Les films à voir et à revoir ...
Le plus réjouissant : Second Tour d’Albert Dupontel. Acteur et réalisateur , cet homme a le génie de l’humour, de l’insolence et de la tendresse à la fois. Cette satire au scalpel de nos simulacres d’élections, de nos marionnettes politiques cherchant à être élu pour les présidentielles, est illuminée par la présence de deux acteurs, Albert lui même et Cecile de France en journaliste qui cherche et trouve la vérité , vérité politique mais surtout humaine. Merci de nous avoir fait tant rire et tant vengé de discours abscons sur les “valeurs de la République”.
Le plus serein : Sacerdoce. Cinq prêtres racontent leur vocation, leur bonheur de servir Dieu et bien sûr , les ombres du “métier “! Damien Boyer les filment hors l ‘église, c’est peut être la seule faiblesse. La plupart d’entre eux font de l’ascension à l’intérieur des murs de l’église et leurs fidèles n’ ont plus quinze ans depuis longtemps. On peut lire ou voir la pièce: Monsieur le curé fait sa crise qui rend compte de la vie quotidienne du curé de paroisse avec beaucoup d’humour et de profondeur. 950 donateurs ont financé le film qui n’aurait jamais été aidé par les organismes habituels. Laïcité oblige. Puisque les critiques ne comprennent pas toujours tout je cite une réaction de spectateur: “J‘ai beaucoup apprécié ces témoignages. Disons plutôt que je suis submergé : du haut des montagnes, du bout du monde ou de l’humanité, autour d’une simple table, c’est le fond du cœur, de l’âme et de l’esprit qui est touché. Merci du fol espoir que vous partagez, c’est contagieux!”
Le plus sinistre : Killers of flower moon. Le dernier film de Martin Scorsese raconte la captation des puits de pétrole trouvés sur des terres concédés à une tribu indienne. Le moyen est simple : des américains blancs épousent les indiennes, les tuent et héritent de leur fortune. A la tête du gang Robert de Niro déguisé en bienfaiteur de la tribu et Leonardo de Caprio, le crétin manipulé qui aime vraiment sa belle squaw mais la pique tout de même chaque jour à l’héroïne sous prétexte de la guérir de son diabète. Belle métaphore des prédations américaines et quelque fois européennes bien connues là ou il y a gisements de quoi que que ce soit . La beauté et la dignité de la belle épouse élève le film au rang de la tragédie.
Anne Brassié