Le CAC 40, l’ensemble des indices européens et Wall Street ont piqué du nez cette semaine. Le CAC 40 a reculé de 2,69 % à 6 187,23 ce vendredi et de – 4,60 % sur la semaine. Francfort, Londres et Milan ont perdu respectivement 3,08 %, 2,12 % et 5 %. Le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques, a plongé de 3,52 % et de 26,8 % depuis novembre 2021.
La Réserve fédérale américaine a acheté jusqu’à ce jour pour plus de 4 500 milliards de dollars d’obligations publiques et la BCE pour plus de 4 000 milliards d’euros. Les banques centrales font face au dilemme suivant : soit elles augmentent les taux d’intérêt pour contrer l’inflation, ce qui déclenchera un krach boursier semblable à celui des « subprimes » et de Lehman Brothers en 2008, soit elles ne font rien et l’inflation s’emballe. La situation est explosive en zone euro, où l’on assiste de nouveau à une divergence inquiétante des taux entre la France, l’Italie et l’Allemagne.
Aux États-Unis, l’inflation galopante a atteint 8,6 % sur douze mois. C’est le plus haut niveau de hausse des prix depuis 1981, de quoi renforcer les inquiétudes sur la croissance. À Wall Street, l’augmentation des taux des bons du trésor à 2 ans a atteint 3,06 %, soit le plus haut niveau depuis fin 2007. De même les taux des bons du Trésor à 10 ans, soit 3,15 %, ont pratiquement atteint le sommet de 2018. Lorsque ces taux se rapprochent (inversion de la courbe des taux), c’est le plus souvent l’annonce d’une récession à venir aux États-Unis. Le moral des ménages américains s’écroule également tandis qu’’une augmentation, dès la semaine prochaine, des taux à court terme par la Fed de 0,75 % est de plus en plus probable, d’où la débandade des grands noms de la Tech à Wall Street, Tesla terminant vendredi à 696,69 dollars, après avoir coté plus de 1000 $ en 2021. Enfin, jusqu’en septembre, la Fed va réduire son bilan (« quantitative tightening »), fort de presque 9 000 milliards de dollars en bons du Trésor et autres titres obligataires, de 47,5 milliards de dollars par mois, pour passer ensuite à 90 milliards mensuels.
La très pusillanime BCE est aussi obligée de sortir de sa politique laxiste, depuis 2014, de fuite en avant par la création monétaire inflationniste, suite à ses achats anti-conventionnels d’obligations. Les rachats d’actifs s’arrêteront au 1er juillet, mais le bilan de la BCE ne décroîtra pas, contrairement à celui de la Fed aux États-Unis, car des achats de titres seront effectués pour remplacer les titres venant à échéance. Le taux négatif scandaleux de dépôt pour les banques à la BCE, actuellement de – 0,5 %, devrait passer à 0 % ou 0,25 % en septembre, après deux relèvements successifs de taux. Alors que l’inflation atteint désormais 8,1 % dans la zone euro, avec quatorze pays sur dix-neuf au-dessus de cette moyenne, la girouette Lagarde s’est subitement décidée à retrouver l’objectif statutaire officiel de 2 % d’inflation par an. C’est pourquoi les marchés anticipent en fait entre cinq à six hausses de taux cette année, les augmentations de taux devant se poursuivre après septembre jusqu’à fin 2022 !
Le hic dans la zone euro, c’est que les rendements des emprunts d’État à dix ans ont bondi à plus de 1,4 % pour l’Allemagne, près de 2 % pour la France, près de 2,50 % pour l’Espagne et le Portugal, près de 3,6 % pour l’Italie et plus de 4 % pour la Grèce. L’accroissement des écarts entre les taux de chaque pays peut conduire à un éclatement de la zone euro. Mais la manipulatrice Lagarde du Système qui, comme Macron, n’est pas à une contradiction près, s’est engagée à prévenir la fragmentation de la zone euro », en évoquant la possibilité de dégainer, si besoin, un instrument ad hoc pour soutenir les pays les plus vulnérables. Il ne pourrait donc s’agir que d’un programme de rachat d’actifs pour certains pays, en contradiction la plus totale avec les statuts et les règles d’intervention de la BCE ! Les marchés vont prendre Lagarde au mot et tester son sérieux ainsi que sa détermination ! Il semble en fait « que les marchés ont bel et bien déjà commencé à se positionner dans la perspective d’une nouvelle crise qui aurait comme point de départ le caractère insoutenable de la remontée des taux pour les pays les plus endettés de la zone euro » selon le cabinet Riches-Flores.
Le risque italien est dans toutes les têtes car les partis patriotes europhobes italiens, tels que la Lega et Fratelli d’Italia, sont les favoris des sondages. Si l’Italie a enfin un gouvernement anti-UE, ce que l’on a raté en France à cause de l’incapable Marine le Pen, ce sera encore plus compliqué pour la BCE d’intervenir ! L’Italie, comme la France, est en proie à d’importants défis structurels (démographie, faible productivité, fortes disparités régionales, incapacité à se réformer). La dette publique italienne devrait atteindre 153 % du PIB fin 2022, contre 135 % avant la crise du Covid. Son taux de croissance ne devrait progresser que de 2,8 % en 2022, contre 4,7 % attendus avant la guerre en Ukraine et les sanctions suicidaires de l’UE.
