Des dizaines de milliers de personnes sont mortes sous la lame de la guillotine. Une peine de mort brutale mais dont on ne connaît pas l'impact sur les personnes guillotinées en terme de douleur.
La guillotine était encore utilisée en cas de peine de mort jusqu'en 1981. Mise en place le 25 avril 1792, on doit l'idée de ce moyen d'exécution au docteur Joseph-Ignace Guillotin et à son confrère Antoine Louis. Le dernier guillotiné fut Hamida Djandoubi en septembre 1977. L'homme de 28 ans avait alors été condamné pour la torture et l'assassinat d'une jeune femme. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes guillotinées, principalement pendant la Révolution française. Cette peine de mort était-elle douloureuse ? Malheureusement, personne ne pourra jamais en témoigner...
10 à 15 secondes de conscience chez les rats
Le magazine Discover s'est intéressé à la question et notamment au niveau de conscience suivant la décapitation. Le site rapporte qu'un médecin français a observé une exécution en 1905 et s'est approché dès que la tête coupée a basculé dans le panier pour crier le nom de l'homme mis à mort. Il affirme que les paupières se sont soulevées et que l'homme l'a regardé brièvement avant de baisser les yeux. Le médecin a alors conclu qu'une tête coupée pouvait conserver sa conscience pendant 25 à 30 secondes.
En 2013, Kavitha Kongara, maître de conférences en sciences vétérinaires à l'université néo-zélandaise Massey, a mené une étude sur la décapitation chez les rats de laboratoire. Après la décapitation, les chercheurs ont observé que les animaux conservaient une activité cérébrale pendant les 10 à 15 premières secondes qui serait reliée aux cortex cérébraux des rats réagissant à la douleur. Selon Kavitha Kongara, ce qui est douloureux pour les animaux l'est sans doute aussi pour les humains. "Il est possible que les têtes humaines coupées restent conscientes pendant un certain temps", estime la chercheuse.
Une "légende urbaine" ?
Plus récemment, le chercheur américain Matthew D. Turner s'est également penché sur la question dans une étude intitulée "La plus douce des méthodes létales", publiée en 2023. Elle estime qu'il est peu probable qu'une conscience persiste après la décapitation.
"Les rumeurs qui ont circulé dans la conscience européenne pendant la Terreur de la Révolution française semblent n'être que de curieuses légendes urbaines émanant d'un public impressionné et terrifié", écrit le chercheur. Aujourd'hui, la guillotine n'existe plus qu'en Arabie saoudite, selon Amnesty International. En 2023, le pays a exécuté 170 personnes condamnées, rapporte l'Agence France Presse.
Marine Girard