ÉNERGIE : toute l’économie s’effondre sous nos yeux !

La question n’est plus de savoir s’il y aura ou non des délestages électriques en France, mais quand. Le coup de gueule d’Emmanuel Macron depuis Tirana, en Albanie, où il participe à un sommet européen, n’y changera rien. La crise énergétique est en train de frapper durement notre économie et pourrait provoquer de graves désordres dans le pays.
Qui le dit ? D’abord, l’industriel le plus concerné, RTE chargé du transport et de la distribution de l’électricité, a alerté le 18 novembre sur de forts risques de délestages si le froid s’installe. Cela concernerait l’ensemble du territoire national.
Ensuite, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire qui déclare, le 5 décembre 2022 sur France-Inter : « Nous avons demandé à EDF de faire tout le nécessaire pour que les réacteurs nucléaires tournent à pleine puissance au début de l’année prochaine. En attendant, tout le monde doit réduire sa consommation d’énergie, appelle le ministre de l’Économie. »

ÉNERGIE CENTRALES NUCLÉAIRES

Des coupures d’électricité inévitables

Enfin, la Première ministre, Elisabeth Borne, a adressé, le 30 novembre dernier, une circulaire de 9 pages aux préfets pour les préparer à d’éventuelles coupures d’électricité. Il s’agit de demander aux préfets de définir les zones où il ne faut pas couper l’électricité pour des raisons de sécurité : les hôpitaux, les commissariats, les prisons, les casernes de pompiers, etc. Des alertes seront lancées la veille via l’application EcoWatt.
On comprend l’inquiétude des Français en apprenant les risques de délestages, par tranche de deux heures. Les personnes soignées à domicile nécessitant du matériel médical : lits médicalisés, respirateurs artificiels, etc. craignent pour leur vie. Les coupures d’électricité impliquent aussi, dans les quartiers concernés, l’arrêt des feux tricolores aux carrefours, l’arrêt des ascenseurs dans les immeubles, du chauffage, des ordinateurs, des téléphones… Les délestages électriques impliquent aussi l’arrêt des trains, la fermeture des établissements scolaires et des entreprises qui utilisent l’électricité pour faire tourner les machines. Bref, un grand désordre que personne ne peut anticiper.
« Ce débat est absurde, tonne le président de la République en faisant allusion à la polémique autour de ces questions. Stop à tout ça ! Nous sommes un grand pays, nous avons un grand modèle énergétique, nous allons tenir cet hiver malgré la guerre. Les scénarios de la peur, pas pour moi. »

Les entreprises ne peuvent plus payer les factures

Pourtant, il n’y a pas que la pénurie d’électricité, il y a son prix devenu exorbitant. Et donc insoutenable pour de nombreuses entreprises, petites, moyennes ou grandes. On ne compte plus le nombre d’artisans boulangers contraints de mettre la clé sous la porte, d’agriculteurs obligés d’augmenter les coûts de la viande et du lait, d’entreprises qui sont obligées de mettre leur personnel en chômage technique. Ce fut le cas il y a plusieurs mois pour le verrier Duralex, le sidérurgiste Ascométal et quelques autres.
Ce mardi 6 décembre 2022, c’est au tour du groupe alimentaire Cofigeo qui commercialise notamment les marques William Saurin, Garbit, Raynal etc. d’arrêter la production de quatre de ses huit usines. Ce sont 800 de ses 1200 salariés qui, dès 2 janvier 2023, seront en activité partielle de longue durée (APLD). En effet, le groupe doit faire face à une hausse de sa facture d’électricité et de gaz multipliée par dix !
L’augmentation phénoménale du prix du gaz, de l’électricité et du carburant, que nos dirigeants n’ont pas su anticiper, provoque une crise économique majeure dont nous n’avons pas fini de constater les terribles dégâts. L’économie s’effondre sous nos yeux et le président de la République trouve le débat « absurde ». Quel pays !

Emilien Lacombe

Date de dernière mise à jour : 03/01/2023

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