Accident de car scolaire en Eure-et-Loir : le chauffeur avait consommé du cannabis

Accident mortel d’un car scolaire : le chauffeur positif aux stupéfiants

Le chauffeur du bus scolaire impliqué dans un accident mortel près de Châteaudun en Eure-et-Loir le jeudi 30 janvier, avait consommé du cannabis avant l'accident a confirmé le procureur de la République de Chartres. Sa garde à vue est prolongée ce vendredi 31 janvier.

Comme l’indiquait déjà le test salivaire pratiqué après le drame, les analyses sanguines ont confirmé que le chauffeur du bus scolaire était bien sous l’emprise de stupéfiants. "Le résultat des analyses sanguines, connues en cette toute fin de matinée, permet de déterminer que le chauffeur du bus avait consommé de la résine de cannabis avant l’accident", a indiqué le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, dans un communiqué.

Le chauffeur affirme être exposé au cannabis de façon "passive"

Interrogé sur une supposée consommation de stupéfiants, le conducteur a, lui, évoqué "une contamination passive" pour expliquer ces résultats positifs, car sa compagne consommerait régulièrement du cannabis à ses côtés. Il affirme n’avoir pas touché à des stupéfiants depuis décembre dernier, excepté lorsqu' "il lui arrive d’allumer des “joints” qu’elle fume", précise Frédéric Chevallier.

Des justifications qui ne vont cependant pas dans le sens des analyses, "puisqu’il est détecté une présence de ce produit avec un seuil supérieur à 0,5 nanogrammes, cette quantité ne pouvant correspondre avec une consommation dite passive”, indique le parquet.

La vidéo d'une caméra embarquée met à mal sa version des faits

Le chauffeur, âgé de 26 ans, s’est réservé le droit de solliciter une contre-expertise et maintient sa version des faits : à savoir qu’un véhicule arrivant en sens inverse se serait trop rapproché de la ligne médiane et l’aurait obligé à faire un écart. C'est alors qu'il aurait perdu le contrôle de l’autocar.

Une version là encore mise à mal par un témoin de l'accident : un automobiliste qui suivait le bus et dont le véhicule est équipé d’une caméra embarquée. "Selon les premières investigations et exploitations, le croisement du bus avec un véhicule tiers, au moment de l’accident, ne serait pas confirmé par l’analyse de cette caméra", indique le procureur.

Une enquête ouverte pour homicide involontaire et blessures aggravées

L'autopsie du corps de Johanna, la lycéenne de 15 ans décédée dans l’accident, est en cours. Les résultats seront connus dans l’après-midi. Parmi les 20 autres enfants blessés dans l’accident, plus aucun n’est hospitalisé. "L’interruption totale de travail (ITT) la plus élevée a été fixée à vingt et un jours pour un d’entre eux."

Les enquêteurs mènent encore plusieurs investigations, notamment sur les ceintures de sécurité qui équipaient les sièges de l'autocar "afin de comprendre si celles-ci étaient en bon fonctionnement au moment des faits et si elles étaient utilisées pendant le transport". Un contrôle technique du bus avait été réalisé en fin d’année dernière.

Au vu des résultats des analyses sanguines, les faits ont été requalifiés en homicide involontaire aggravé par le fait que le conducteur conduisait après usage de produit stupéfiant et blessures involontaires aggravées pour les mêmes circonstances. Le chauffeur encourt pour ces faits 7 ans d’emprisonnement.

Ce vendredi 31 janvier, sa garde à vue a été prolongée afin de poursuivre son audition. Il devrait être déféré devant un juge d’instruction dans la journée. Le parquet a déjà fait savoir qu’il allait demander son placement en détention provisoire.

Amélie Rigodanzo  journaliste

Amélie Rigodanzo - Journaliste permanent - France 3 Centre-Val de Loire |  LinkedIn

 

Date de dernière mise à jour : 31/01/2025

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