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Le retour des grognards de l’Empereur

Avec l’arrivée des Jeux olympiques, la ville de Paris s’est drapée d’un voile de chantiers qui enferment de nombreux monuments dans des prisons d’échafaudages. Fort heureusement, certains projets avancent et rendent leur splendeur passée à des joyaux de notre patrimoine. Ainsi ces 27 et 28 mars, l’Arc de triomphe du Carrousel retrouve ses huit soldats de la Grande Armée grands vainqueurs de la bataille d’Austerlitz qui reprendront désormais leur place de veilleurs silencieux.

Un peu d’histoire

L’Arc de triomphe du Carrousel est un monument voulu en 1805 par l’empereur Napoléon Ier pour célébrer ses récentes victoires et ses conquêtes. L’édifice a été construit sous la direction des architectes Charles Percier et Pierre Fontaine sur la place du Carrousel qui porte le nom du spectacle d’équitation que fit donner Louis XIV sur les lieux  lors de la naissance de son fils ainé, en 1662. S’inspirant des arcs de Septime Sévère et de Constantin à Rome, le monument est richement décoré. Il relate à travers ses sculptures et ses bas-reliefs les gloires militaires de Napoléon et de ses armées lors de la campagne de 1805. Achevé en 1808, après deux années de travaux, l’Arc de triomphe fait face au palais des Tuileries et lui a servi d’entrée d’honneur jusqu’à sa totale destruction en 1883.

Les #grognards dans un bivouac reconstitué de l'Armée impériale de #Napoléon

Une restauration nécessaire

Après plus deux siècles d’existence, le monument était dans un état de détérioration avancé. La pierre, érodée par de nombreuses intempéries avait mal résisté au temps. En novembre 2022, un chantier de restauration est lancé grâce à de nombreux mécènes et pour un budget de 5,5 millions d’euros. Pour rendre au décor de l’Arc sa splendeur passée, il fallait renforcer sa structure et apporter des améliorations techniques comme des éclairages pour mettre en avant les œuvres présentes. Le quadrige, surmontant l’arc, dirigé par deux allégories féminines représentant la Victoire et la Paix, a ainsi retrouvé ses dorures et tout son ancien éclat.  Ce magnifique chef d’œuvre fut rapporté de la basilique Saint-Marc de Venise par la Révolution en 1797.

Les grognards de la Grande Armée

Au niveau de la partie supérieure du monument, les huit soldats de pierre taillés dans le marbre pour représenter les différents corps de la Grande Armée - un grenadier, un cuirassier, un carabinier, un carabinier de ligne, un dragon, un chasseur à cheval, un canonnier  et un sapeur - étaient méconnaissables. Grâce à des moulages des statues réalisés en 1889 et en 1930, les restaurateurs ont pu créer de nouvelles répliques identiques aux anciennes. Un travail réalisé par l’une des rares sociétés françaises qui maîtrise cet art : les Ateliers Enache aidés par des compagnons du Devoir et du Tour de France travaillant aussi sur le chantier de Notre-Dame.

C’est ainsi que s’achève ces jours-ci cette partie de la restauration de l’Arc de triomphe du Carrousel qui retrouve ses grands soldats pétrifiés. Le public pourra ainsi admirer cet été toute la beauté du patrimoine français.

Eric de Mascureau

Date de dernière mise à jour : 28/03/2024

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