Il y a tout juste 85 ans, l’horreur et la guerre frappaient par surprise la Pologne, premier pays martyr de cette Europe qui rentrait avec fracas dans la Seconde Guerre mondiale. Cette invasion, qui eut lieu le 1er septembre 1939, était le résultat d’un plan soigneusement préparé par Hitler avec la complicité soviétique.
Un plan soigneusement préparé
Après avoir annexé l’Autriche et s'être emparé de la Tchécoslovaquie en ayant réussi à endormir la méfiance des démocraties occidentales par les accords de Munich en 1938, Adolf Hitler préparait son prochain coup avec pour objectif l'accroissement de l'espace vital de l'Allemagne (Lebensraum) à l'est. En la Pologne, il ne voit qu’un vaste territoire à capturer mais aussi un symbole à détruire. En effet, depuis la signature, en 1919, du traité de Versailles qualifié de « diktat », l’Allemagne est coupée en deux par un couloir territorial accordé à la Pologne en Haute-Silésie. Cette clause fut imposée à l'Allemagne défaite afin que la Pologne renaissante puisse avoir un accès à la mer par la ville de Dantzig.
Décidé à laver ce qu’il considérait comme un affront, Hitler prépare néanmoins soigneusement ses arrières. Il est convaincu que la France et l’Angleterre ne se risqueront pas à entrer en guerre, pensant que les démocraties occidentales chercheront comme toujours à négocier afin de garantir un semblant de paix. Néanmoins, tout risque n’est pas écarté, surtout à l’Est. Ainsi, pour éviter que le géant soviétique ne réagisse militairement contre un IIIe Reich se rapprochant de ses frontières, Hitler commet ce qu'on pensait impensable. Le 23 août 1939, l'Allemagne nazie signe un pacte de non-agression avec la Russie soviétique. Dans les clauses secrètes de ce traité est convenu que les deux monstres totalitaires se partageront la Pologne. Sûr que désormais rien n’entravera ses plans et que nul ne l'attaquera, Hitler n’a plus qu’à donner un semblant de légalité à son attaque imminente.
L’invasion de la Pologne
Le chef de la SS, Heinrich Himmler, se charge de répondre à la demande de son maître. Pour cela, il organise, le 31 août 1939, une fausse attaque de l'émetteur radio de Gleiwitz, à l'époque en Allemagne, et impute de façon mensongère cette opération à la Pologne. Se servant de ce faux prétexte, Hitler en appelle à une juste riposte contre son agresseur et déclenche les enfers le 1er septembre 1939. À l’aide de sa puissante armée forte de 1,5 million d’hommes, de 2.000 chars et 1.300 avions, le IIIe Reich réussit à dévorer rapidement sa proie polonaise sous-équipée et surprise par l’attaque. La Blitzkrieg, la guerre éclair, réussit ainsi à mettre à genoux la Pologne en un mois. Cette dernière a néanmoins combattu jusqu’au bout et avec un courage admirable. Les Polonais ont ainsi usé de tout pour repousser l’envahisseur, notamment lors de la bataille de Krojanty où ils n'hésitèrent pas à charger à cheval contre l’infanterie allemande avant que les chars ne les détruisent. Pour ajouter aux malheurs des Polonais, l’infamie de la traîtrise se rajoute à celle de l’humiliation de la défaite. En effet, tandis que les Allemands avancent à l’ouest, les Soviétiques arrivent par l’est afin de prendre comme convenu leur part du butin. Prenant possession de la moitié du pays et pensant faire une bonne affaire, l’URSS facilitera ainsi, sans s’en rendre compte, sa propre invasion par son ancien allié nazi en juin 1941.
Début du conflit mondial
Hitler jubile : il est victorieux, sa conquête a été facile et l’efficacité de la Wehrmacht a fait ses preuves. Cependant, contrairement à ce qu’il avait prévu, les démocraties occidentales ne cherchent plus à négocier. Le 3 septembre, au nom des alliances avec la Pologne, la France et la Grande-Bretagne finissent par se résoudre à ne plus user de mots contre l’Allemagne mais à désormais faire entendre à l'Allemagne de Hitler le bruit des canons et des fusils. Débute, ainsi, la « drôle de guerre » tandis que pour le peuple polonais commence son martyre et sa longue domination, sous le joug nazi puis, la guerre terminée, sous la férule communiste jusqu’en 1989.
Eric de Mascureau