FACTURES ÉNERGÉTIQUES : des restaurateurs et de grands chefs étoilés mettent la clef sous la porte !

Pas de magie de  sur le front des factures d'énergie. Certes, après son maillot 49.3, Élisabeth Borne pourra en enfiler un autre, avec un -10 % correspondant à la baisse de la consommation électrique d'ores et déjà enregistrée par RTE. Mais quel sera son prochain record ? Celui des faillites ? Des liquidations ? Déjà les boulangers sont menacés, mais, avec eux, ce sont tous les commerçants, les artisans et PME-PMI gros consommateurs d'énergie qui risquent d'être balayés.

Là encore, l'alerte vient de la France périphérique, toujours prioritaire pour les doubles peines. Il suffit d'avoir fréquenté les villages et les sous-préfectures durant cette période de fêtes pour mesurer l'ampleur de ces « fermetures ». Ainsi, alors que la douceur régnait et que ces coins de France perdus se repeuplent avec le retour des familles et des citadins, nombre d'enseignes ont pourtant suspendu tout ou partie de leur activité. Par exemple, dans le Lot-et-Garonne, le lieu devenu emblématique de la bastide de Villeneuve-sur-Lot, Les Allées gourmandes, ouvert depuis trois ans dans l'ancienne halle, a arrêté son activité restauration. Sur l'axe de la RN 21, un autre restaurateur célèbre du coin, Hervé Sauton, patron de La Table des sens, installé dans le ravissant village de Lougratte, a carrément décidé de jeter l'éponge. Quel gâchis...

SALLE DE RESTAURANT

En remontant un peu au nord, dans le Périgord, terre de gastronomie s'il en est, là encore, des chefs étoilés au Michelin, parfois depuis peu, ont été contraints de mettre la clef sous la porte en ce mois de décembre 2022 : Adrien Soro, dont le récit poignant est relaté par Sud-Ouest, mais aussi, quelque jours avant, Sébastien Riou, à Périgueux. Deux jeunes chefs prometteurs.

Et ces constats glanés au hasard des pérégrinations de Noël sont malheureusement objectifs, confirmés par l'UMIH 47 (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie). Son président, Adrien Perazzi, interrogé par Sud-Ouest, annonce des fermetures de restaurants dès la fin de l’année « si l’État ne muscle pas ses aides ».

Il y a quelques semaines, le chef Thierry Marx, patron de l'UMIH au niveau national, s'était illustré par son plaidoyer éhonté en faveur de l'immigration et de la régularisation des clandestins, nous faisant croire que la question de la main-d'œuvre était le problème numéro 1 des restaurateurs. Et, comme par hasard, sa demande d'ouvrir le robinet de l'immigration avait été immédiatement suivie d'effet. Mais la réalité du terrain est tout autre et la restauration est plutôt en train de laisser des milliers d'employés et de patrons sur le carreau du fait de l'explosion des factures. Le médiatique Thierry Marx semble avoir infléchi sa position il y a trois jours, sur France Info : sous la pression de la base et de la réalité, l'explosion des factures et la faiblesse des aides de l'État sont redevenues les priorités. Le  réagira-t-il avec la même célérité que pour accorder des visas et prévoir des régularisations de clandestins ?

Les réveillons 2022 ont déjà un goût très amer pour de nombreux restaurateurs et ils ne se contenteront pas d'une visite d'Olivier Véran ou de Bruno Le Maire. Mais, pour certains, il est déjà trop tard. Et c'est une nouvelle ombre sur la lumière de Noël et de nos réveillons.

Frédéric Sirgant

Date de dernière mise à jour : 27/12/2022

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