15 AOÛT : Fêter l’anniversaire de la naissance de Napoléon, c’est d’extrême droite, pour le NFP

Napoléon Bonaparte est né le 15 août 1769 à Ajaccio. Son anniversaire tombait donc hier, soit le jour de la fête de l’Assomption. Si les membres du Rassemblement national avaient posté sur leurs réseaux sociaux un appel à la conversion de la France, un mot sur le vœu de Louis XIII ou un rappel des apparitions de La Salette, on se doute que la gauche aurait sauté sur l’occasion pour critiquer la bigoterie ou le passéisme chrétien de l’extrême droite (il faudra d’ailleurs, au passage, qu’on nous explique en quoi le RN est d’extrême droite, désormais).

Rien de tel, cette fois, puisque le député RN Julien Odoul a posté, sur X, un hommage à Napoléon Ier, donc, ci-devant empereur des Français, qui, selon lui, a « fait la France plus grande, plus forte et plus glorieuse qu’elle n’a jamais été ». L’indignation du député Nouveau Front populaire Benjamin Lucas, élu des Yvelines, a été immédiate - mécanique, même. « L’extrême droite glorifie l’Empire qui mit fin à la République. L’extrême droite a pour modèle un "Ogre" guerrier, misogyne, despotique qui a rétabli l’esclavage. L’extrême droite crie "Vive l’Empereur" ? Nous, nous disons vive la République ! » Pour ces fortes paroles, il a immédiatement été soutenu par une superstar de la sphère mélenchoniste, Antoine Léaument (député LFI), qui s’est fendu d’un « À bas l’Empereur ! Vive la République ! »

Qu'ils balayent devant leur porte !

L’extrême gauche française est habituée de l’inculture et de la provocation. Antoine Léaument, dont le collègue Sébastien Delogu moque souvent la fascination pour l’Histoire de France, semble avoir oublié une partie de l’histoire de l’Empire. Napoléon Bonaparte a, certes, rétabli l’esclavage dans les colonies en 1802… mais on peut également parler de Jules Ferry, icône de la gauche française, qui, le 28 juillet 1885, justifiait la colonisation en ces termes : « Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures... » On voit bien que regarder les événements du passé avec les grilles de lecture du présent n’a guère de sens. Despotique, Napoléon ? Probablement, oui, mais pas davantage que Saint-Just proclamant « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Misogyne, Napoléon ? L’empereur, à qui l’on prête la citation « En amour, il n’y a qu’une seule victoire, c’est la fuite », aurait pu en remontrer à cet autre élu LFI qu’est Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales.

Non, en fait, ce qui les dérange vraiment, ils ne l’expliqueront pas. Ce qui les dérange, c’est l’héritage de la France, notamment celui, immense, qu’a laissé Napoléon : le Code civil, la Légion d’honneur, Saint-Cyr, Polytechnique, le bac, le corps préfectoral, les sapeurs-pompiers, la Banque de France, la Cour des comptes, jusqu’aux plus anecdotiques numéros de rue (pairs et impairs). Ce qui les dérange, c’est la conquête, la victoire, le rayonnement, la grandeur, tous ces mots qu’ils ne supportent pas, comme les cafards ne supportent pas la lumière.

Benjamin Lucas, député Génération.s, le parti croupion de Benoît Hamon, est engagé en politique contre la prétendue « extrême droite » depuis 2002 (il avait alors onze ans). Dommage que ce prurit humaniste ne lui ait pas permis de venir à bout du programme de CM2.

Arnaud Florac