Mercredi, sur les 22 membres du bureau de l'Assemblée nationale, dix ont voté en faveur de la recevabilité, tandis que sept ont voté contre. Que signifie cette division pour l'avenir de l'Assemblée ?
TL;DR
Le bureau de l’Assemblée nationale a approuvé le texte du RN pour abroger la réforme des retraites.
Cela ouvre la voie à un examen qui posera des questions délicates à la gauche parlementaire.
Le texte prévoit le retour à un âge de départ à la retraite de 62 ans.
Une nouvelle dynamique s’est instaurée au sein de l’Assemblée nationale ce mercredi, avec l’approbation d’un texte du Rassemblement National (RN) visant à abroger la dernière réforme des retraites. Cette réforme avait repoussé l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
Le vote favorable d’une majorité de députés a ouvert la voie à un débat qui mettra la gauche parlementaire dans une situation délicate.
Le pouvoir des votes
Le bureau de l’Assemblée nationale, l’organe exécutif le plus élevé et actuellement dominé par la gauche, a dû se prononcer sur la recevabilité financière du texte.
Les députés n’ont en théorie pas le droit de proposer des mesures qui aggraveraient la situation financière publique. Néanmoins, dix députés sur vingt-deux ont voté en faveur de la recevabilité, contre sept votes défavorables.
Retour à 62 ans
Le député Thomas Ménagé, co-auteur du texte avec la présidente du RN Marine Le Pen, a salué l’approbation de ce texte, qui, selon lui, honore une promesse électorale.
Ce texte, que l’AFP a pu consulter, prévoit le retour à un âge de départ à la retraite de 62 ans pour la génération née en 1955 et une durée de cotisation de 42 ans pour la génération née en 1961.
Un piège pour la gauche
Ce texte est perçu par certains comme une manœuvre du RN pour mettre en difficulté la gauche parlementaire. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste, a qualifié cette situation de « piège ». Les groupes du Nouveau Front populaire ont tout de même voté en faveur de la recevabilité du texte, arguant une cohérence avec leurs convictions.
Le parcours législatif de cette proposition reste incertain, malgré son approbation par l’Assemblée. Nadège Abomangoli, membre de la France Insoumise et vice-présidente de l’Assemblée, a indiqué que le texte était « recevable », mais son entourage a souligné que le texte d’abrogation a peu de chances d’aboutir.
Jérôme Lostin