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Ces associations qui offrent des vacances aux immigrés

Telle une « aventure de Martine », voici la saga des migrants en vacances. Le 16 juillet dernier, la fondation COS Alexandre Glasberg a emmené sept jeunes migrants de Pau et leurs éducateurs en voyage à Paris. L’occasion de visiter le Muséum d’Histoire naturelle. Le quotidien local de Pau La République des Pyrénées publie une photo de ces privilégiés. Uniquement des hommes, jeunes, et qui, pour six d'entre eux, viennent visiblement d'Afrique subsaharienne. Au milieu d'eux, l’éducatrice. Tous les Français n’ont pas cette chance.

Une limitation des émissions de gaz à effet de serre éviterait 40 % de l'érosion prévue d'ici 2100.

La situation des immigrés de Pau avec la fondation

Les migrants ont en effet, en France, d'innombrables bonnes fées, ces associations prêtes à financer des vacances que les artisans, les ouvriers ou les agriculteurs français ne parviennent pas à s'offrir. Qui sont ces bonnes fées au chevet des migrants ?

La fondation COS Alexandre Glasberg, reconnue d’utilité publique, a ainsi les moyens d'organiser ce sympathique voyage. Ses ressources financières sont pharaoniques : selon son rapport annuel, elle disposait, en 2022, de la coquette somme de 111 millions d’euros de fonds propres, issus notamment de dons et de subventions. La fondation s’occupe aussi de personnes âgées, handicapées et de personnes en situation de précarité. Mais elle a de quoi faire, avec les migrants palois. Pau est un vivier d’immigrés. Son CADA Isard COS, centre d'accueil pour demandeurs d'asile et réfugiés, dispose de 257 places. La fondation gère aussi un centre d’accueil et d’orientation (CAO) de 150 places pour l’accueil des migrants. De plus, les associations alertent sur l’explosion du nombre de mineurs isolés sans ressources et à la rue à Pau. D’après le CRDE (Collectif pour le respect des droits des étrangers), entre mai 2023 et mai 2024, le nombre de MNA (mineurs non accompagnés) qui se retrouvent sans ressources et à la rue a triplé !

Les immigrés en vacances

Autre bonne fée au service des migrants, l’association Aurore, au budget faramineux de 234 millions d’euros, avait permis, l’été 2023, grâce à son partenariat avec l’Agence nationale des chèques vacances, à 915 personnes (dont 124 accompagnateurs) de partir en vacances vers plus de 90 destinations ! L’association raconte, notamment, le séjour, en 2021, de 8 MNA du dispositif Wilson en vacances à Agde dans le sud de la France. De son côté, le CCFD Terre solidaire offre des « vacances engagées » dans un cadre magnifique sur le thème des migrations et de l’interculturalité. Sur 43 millions de budget en 2023, 12,5 % relevaient de subventions.

Le Secours catholique, subventionné à hauteur de 10 millions d’euros en 2023, envoie en vacances l’été, des familles étrangères directement ou via des partenariats, notamment avec l’UCPA, groupe associatif proposant des séjours basés sur le sport.

Tous frais payés - ou presque

« Une famille de 5 personnes avec 3 enfants va partir cet été une semaine dans une base de loisirs dans la commune de Moisson, dans les Yvelines, témoigne ainsi Véronique*, responsable du pôle accompagnement scolaire du Secours catholique d’une ville des Yvelines, auprès de BV.. La famille participera au coût du séjour à hauteur de 70 euros, précise-t-elle. L'association choisit en priorité les enfants en hôtel social. La quasi-totalité des bénéficiaires est immigrée ou d'origine immigrée », constate Véronique.

D'autres, dans les campagnes, parmi les ouvriers, les artisans, les chômeurs, n'ont pas cette chance. Le taux de départ en vacances des Français était de l'ordre de 60 %, seulement, en 2023. Un chiffre en régression, selon le CREDOC. Quatre Français sur dix ne partent donc pas en vacances, confirme, sur France Info, le sociologue Bertrand Réau, spécialiste du tourisme. Vous avez dit justice ?

* Le prénom a été modifié

Gabriel Decroix

 

Date de dernière mise à jour : 29/07/2024

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