À Rochefort-en-Terre, le cardinal Sarah appelle à renouer avec nos traditions

Ce 15 août, dans le petit village de Rochefort-en-Terre (56), le cardinal Robert Sarah était présent lors du Pardon de Notre- Dame, une tradition bretonne qui joint une procession et une messe en l'honneur de la Sainte Vierge. L'occasion, pour ce prélat visionnaire, d'évoquer devant une assemblée de 800 fidèles les grands maux de notre civilisation, parmi lesquels la perte de nos traditions.

« Cette collégiale de Rochefort-en-Terre est majestueuse, constate l'éminent homme d'Église. Nous devrions y entrer dignement vêtu, touriste comme habitant, comme dans chaque église. Je viens d’un pays musulman. Aucun musulman n’entre dans une mosquée mal vêtu. » Le propos est lourd de sens dans une Bretagne et une France qui déplorent quotidiennement bon nombre de dégradations de leurs lieux de culte. Pour rappel, entre janvier et octobre 2021, 1.380 actes antireligieux ont été enregistrés dans des églises, sur des calvaires ou sur des monuments aux morts.

Un dragon qui a trop souvent pris le pouvoir

Comment nommer le mal ? En reprenant les termes de l'évangile du 15 août, le cardinal Sarah stigmatise la trahison des grands médias : « Le dragon a trop souvent pris le pouvoir de nos sociétés décivilisées et déchristianisées avec haine et malheur. Ce dragon sème la violence, la guerre et la mort. C’est un mode de pensée unique, véhiculé par les mass-médias, qui répand son fiel. Aujourd’hui, il est une complaisance entre le bien et le mal entretenue par ceux qui devraient véhiculer la vérité. »

Surmédiatisation, endoctrinement de nos enfants dès le plus jeune âge, wokisme : le cardinal Sarah montre les conséquences désastreuses de cet Occident qui fut chrétien. « Il y a une marginalisation et une dérision de l’Homme dans la société, dit-il avec sagesse. Société qui méconnaît la valeur de la chasteté et qui ne différencie plus les sexes et l’homme de la femme. » Et le cardinal pose avec angoisse cette question : « Qui donc sera le bon Samaritain de cette société occidentale meurtrie par cette crise profonde au niveau de la foi et de la morale ? »

Question profondément chrétienne et profondément politique, au sens noble du terme. Le cardinal Sarah est un lanceur d'alerte, un vrai, profond, lucide, courageux. Un homme à écouter avec respect, dans une Église catholique qui en a bien besoin et, au-delà, dans une France désarmée par la déchristianisation. 

Inès Chopard