Nouveau tollé pour Thomas Guénolé. Après l’analyse du meurtre de Philippine jugée par beaucoup démagogue, le politologue de gauche a enflammé le plateau de l’émission Touche pas à mon poste !, présentée par Cyril Hanouna, sur C8. Dans une séquence, vue des millions de fois sur les réseaux sociaux, consacrée à l’expulsion du club de boulistes de Montmartre par la mairie de Paris au profit d’un hôtel, Thomas Guénolé s’en est vivement pris à la basilique du Sacré-Cœur.
Raser le Sacré-Cœur
« Si on rase le Sacré-Cœur pour mettre l’hôtel à la place, là, je suis pour », lance Thomas Guénolé, lors du tour de table consacré à l’évacuation du club de boulistes de Montmartre. Stupeur sur le plateau. Rien n’empêche le fondateur du Réseau de résistance à l’extrême droite (RRED) de continuer : « Le Sacré-Cœur a été construit, entendez-moi bien, pour expier les péchés des communards de la Commune de Paris. » « Et alors ? », lance la journaliste spécialiste des médias Isabelle Morini-Bosc. Réponse cinglante de l’intéressé : « Et alors ? C’est complètement dégueulasse. Les communards ont été fusillés comme des chiens le long du mur des fusillés et déportés en Nouvelle-Calédonie en tant que bagnards. » Discours classique des ardents défenseurs des communards insurgés.
Face à une table offusquée, l’ancien proche de Jean-Luc Mélenchon poursuit, inarrêtable : « Cette merde meringuée géante que je trouve détestable du point de vue architectural, je serais ravi, au minimum, qu’on en fasse un musée des communards. » Jean-Michel Maire de réagir : « Mais quel fasciste, celui-là ! » Cherchant à comprendre la logique totalitaire du chroniqueur de gauche, la journaliste Valérie Bénaïm l’interroge : « On n’écrase pas l’Histoire en la niant. Il faut l’expliquer. Pourquoi vouloir raser ? » Moins caricatural, mais tout aussi véhément envers l’emblème montmartrois : « On peut mettre un musée sur les communards de Paris en leur mémoire dans une partie du Sacré-Cœur, ça, je veux bien. »
Sur X, l’abbé Raffray monte au créneau
Thomas Guénolé devait s’en douter. À peine passé au sujet suivant, une pluie de réactions a inondé les réseaux sociaux. Visiblement outré par la séquence, l’abbé Raffray, professeur de philosophie et de théologie, suivi par près de 25.000 personnes sur X, a réagi à la séquence, qu’il qualifie de « totalitarisme de gauche dans ce qu'il a de plus caricatural, grotesque, mais surtout dangereux ». Et de poursuivre : « Détruire, détruire, détruire : rien d'autre n'a jamais intéressé ces idéologues. Depuis Robespierre jusqu'à Staline et Mao. On sait comment cela a fini. Ajoutant une pièce au cirque infernal des réseaux sociaux, Thomas Guénolé surenchérit en commentaire : « Mon père, je vous renvoie à la métaphore de la paille et de la poutre dans le Nouveau Testament : s'il est un sujet sur lequel vous, prêtre catholique, ne devriez pas la ramener, c'est sur le bilan en nombre de morts et de destructions. Sans parler de la pédophilie. Cordialement. » Face à l’offense, l’abbé ferme le ban : « Contrairement à vos amis de gauche qui l'ont défendue, voire suscitée, l'Église catholique, à la suite du Christ, a constamment condamné la pédophilie. Conservez votre dignité et taisez-vous. »
Interrogé par nos confrères de Valeurs actuelles, l’ancien insoumis dit ne pas comprendre la polémique et encore moins les accusations de christianophobie. « Si vous êtes offensé par le sort d’un bâtiment, vous n’êtes que superficiellement chrétien, voire un chrétien en "carton" », ose-t-il. Pour Thomas Guénolé, les amoureux de l’édifice religieux « vont totalement à rebours de l’enseignement de Jésus de Nazareth, notamment dans leur politique vis-à-vis des migrants », estimant qu’« ils insultent la mémoire de Jésus de Nazareth ». Pour autant, les communards honoraient-ils les enseignements du Christ, lorsqu’ils fusillaient leurs otages et mettaient Paris à feu et à sang ?
Julien Tellier