La présidente de la Commission européenne est visée à titre personnel pour « usurpation de fonctions et de titre », « destruction de documents publics », « prise illégale d’intérêts » et « corruption » dans l’affaire des vaccins anti-Covid.
C’est le journal belge Le Vif qui donne l’info, la semaine dernière. Un citoyen belge a déposé plainte entre les mains du juge d’instruction de Liège Frédéric Frenay. Il reproche à la présidente de la Commission européenne de s’être substituée « sans aucun mandat » aux 27 États de l’Union européenne, notamment le gouvernement belge, en négociant de manière discrète, voire secrète via des SMS les contrats d’achats de vaccins avec le président des laboratoires Pfeizer, Albert Bourla.
Le citoyen belge reproche encore à Mme von der Leyen d’avoir supprimé des SMS.
Des actes réprimés par le code pénal belge
Si Ursula von der Leyen fait déjà l’objet de plaintes administratives, elles sont toutes dirigées vers la Commission. Pour la première fois, c’est la présidente, à titre personnel, qui est visée, pour des faits réprimés par le code pénal belge.
Selon David Leloup, auteur de l’article, le plaignant n’est pas le premier venu. Il s’agit d’un lobbyiste professionnel, Frédéric Baldan, 35 ans, accrédité auprès des institutions européennes. Il a déposé plainte le 5 avril 2023, accompagné de son avocate parisienne, Me Diane Protat. Il s’est constitué partie civile et réclame 50.000 € estimant « le comportement de la présidente von der Leyen a porté atteinte aux finances publiques de la Belgique et à la confiance publique ».
Une manne de 35 milliards d’euros
Les agissements délictueux de la présidente de la Commission européenne auraient, selon le plaignant, porté un lourd préjudice aux finances publiques belges. En effet, le troisième contrat signé le 19 mai 2021 avec Pfeizer porte sur 1,8 milliard de doses de vaccin (contre 300 millions seulement pour les deux premiers) représentant 35 milliards d’euros !
Au total, selon la Cour des comptes européenne, ce sont 11 contrats qui ont été passés avec les laboratoires pharmaceutiques. C’est beaucoup plus qu’il n’en fallait.
Tous les États membres, dont la Belgique, ont donc des surplus. Les surplus belges sont de deux ordres : les stocks restants et les doses données aux pays en développement. Au 9 décembre 2022, les stocks de doses de vaccins contre le covid-19 disponibles dans le royaume s’élevaient à 13,5 millions de doses (dont 9,2 millions achetés à Pfizer), selon les chiffres publiés par l’Institut de santé publique Sciensano.
Autrement dit, la Belgique a acheté 25,1 millions de doses surnuméraires, soit 62% de l’ensemble des vaccins livrés. Près de la moitié de ces vaccins « en trop » (11,7 millions de doses) ont été acquis auprès de Pfizer.
Emilien Lacombe