Le cabaret avait promis de le retirer définitivement en 2024.
Le célèbre cabaret du Moulin Rouge, pressé par une association de défense des animaux de cesser d'utiliser des serpents d'espèces protégées dans son numéro, a annoncé à l'AFP l'arrêt de celui-ci dès mardi.
La direction de la célèbre salle du quartier Pigalle à Paris "annonce l'arrêt définitif du numéro avec les serpents dès ce jour, mardi 9 mai 2023, et anticipe ainsi son engagement", a-t-elle indiqué dans un succinct communiqué.
"Business sur le dos des animaux"
Relancée par l'AFP, la direction n'a pas voulu apporter de précisions. Citée vendredi dernier dans un article du Parisien, elle avait alors indiqué que "la présentation des animaux sur scène sera arrêtée dès 2024".
Cette décision intervient à la veille d'une nouvelle manifestation prévue par Paris Animaux Zoopolis (PAZ) devant le cabaret. Cette association de protection animale entendait y dénoncer un "business sur le dos des animaux" et envisageait "de déposer plainte pour maltraitance animale".
"C'est une avancée historique, le Moulin Rouge est un cabaret très connu des soirées parisiennes", a réagi auprès de l'AFP Amandine Sanvisens, la cofondatrice de PAZ, pour qui cette annonce "va dans le bon sens du recul de la captivité animale en France".
Dans ce spectacle quotidien du cabaret, une danseuse plonge dans un bassin transparent où elle y manipule de grands pythons. Or, les deux espèces utilisées "sont des espèces protégées", qui plus est "terrestres" et non aquatiques, avait déploré début mars la mairie de Paris, elle-même pressée par PAZ à ce sujet, en demandant à l'établissement de "ne plus utiliser d'animaux sauvages" dans ses spectacles.
En réponse, le Moulin Rouge avait promis de cesser ce numéro après "un préavis raisonnable" pour "les artistes et prestataires impliqués". Mais depuis, "aucun calendrier n'a été communiqué", soutenait PAZ dans des communiqués diffusés vendredi et mardi.
L'établissement avait affirmé avoir annoncé cette décision avant cela aux deux députées co-rapporteures de la mission d'application de la loi du 30 novembre 2021 contre la maltraitance animale. Cette dernière, qui renforce l'encadrement des spectacles présentant des animaux sauvages, concerne les discothèques et les plateaux de télévision, mais pas les cabarets.
La Rédaction