
Divorcée depuis dix ans, une habitante de Ruaudin (Sarthe) doit malgré tout rembourser 400 000 euros de dettes de son ex-mari, condamné pour escroquerie. Elle cherche aujourd’hui un avocat pour faire changer la loi.
Une habitante de Ruaudin (Sarthe), âgée de 55 ans, vit un enfer en raison des activités illicites de son ex-mari, comme le rapporte Actu Le Mans , samedi 8 mars 2025. Tout a commencé en 2015, lorsque le divorce avec son époux a été prononcé. Acté devant notaire, le partage des biens prévoyait que la quinquagénaire conserve un pavillon, loué par ses parents, tandis que son ex-mari obtient l’habitation principale ainsi qu’un deuxième pavillon. « Avec les deux biens, lui étaient attribués les prêts associés avec promesse de désolidarisation » , précise cette professeure des écoles.
Une usurpation d'identité
L’ancien conjoint, par ailleurs directeur de banque, était donc censé effectuer les changements administratifs nécessaires afin d’assumer seul le remboursement des deux prêts en question. Mais il n’a jamais tenu parole. La Sarthoise a découvert le pot aux roses en 2020, lorsqu’elle a sollicité un nouvel emprunt auprès de sa banque afin de faire construire une maison. Après vérification, sa conseillère l’a informée qu’elle était fichée auprès de la Banque de France et interdite bancaire.
« J’interroge la Banque de France, et là, je vois que tous les prêts sont restés à nos deux noms et surtout que quasi aucune mensualité n’a été remboursée en cinq ans » , s’est-elle souvenue. Parallèlement, les gendarmes l’ont interrogée concernant une affaire d’usurpation d’identité. Des fonds frauduleux ont en effet été versés sur deux comptes ouverts à son nom, dont elle n’avait jamais eu connaissance. La quinquagénaire est d’ailleurs parvenue à démontrer sa bonne foi, en prouvant que la signature inscrite sur les documents de prêt n’était pas la sienne.
400 000 euros de dettes
Rattrapé par la justice, son ex-mari est soupçonné d’avoir usurpé l’identité de 18 de ses clients, en plus de sa femme, dans le but de récupérer de l’argent et de mener un train de vie luxueux. En janvier, il a été condamné à deux ans de prison, dont un ferme, pour escroquerie. Ayant dilapidé l’ensemble de son capital, l’arnaqueur n’est plus solvable. Les banques se tournent alors vers son ex-femme pour obtenir le remboursement des deux prêts contractés lors de leur mariage, soit 400 000 euros au total.
Depuis, la professeure est contrainte de rembourser à la Banque environ 800 euros par mois, et devra reverser l’intégralité de la somme obtenue grâce à la vente de sa maison. « J’arriverai à la retraite sans épargne, complètement appauvrie, a-t-elle déploré. J’ai toujours fait attention, je pensais réussir à léguer quelque chose à mes enfants » . Elle se bat aujourd'hui pour tenter de faire changer la loi, et cherche un avocat pour l’accompagner dans cette lutte. « À partir du moment où on divorce, il doit y avoir obligation pour le notaire d’informer les banques et d’exiger la désolidarisation des prêts, a-t-elle estimé. Ça ne peut pas continuer à exister »
La Rédaction avec BOURSORAMA