Procès des viols de Mazan : "Je m’en remettrai jamais" dit le co-accusé Jacques C., Gisèle Pelicot détourne le regard

Au procès des viols de Mazan, Jacques C. était le deuxième co-accusé à se présenter ce jeudi devant la cour criminelle de Vaucluse à Avignon. Tout comme Lionel R., entendu ce matin, il est poursuivi pour des faits de viol en réunion sur Gisèle Pelicot.

Lionel R. a été entendu dans la matinée devant la cour criminelle de Vaucluse à Avignon dans le cadre du procès des viols de Mazan. Jacques C. est l’autre co-accusé attendu à la barre ce jeudi après-midi, poursuivi, comme Lionel R., pour des faits de viol en réunion sur Gisèle Pelicot. Lors de son audition, Lionel R. a reconnu n'avoir jamais "eu le consentement" de Gisèle Pelicot.

Jacques C. est retraité, il a été marin-pompier à Marseille, puis sapeur-pompier à Aix-en-Provence et enfin routier. Il a nié les accusations de viol, ne reconnaissant que des attouchements. L'avocat général l'a interrogé sur les changements dans sa vie sexuelle depuis sa sortie de détention. Jacques C. a répondu "Je suis dans une abstinence totale depuis le 25 janvier 2022. Et je pense que j’y resterai."

"Je m’en remettrai jamais"

Il a ajouté "J’ai un profond respect de la femme. Si mon ex-femme était là, elle dirait 'il aime la femme'. Dans toute sa diversité." Il s'est également tourné vers Gisèle Pelicot, et s'est adressé à elle "Je m’en remettrai jamais. Je vous demande pardon". Gisèle Pelicot a détourné son regard. Des excuses qui "semblent manquer de profondeur" et qui sont "difficiles à entendre", lui a répondu l'un des avocats des parties civiles, Me Stéphane Babonneau.

L'accusé a raconté son départ de la maison de la famille Pelicot, "Monsieur Pelicot me demande de quitter la chambre et c’est pour moi un soulagement et je lui dis 'j’ai rien à faire ici' et il m’envoie une culotte et il me dit 'tiens, souvenir'. Je traverse le jardin et oui, j’ai pensé faire un signalement." Jacques C. a regardé à nouveau Gisèle Pelicot et a ajouté "puis la vie reprend son cours."

Cet homme de 72 ans a ensuite évoqué la "notion de patriarcat", "Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour éviter que cela se reproduise ? Je crois que c’est la notion de patriarcat, 'ma femme', 'mon épouse', cette notion de propriété. Je pense qu’avec les générations à venir, il faut que cette notion disparaisse."

La Rédaction