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LE GÉNIE DE LA FRANCE : La montgolfière, fortement encouragée par Louis XVI

Combien coûte un baptême de l'air en montgolfière ?

La France a du génie. Depuis des siècles, ses inventeurs pas si fous ont apporté au monde d'incroyables avancées. C'est leur inspiration, leur travail et leur volonté que notre ami Antoine de Quelen a résolu de conter, par épisodes. Aujourd'hui, la montgolfière mise à l'honneur lors des derniers Jeux olympiques de Paris.

La Vasque olympique, cette montgolfière dorée créée par Mathieu Lehanneur, s'est élevée depuis le jardin des Tuileries à Paris, après la cérémonie d'ouverture des JO paralympiques, le 28 août 2024. L'occasion de revenir sur cet objet fantastique qui stupéfia la France. Et le monde.

On doit la montgolfière aux créateurs du premier vol humain, les frères Montgolfier. L’invention de ces Ardéchois, pionniers de l’aéronautique, est sans doute aussi importante que le premier pas de l’homme sur la Lune.

1780. Joseph et Étienne Montgolfier, industriels dans la papeterie, viennent de mettre au point le premier papier vélin français. En observant un feu de cheminée, ils voient des feuilles s’élever et disparaître dans le conduit.

Un autre jour, Joseph fait gonfler sa chemise au-dessus de la cheminée, en la tenant par le col. Les deux frères comprennent que par la chaleur, un objet rempli d’air chaud devient plus léger que l’air et peut s’élever dans l’atmosphère. Ces créatifs touche-à-tout sont désormais certains que les êtres humains vont pouvoir se promener dans le ciel.

Deux hommes dans les airs

Après quelques tests, ils font décoller un ballon au-dessus de leur usine à Annonay. Il est rempli de gaz chaud issu d’un feu de paille mouillée, de papier et de laine. Ils procèdent alors à un vol public pour présenter leur découverte. Et volent la vedette, à deux semaines près, au savant professeur Jacques Charles, qui est le premier à faire voler un ballon à gaz gonflé à l'hydrogène.

L’exploit des Montgolfier arrive à l’oreille du roi Louis XVI, qui les invite à renouveler l’expérience à Versailles. Il sera leur premier mécène.

Un jeune physicien, Pilâtre de Rozier, assiste, enthousiaste, au premier vol habité sans dommage avec trois animaux : un coq, un canard et un mouton. Le téméraire Pilâtre décide de convaincre le roi, d’abord réticent à cause du danger, d’accepter le prochain vol avec sa présence et celle d’un ami dans l’aéronef. La foule parisienne assistera médusée à ce premier décollage de deux hommes dans les airs.

Pour contrôler cet engin génial mais dépendant des courants et des vents, il manquait un autre inventeur, Henri Giffard, qui, dans le cadre de l'Exposition universelle de Paris, fera voler, en 1867, un « ballon captif », c’est-à-dire relié au sol par un câble et un dérouleur. Plus tard, les tragédies prendront le pas sur l’engouement. Pilâtre de Rozier se tuera lui-même avant une traversée de la Manche, le 15 juin 1785.

La montgolfière, dangereuse et onéreuse, a fini par se faire oublier jusqu’à ces dernières décennies. Sauf de quelques professeurs Tournesol, dont le Suisse Auguste Piccard, qui a réellement inspiré Hergé, le célèbre auteur de Tintin. Et ce sont les USA qui, dans les années 1960, ont relancé le fameux ballon avec une nouvelle enveloppe en nylon pour un usage militaire, dont la récupération des pilotes abattus au Vietnam.

Courir comme un « chat botté »

Aujourd’hui, en France, un petit cercle d’aéronautes passionnés se retrouve régulièrement lors d’événements en ballons, entre la France, la Suisse et l’Italie. J’ai eu la chance d’être quelque temps le copilote d’un ami aéronaute. Aucun objet volant ne peut vous donner ce plaisir de passer lentement au-dessus des arbres, jusqu’à en frôler les feuilles, et de profiter au calme du panorama et des bruits de la nature.

J’y ai découvert, entre autres ravissements, le touch-and-go : il consiste à faire du rase-mottes par un vent léger pour rebondir en douceur dans les champs avec cette sensation unique de courir comme un « chat botté ».

La montgolfière classique n’est pas dirigeable. Elle suit les courants et les vents. Le principe actuel du brûleur au propane permet juste de la faire monter ou descendre en tentant de saisir éventuellement un courant. On ne peut jamais savoir où aura lieu l’atterrissage, ce qui fait son charme et décuple l’aventure. Entre haies et lignes électriques, on ne compte plus les anecdotes !

Dernière étape obligée, « le retrouving », un moment parfois cocasse. Tout pilote d’une montgolfière est accompagné d’un assistant au sol chargé de le retrouver. En général, ce dernier va le chercher en 4x4, et parfois dans un champ boueux, avec l’aide d’un agriculteur bienveillant et de son tracteur ! Un véritable sport, pas encore inscrit aux Jeux olympiques !

Antoine de Quelen

Date de dernière mise à jour : 11/09/2024

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