Sandrine Rousseau récidive. Elle a osé exprimer sa solidarité avec la courageuse, l’héroïque même, jeune Iranienne qui pendant plusieurs minutes a déambulé en culotte et en soutien-gorge devant son université à Téhéran pour attirer l’attention sur la dictature islamiste d’Iran. Elle risque très gros.
Notre Sandrine Rousseau nationale a cru bon de faire un tweet : « Notre corps, et tout ce qu’on y met-ou pas-pour le vêtir, nous appartient. Force aux Iraniennes, aux Afghanes, à toutes celles qui subissent l’oppression ». Mais de nombreux internautes, et notamment Sophia Aram, ont à juste titre fait remarquer que ce tweet est une honte, car en réalité, il autorise un parallèle entre la lutte sanglante contre le port du voile en Iran et dans les théocraties islamistes et celles qui en France et en Europe soutiennent le port du voile dans l’espace public. La schizophrénie habituelle.
C’est effectivement un soutien implicite à la liberté de porter le voile en France. Car « mettre sur le même plan les filles qui se posent en martyres parce qu’on ne leur accorde pas le droit d’enfreindre les règles de la République au nom de leur micheton imaginaire et les vraies martyres iraniennes qui en meurent sous nos yeux, vous ne verrez pas plus dégueulasse », a écrit une femme sur X.
Il convient de rappeler les propos de Sandrine Rousseau. Elle a toujours soutenu le port du voile : « Il y a pleins de motivations pour porter le voile, et il y en a qui portent des voiles qui sont juste un embellissement en fait », avait-elle déclaré. Pendant les Jeux olympiques de Paris, Sophia Aram avait vertement critiqué une Néerlandaise qui était venue envoilée se faire remettre sa médaille, alors que Sandrine Rousseau l’avait approuvée.
Une autre fois, une « influenceuse », selon ce vocable ridicule, une dénommée Maeva Ghennam, avait annoncé que tous les vendredis, elle porterait le voile. Elle s’était attirée les foudres de Sophia Aram, ironisant dans sa chronique sur France Inter : « Il est tout à fait possible d’être refaite comme une voiture volée et de recouvrir l’assemblage d’implants divers, de collagène, de botox, d’un voile pudique ».
Il ne faut pas oublier que tous les jours en France des professeurs sont insultés, voire frappés, menacés, parce qu’ils osent demander simplement à leurs élèves l’application de la loi, c’est-à-dire de retirer leur voile dans l’enceinte scolaire, conformément à la loi. Jamais Sandrine Rousseau, élue de la nation, n’a soutenu ces enseignants ! Elle n’a jamais non plus, l’an passé, soutenu la jeune Iranienne, morte parce que tabassée par des femmes corbeaux et des gardiens de la révolution.
Ne laissons pas des professeurs courageux défendre seuls les principes de la laïcité. Le voile n’est pas, comme certains le rabâchent, « un outil fabriqué par le patriarcat religieux ». Il est autre chose. Deux versets du coran énoncent que son port pour les femmes musulmanes est obligatoire. Par exemple, le verset 59 de la sourate 33 ordonne : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, et à tes filles, et aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et exemptes de peine ». Le voile islamique s’inscrit dans une obligation religieuse et théocratique, le Coran étant la parole incréée du dieu des musulmans. Dans un autre verset, il est précisé « … qu’elles rabattent leur voile sur leur poitrine, et qu’elles ne montrent leurs parures qu’à leur mari ou à leur père… » (sourate 24, verset 31). Le port du voile correspond donc bien à une obligation islamique. Il ne s’agit pas, comme on veut nous le faire croire, d’une simple tradition moyenâgeuse, méditerranéenne où je ne sais de quel autre acabit. Porter le voile, c’est afficher de manière militante sa volonté de revendiquer l’islam partout et en tout lieu. C’est au surplus un instrument de soumission de la femme mais cela, Sandrine Rousseau ne le dénoncera jamais.
On vient d’apprendre qu’un écrivain, Kamel Daoud, vient d’obtenir le prix Goncourt, ce 4 novembre, pour un livre que je n’ai pas lu, intitulé Houris. On sait que ce terme veut dire « les vierges » qui attendent les croyants musulmans dans l’autre monde. L’auteur est publié chez Gallimard. Or les éditions Gallimard ont été interdites de salon international du livre à Alger sans que cela choque nos gauchistes et islamo-gauchistes. On nous dit que Kamel Daoud, né en 1970 à Mostaganem, défend les libertés dans son pays. Il a été visé par une Fatwa en 2014 pour un autre ouvrage, Meursault, en référence sans doute à L’étranger, d’Albert Camus. Il a aussi partagé sur X la vidéo sur cette étudiante iranienne que je viens d’évoquer. Il a mis, nous apprend le Figaro, en exergue de son livre un texte du Code pénal algérien punissant « d’un emprisonnement de trois à cinq ans et d’une amende de 250.000 à 500.000 dinars quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique (sic) et populaire, etc. ». On n’entendra ni Sandrine Rousseau, députée de la nation, ni Emmanuel Macron fustiger une sanglante dictature algérienne. Non, seule la France doit être reconnue coupable de crimes contre l’Humanité. Le deux poids deux mesures a de beaux jours devant lui.
Michel Festivi