Henri, Paulette, Hippolyte, Marcel, Renée, Jean-Pierre… Ils avaient entre 9 et 17 ans le 6 juin 1944 et avaient témoigné, en 2019, auprès de Laurent Guérin pour laisser un témoignage visuel de leur vécu. Dimanche 7 janvier 2024, cinq d’entre eux se sont retrouvés à Colleville-sur-Mer (Calvados).
Henri Houyvet, Paulette Leuquier, Hippolyte D’Hérouville, Marcel Gautreau, Renée Michel et Jean-Pierre Olard sont des témoins du Débarquement. | OUEST-FRANCE
En 2019, Laurent Guérin, du centre de pleine nature Eolia Normandie d’Omaha Beach, a réalisé un film témoignage sur Omaha Beach pendant l’Occupation et le Débarquement. Au total, 14 témoins ont apporté leurs vécus. Ils avaient tous entre 9 et 17 ans le 6 juin 1944. Dimanche 7 janvier 2024, cinq d’entre eux étaient réunis à Colleville-sur-Mer (Calvados) pour, de nouveau, raconter « leur » Débarquement.
Ces témoignages se retrouvent sur deux vidéos Si Omaha m’était conté. Dimanche 7 janvier 2024, il a tenu à rassembler ces acteurs de l’histoire. « Certains n’ont pas pu venir, cinq ont disparu. Ils sont cinq présents aujourd’hui ainsi que la veuve de l’un d’entre eux. » À l’aube du 80e anniversaire du Débarquement, leurs souvenirs sont autant de pages du livre d’histoire de la région.
« Les autres Allemands l’appelaient l’espion »
Paulette Leuquier, 89 ans, vivait à Vierville-sur-Mer le jour du Débarquement, elle avait 10 ans. « Le samedi avant le Débarquement, une ordonnance allemande est venue à la ferme pour que nous lavions son linge. Il nous a dit avoir peur. »
Jean-Pierre Olard, 89 ans, vivait à Saint-Laurent-sur-Mer et avait 9 ans en 1944. « Le premier Américain qu’on a vu le 6 juin est entré dans la maison. En voyant la tenue de facteur de mon père, il l’a pris pour un Allemand. On lui a dit où il y en avait un de caché, il l’a fait prisonnier et nous a remerciés. »
Hippolyte D’Hérouville, 92 ans, vivait à Louvières et avait 12 ans au Débarquement. « On était réquisitionné une ou deux fois la semaine avec le cheval et la charrette pour aller poser des X sur la plage. »
« Ils ont recueilli un soldat américain blessé »
Henri Houyvet, 92 ans, vivait à Vierville-sur-Mer et avait 12 ans. « Il y avait un radio allemand, il est resté toute la guerre ici. Il ne mangeait que des œufs. Les autres Allemands l’appelaient l’espion. Quand les Américains sont arrivés, ils l’ont embarqué à part. Peut-être qu’il était vraiment un espion. »
Marcel Gautreau, 101 ans, vivait à Saint-Laurent-sur-Mer, il avait 21 ans. « Un jour, ils ont recueilli un soldat américain blessé qu’il a soigné avec son grand-père » , rappelle Laurent Guérin. Cet acte leur vaudra les félicitations du haut commandement lors d’une cérémonie à Isigny-sur-Mer. Dès l’été de la Libération, Marcel Gautreau s’engagera dans l’armée ce qui le conduira en Alsace et en Allemagne.
La Rédaction division Histoire