Les défaillances d'entreprises vont nettement décoller l'an prochain à l'échelle internationale après avoir fortement reculé au cours de la pandémie puis lentement repris cette année, prévoit l'assureur Allianz Trade dans une étude publiée ces temps derniers.
En France, elles devraient bondir de 29% et dépasser le niveau observé en 2019.
Danger pour les entreprises et l'emploi. Les défaillances d'entreprises, qui avaient chuté pendant la crise en raison du soutien massif des Etats, vont nettement redécoller l'an prochain, selon l'assureur Allianz Trade dans une étude publiée jeudi intitulée « le risque d'entreprise est de retour ». La hausse des taux d'intérêt et les augmentations salariales consenties en raison de l'inflation sont deux des facteurs expliquant les difficultés accrues des entreprises, en particulier dans les secteurs de la construction, des transports, des télécoms et du textile.
« Après deux années de déclin, nous anticipons une accélération générale des défaillances d'entreprises », écrit l'assureur ; qui anticipe au niveau mondial une hausse des défaillances d'environ 19% en 2023 par rapport à 2022, elle-même marquée par une hausse de 10% par rapport à 2021.
« Déjà une réalité »
Ces défaillances sont « déjà une réalité », fait valoir l'assureur. En Inde, en Australie, au Canada, en Turquie ou encore dans certains pays européens comme l'Autriche, la progression des procédures de faillite est à deux chiffres au premier semestre 2022. Même chose en France, où les procédures collectives ouvertes auprès des tribunaux de commerce entre le 1er juillet et le 30 septembre ont augmenté de 69% en comparaison avec l'été 2021, selon le cabinet spécialisé Altarès qui a constaté une envolée nette des défaillances cet été. Un taux jamais observé depuis 25 ans. Si le niveau de défauts n'est pas encore revenu à celui de 2019 avant la crise sanitaire, il le dépassera l'an prochain selon par Allianz Trade avec la hausse de 29% des défaillances prévue l'an prochain sur le territoire français
Dans le détail, l'Europe occidentale a déjà enregistré un des niveaux les plus élevés des zones étudiées au premier semestre avec une progression de 24% des défaillances sur un an. « Si l'on regarde devant nous, la facture énergétique va demeurer le principal frein pour la rentabilité », affirme Allianz Trade en référence à la flambée des coûts de l'électricité et du gaz depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine.
L'Europe rencontre des fortunes diverses : la France et le Royaume-Uni devraient enregistrer sur l'ensemble de 2022 une hausse de 10% des défaillances mais l'Italie devrait les voir reculer. A l'instar de l'Italie, d'autres pays tels que les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne profitent encore de niveaux peu élevés de défaillances d'entreprises, signale par ailleurs Allianz Trade.
La Rédaction