Quant à la France, rien ne va plus ! Pour être élu, il faut désormais prétendre raser gratis, savoir rêver debout ou savoir parler aux crétins d’électeurs comme les charlatans ! L’Hexagone est actuellement en apesanteur avec le traître technocrate Macron, la patriote démagogue Marine le Pen et l’islamo-gauchiste inconscient Mélenchon. Le pays va tout droit à la faillite, dans le mur, et se complaît à bouder le courageux Zemmour, le seul qui parle vrai, qui ne cache pas la Vérité aux Français et qui, comme de Gaulle, ne sombre pas dans la démagogie : invasion migratoire accélérée et perte de l’identité française, insécurité et assassinats de plus en plus fréquents, déficit des comptes publics de 6 %, déficit de la balance commerciale de 100 milliards d’euros, inflation de 5,2 %,récession au premier trimestre 2022, désintégration de la nation et perte du contrôle de l’ordre public au Stade de France, Éducation nationale et hôpitaux au bord de l’explosion… Le paquet démagogique des mesures de soutien du gouvernement Borne devrait porter l’enveloppe des aides supplémentaires aux Français à 46 milliards d’euros, soit plus que le budget de la défense et plus que la recette de l’impôt sur les sociétés, des mesures plus de deux fois supérieures à celles annoncées en Allemagne, Italie et Espagne où l’inflation est plus élevée qu’en France !
La fin programmée et l’écroulement du bitcoin, des cryptomonnaies sans valeur intrinsèque, avec les innombrables arnaques et le blanchiment des capitaux est un signe prémonitoire de la catastrophe qui attend la France hédoniste, laxiste et insouciante. Binance, le géant des cryptomonnaies avec ses 90 millions de clients est en train de vaciller. Les cryptomonnaies laisseront la place à la monnaie numérique des banques centrales et disparaîtront un jour purement et simplement, pour devenir une nouvelle légende qui fera oublier aux Français les titres russes jamais remboursés de leurs grand-pères !
L’envol des prix de l’énergie, des matières premières (nickel, palladium…), du blé et des engrais avec la guerre en Ukraine vient s’ajouter au chaos inflationniste mondial. La Russie est soi-disant un nain économique, mais un géant pour les matières premières et l’énergie. Le baril de pétrole à 70 dollars environ fin 2021 a presque doublé ; il pourrait bientôt atteindre 180 dollars. Dans la même période, les cours du gaz ont été multipliés par 6, ce qui réjouit Poutine ! La démondialisation en cours accélérée par l’embargo, les sanctions économiques et la guerre en Ukraine ne peut que contribuer à renchérir les coûts et augmenter l’inflation ! Il est suicidaire pour l’Europe de remplacer le gaz écologique du gazoduc Nordstream par le gaz de schiste américain plus cher, polluant à l’extraction, transporté par des méthaniers polluant l’océan Atlantique, avant d’être regazéifié d’une façon polluante et coûteuse dans des complexes chimiques à construire dans les ports européens. La Russie est un fournisseur européen fiable et sérieux bien préférable à la dépendance américaine d’outre- Atlantique.
L’inflation actuelle n’est donc pas seulement monétaire, suite à la fuite en avant depuis 2008 des banques centrales. C’est aussi une inflation par les coûts, suite à la démondialisation et à la raréfaction des ressources. Les banques centrales sont aujourd’hui impuissantes, complètement dépassées par les évènements, au pied du mur ! Il est donc possible de parler d’une inflation hybride incontrôlable qui conduira au krach boursier du siècle et à l’explosion de la zone euro !
Toutes les institutions internationales (OCDE, FMI, Banque mondiale) réajustent leurs prévisions et ne parlent plus que de croissance faible et d’inflation forte ! L’OCDE par exemple vient de doubler pour 2022 la prévision d’inflation pour ses pays membres à 8,5 % et abaisse la croissance mondiale à 3 %. Les taux vont continuer de monter et les dettes publiques ou privées seront de plus en plus difficiles à rembourser ! Au final, ce sera la crise monétaire, l’effondrement de l’euro et du dollar tandis que le rouble de Poutine, lui, tiendra le choc !
Jamie Dimon, le patron de JP Morgan estime que « les investisseurs devraient se préparer à un ouragan qui est juste là venant vers nous » alors qu’il évoquait les effets combinés de l’inflation, des resserrements monétaires et de la guerre en Ukraine. Il ajoute que « nous sommes face à quelque chose qui pourrait faire l’objet de livres d’histoire pendant 50 ans ». Elon Musk, lui, veut subitement réduire de 10 % les effectifs de Tesla !
L’or connaît actuellement un sentiment haussier record parmi les investisseurs particuliers européens. L’US Mint a vendu 147 000 onces d’or le mois dernier, ses meilleures ventes de mai en 10 ans. Quant aux ventes de lingots d’or américains, ils sont en hausse de plus de 400 °% par rapport à la moyenne quinquennale entre 2015 et 2019 ! La relique barbare aura le dernier mot face aux cryptomonnaies, face aux réalités géopolitiques, sociétales et économiques, face à la folie des hommes, face à la démagogie des pseudo-élites occidentales et à la naïveté, au manque de courage des peuples décérébrés par la pensée unique !
Marc Rousset
Auteur de « Comment sauver la France/ Pour une Europe des nations avec la Russie »