et les vignettes Crit’Air empêchent de nombreux véhicules d'entrer dans la capitale.
Il faut bien comprendre que ça ne redeviendra plus comme avant : les Parisiens et les touristes accepteront les QR code, les caméras à reconnaissance faciale, les quais interdits, les tickets hors de prix, comme ils ont toujours tout accepté. Dans un monde où tout ce qui compte est de poster sur Instagram, ils feront des photos de “petits plats” et de “petites rues”. Et ramperont entre deux grilles comme les rats de Fort Boyard. Pour renflouer les hôteliers aux abois, on augmentera les impôts et on logera des migrants. Ce sera super. Ce sera Johannesburg sur Seine. Nous n'avons encore rien vu.
« Je m'ennuie à Paris au mois d'août », chantait Lilicub, dans une chanson injustement méconnue. Au moins, là, on ne risque pas. Il n'y a rien à Paris, même pas la douce tristesse modianesque des artères désertes. Rien, même pas le plaisir de s'ennuyer. Ils salissent vraiment tout.
Arnaud Florac