Crack zone : dans le métro parisien, un autocollant indique les zones de deals

Lors des grands évènements, la RATP a l’habitude de modifier sa signalétique pour aider au mieux les touristes à s’orienter et à trouver leur chemin. A l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024, elle a adopté la couleur rose, a fait installer des panneaux spéciaux dans les stations et a ajouté des autocollants sur les plans des lignes, dans les rames de métro. Ces derniers se présentent sous la forme de petits triangles. A leurs bases est imprimé le dessin d’un monument emblématique de la ville lumière (Trocadéro, Invalides…) ou d’un lieu de compétition (Parc des Princes, Centre Aquatique, Arena Bercy…). Un design simple et efficace. Tellement simple qu’il a été détourné.

Un détournement qui ne dit pas son but

Récemment, une photographie du plan de la ligne 7 a circulé sur les réseaux sociaux. Elle montre des autocollants ressemblant étrangement à ceux apposés par la Régie autonome des transports parisiens en vue de l’événement sportif. Seule différence : le dessin. Il s’agit du logo de la RATP, un visage regardant vers le ciel - figurant aussi la Seine traversant Paris - auquel a été ajouté une pipe de crack fumante, au niveau de la bouche. Sous l’illustration, l’inscription « Crack zone » trône.

capture c'écran X

À ce jour, ce collage n’a pas été revendiqué. Son objectif reste également inconnu. L’idée est-elle d'indiquer aux touristes les secteurs à éviter car fréquentés par de nombreux consommateurs et dealers de stupéfiants et potentiellement dangereux ? Ou au contraire, le but est-il d’attirer de nouveaux clients ?

La seule chose certaine est que « ce n’est pas la RATP qui a fait ça », comme l’indique à BV la régie de transports. D’ailleurs, elle « condamne avec fermeté ces affichages sauvages ».  Elle précise : « À chaque fois qu’on a des signalements on envoie des équipes pour les retirer ». Dans ce cas précis, la RATP note qu’il n’y a eu qu’une poignée d'autocollants à enlever. Pour autant, très agacée, elle a décidé de « porter plainte ».

Indignation à géométrie variable

L’établissement public dirigé par Jean Castex ne rigole pas avec son image. Il est très rigoureux lorsqu’il s’agit de communication. Il refuse que ses symboles et ses équipements soient utilisés pour faire passer tel ou tel message. De ce fait, il est tout à fait naturel qu’il dénonce cette campagne sauvage.

Ce qui est plus étonnant c’est que sur d’autres thématiques, la RATP ne voit rien de mal à ce que des personnes remanient ses visuels. Lorsque Serge le Lapin sert d’autres causes sans avoir nécessairement d’accord, la régie évoque des « détournements humoristiques par des communautés de “fans”  ». Autre exemple, en 2020, la société de transports n’a vu aucun inconvénient à ce que son plan des lignes soit modifié en soutien aux théâtres, cinémas et autres lieux de culture touchés par le Covid. Certaines causes seraient-elles plus nobles que d’autres ? La question reste entière.

Sarah-Louise Guille

 

 

Date de dernière mise à jour : 06/07/2024

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