À 61 %, tous bords confondus, les Français sont inquiets

Après le Covid vert et la peste brune, notre Président, atteint de logorrhée pathologique, nous a prédit, voilà deux jours, la guerre civile. Il reste encore quelques heures avant l’arrêt de la campagne, il a donc encore le temps de nous prédire l’extinction de l’espèce par une météorite russo-lepéniste ou le retour d’Adolf Hitler dans un vaisseau alien.

Sondage. Guerres, climat, crise… Les Français se sentent de plus en plus  vulnérables

Les Français sont inquiets, c’est vrai, et comment pourrait-il en être autrement ? S’ils ne craignent pas « la guerre civile », pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron, ils craignent que le pays ne bascule dans l’émeute, au soir des élections. Quant à la guerre civile, c’est, hélas, un spectre à l’horizon, l’étape ultime dont accouchera sans doute un jour notre époque folle.

Un sondage de l'institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD montre que 61 % des Français « ont peur de voir des manifestations violentes éclater à l'issue des résultats des élections législatives anticipées », nous dit-on. Et le plus curieux, c’est que ce pourcentage est, à un ou deux points près, identique quel que soit le bord politique des sondés.

Même les proches de LFI !

Alors que, de manif en manif, ce sont constamment les Blacks Blocs et autres zadistes qu’on voit à l’œuvre, les proches de LFI se disent inquiets à 61 %, leurs alliés du PS et d’EELV à 62 %. Idem chez Renaissance : les amis de Macron sont inquiets à 61 % et ceux du Rassemblement national à 63 %. Les plus inquiets sont les électeurs de LR, qui paniquent à 75 % !

Le clivage le plus marquant concerne l’âge et la situation sociale, mais, là encore, sans grands écarts et sans surprise. Les moins inquiets sont les plus jeunes : 54 %, tout de même, dans la tranche des 18-24 ans, 57 % pour les 35-49 ans et 67 % pour les plus de 65 ans. Et comme on pouvait s’y attendre, c’est chez les CSP+ qu’on dort (relativement) tranquille : 57 % d’inquiets, contre 59 % chez les CSP- et 65 % chez les inactifs.

On le voit, les écarts d’opinion sont minimes, preuve, avec la ruée sur les procurations, que les Français redoutent les semaines qui viennent, et de cela, Emmanuel Macron et sa folle dissolution sont totalement coupables.

Les transactions immobilières sont à l’arrêt

Autre signe : le marché immobilier, déjà très mal en point. Les transactions sont à l’arrêt. Affolés par la perspective des mesures annoncées par le Nouveau Front populaire, les acheteurs freinent des quatre fers. Le Figaro Immobilier consacre un papier à ceux qui s’interrogent : « Certains acheteurs veulent insérer une clause annulant la vente si le Nouveau Front populaire gagne les élections. Est-elle légale ? » Un notaire lyonnais confie au quotidien avoir mis une vente en attente jusqu’aux résultats du second tour, le 7 juillet. L’acheteur a fait inclure dans la promesse de vente « une clause annulant la transaction si le Nouveau Front populaire gagne les élections ».

La question, nous dit-on, fait débat chez les notaires dont certains jugent qu’il s’agit d’un « caprice » auquel ils ne sont pas tenus de céder ; à quoi un autre répond : « Survaloriser du mobilier dans une cuisine des années 90 en est un. Anticiper le risque d’être matraqué fiscalement ou d’attendre des années pour récupérer son logement squatté, je ne pense pas. » Quant à Frank Sylvaire, directeur associé de Paris Ouest Sotheby’s Realty, il dit carrément redouter la « pire crise depuis l’élection de Hollande en 2012 ».

Au vu des mesures ouvertement anti-bailleurs de la coalition de gauche, on peut le redouter, en effet. Non seulement aucun locataire n’aura plus de raison de payer son loyer, les impayés étant automatiquement pris en charge par l'État et l’expulsion quasi impossible après l’abrogation de la loi anti-squat, mais on risque fort de voir resurgir les lubies d’une Cécile Duflot. Ministre du Logement de François Hollande, elle avait en effet avancé deux idées mirobolantes : imposer une surface maximum pour toute personne de plus de 65 ans vivant seule, lui donnant le choix entre payer un impôt sur le surplus d’espace ou le louer ; ou, en supplément de la taxe foncière, imposer les propriétaires selon la valeur locative de leur appartement.

Prochaine étape : les appartements communautaires…

Marie Delarue

 

 

Date de dernière mise à jour : 28/06/2024

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