Philippe, 59 ans, roule depuis quarante ans avec la Peugeot 203 qu’on lui a offerte pour le bac

Location Peugeot 203 C 1958 Noire 1958 Noire Paris

TÉMOIGNAGE - Philippe Tranchon et sa Peugeot 203 célèbrent cette année leurs 40 ans de «vie commune», selon ses termes. Le symbole d’une époque «où les gens étaient heureux», raconte-t-il.

«Depuis ma tendre enfance, je répétais régulièrement que ma 1ère voiture  serait une Peugeot  203». Entre Philippe Tranchon et le constructeur sochalien, c’est l’histoire d’un coup de foudre. Si l’on utilise ce champ lexical de l’amour, c’est parce que lui-même le revendique. «Oui je peux parler d’une relation intime avec ma voiture», répond-il quand on lui demande si tel est le cas. «Mais attention je ne confonds pas l’humain et la machine. Je partage bien ma vie avec mon épouse. D’ailleurs preuve en est, la voiture ne répond jamais quand je lui parle», raconte-t-il.

Tout commence donc en 1985, lorsque Philippe, fraîchement bachelier et jeune titulaire du permis de conduire, réalise son rêve : acquérir une Peugeot 203. «Mes parents m’avaient fait une promesse : si tu as ton bac du 1er coup, on te l’offre. Et visiblement, cette carotte a eu de l’effet sur moi puisque j’ai réussi la mission. «C’était la liberté absolue, je pouvais aller où je voulais, quand je voulais». La voiture, «une Parisienne d’occasion mais aussi première main», l’attendait rue Poliveau à Paris, un quartier universitaire. «D’ailleurs je suis revenu voir son propriétaire régulièrement car il avait été ému lorsque je suis parti avec. Cela m’avait touché», se rappelle Philippe.

Des road-trip mémorables

La date de mise en circulation, le 10 octobre 1958, coïncide alors étrangement avec la date d’achat, 27 ans plus tard jour pour jour, «comme un signe du destin». Depuis il en a fait des kilomètres avec cette 203. Ensemble, ils ont sillonné l’Hexagone et une partie de l’Europe. Un de ses souvenirs mémorables date de l’été 1992 quand pour célébrer son diplôme d’architecte, Philippe part faire le tour de la Corse avec sa 203.

Bien que cela puisse sembler indiscret, nous ne pouvions nous empêcher de nous demander : qu’est-ce qui a poussé Philippe à ne jamais se séparer de sa 203 ? « C’est un peu mon ADN, c’est une passion on n’y peut rien. Je me suis même dit que si un jour j’avais un accident avec, qu’elle devenait inutilisable, j’en ferai une compression que je mettrai chez moi». Comme on garde les cendres d’un proche disparu ? «Presque», répond-il en rigolant.

La nostalgie d’un temps révolu

Alors que Philippe et sa 203 s’apprêtent à célébrer «leurs 40 ans de vie commune avec une complicité grandissante», il philosophe : «la vie se chargera de nous séparer». «Nous ayons vécu des bons moments : je peux énumérer des balades romantiques, des baisers langoureux ou encore plusieurs mariages où la 203 jouait les stars», raconte-t-il.

Pour les moments plus difficiles, «c’est assez classique, quelques pannes mémorables, comme ce fil défait sur l’allumeur qui a failli compromettre un mariage ou j’emmenais justement les deux mariés.» Cette Peugeot 203 est donc pour Philippe «plus qu’une simple voiture», c’est aussi le symbole d’une époque «où les gens étaient heureux». «La nostalgie d’un temps où la vie semblait moins dure, où l’on prenait le temps de contempler le monde qui nous entoure», conclut-il.

Clément Gros

 

Date de dernière mise à jour : 16/03/2025

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