Christelle Morençais
Alors que la France est au pied du mur budgétaire, une voix dissidente s'élève au sein d'une France dépensière et droguée à l'argent public : celle de Christelle Morançais, présidente du conseil régional des Pays de la Loire. Le courage et le souci de redresser le pays seraient-ils une tradition que cette ex-LR, aujourd'hui membre d'Horizons (le parti d'Édouard Philippe), aurait recueillie de son prédécesseur Bruno Retailleau, lui-même ayant été, jadis, dans le sillage de Philippe de Villiers ? La réconciliation récente de Villiers avec Retailleau, pour le départ du Vendée Globe, médiatisée dans Ouest-France montre que, malgré les divergences de parcours, ces grandes figures de l'Ouest savent se retrouver sur l'essentiel : l'identité de la France et la sécurité des Français. Mais si la France est en péril, c'est aussi à cause de la folle gestion socialisante que Macron a exacerbée, avec nos déficits abyssaux et nos 3.000 milliards de dette. Barnier a demandé aux collectivités locales de prendre leur part à l'effort, même si l'on sait que la part de ces collectivités dans la dette publique n'est que de 8 %. Il n'empêche, comme toujours en France, tous protestent, à droite comme à gauche. Pourtant, on sait bien qu'il y aurait des millions à économiser dans les politiques menées par ces grandes collectivités, notamment en faveur des migrants et des dingueries woke !
Christelle Morançais, la présidente (Horizons) du conseil régional des Pays de la Loire, elle, a choisi la disruption : plutôt que de s'associer au chœur des pleureuses sur leurs budgets rognés, elle a dit « Chiche ! » à Michel Barnier ; et là où il lui demandait 40 millions d’euros d’économies en 2025, elle en propose même 100 ! Ses pistes d'économies sont claires. D'abord, réduire le budget de fonctionnement de sa collectivité : cent postes supprimés dans les directions, en se recentrant sur les missions premières de la région. Ensuite, sabrer dans les subventions aux associations, aux festivals, à la culture et au sport ! Enfin ! Christelle Morançais affiche une farouche détermination, dans un monde politique frileux qui renonce à la moindre économie dès que la CGT grogne. Elle a vigoureusement défendu ces coupes, sur X : « La culture serait donc un monopole intouchable ? », critiquant « des associations très politisées qui vivent d’argent public » et mettant le doigt sur le problème de fond : « Quelle est la pérennité d’un système qui, pour exister, est à ce point dépendant de l’argent public ? Et à plus forte raison quand cet argent public n’existe plus ? Un système dont on constate, en plus, qu’il est, malgré les subventions dont il bénéficie, en crise permanente ! »
Bien sûr, quand les coups de rabot tombent, c'est douloureux. Moi aussi, j'aime la musique classique et la Folle Journée de Nantes, qui va perdre 180.000 euros ; moi aussi, j'aime Julien Gracq et sa maison de Saint-Florent-le-Vieil, qui va perdre aussi une partie de sa subvention ? Mais faut-il y financer une résidence d'écrivains ? Julien Gracq n'est-il pas, justement, le modèle de l'écrivain qui, en exerçant son métier de professeur, en refusant les prix littéraires, s'est affranchi de toute dépendance financière et a porté haut les couleurs d'une indépendance éthique qui fait, tout autant que son oeuvre, sa grandeur ? Et quand on est dans le giron d'une région qui a vu naître la formidable réussite privée du Puy du Fou, il n'est pas interdit de faire preuve d'imagination pour pérenniser des festivals auxquels on croit. Si on y croit vraiment.
Bien sûr, ça couine fort, dans le monde sous perfusion des cultureux et des intermittents, et il faudra beaucoup de courage à la présidente pour tenir bon. Et ses opposants de gauche, comme le rapporte Le Monde, la surnomment déjà « Thatcher ». Mais elle a des arguments forts pour gagner la bataille de l'opinion : la culture, le sport et les dingueries devraient être épargnés quand les Français vont devoir se serrer la ceinture et que des dépenses seront rognées pour la santé, par exemple.
Le peuple attend que d'autres élus courageux se lèvent et mettent les pieds dans le plat des subventions, en particulier aux associations immigrationnistes et woke. Les prochaines élections locales sont les municipales, en 2026 : il y a là un vrai programme pour une droite populaire qui voudrait reprendre les grandes villes de France à une gauche droguée à l'idéologie et à la dépense publique.
Frédéric Sirgant