INFORMATION JUDICIAIRE ouverte au sujet de la mort du Dr Éric Loupiac, médecin urgentiste mort du Covid en avril 2020

Une information judiciaire a été ouverte à Lons-le-Saunier après une plainte déposée par la famille du Dr Éric Loupiac, médecin urgentiste décédé du Covid-19 en avril 2020, a-t-on appris mardi auprès du procureur de la République.

« Madame Loupiac, veuve du Dr Loupiac, a saisi le doyen des juges d'instruction en déposant une plainte contre X avec constitution de partie civile, pour des faits d'homicide involontaire et de non-assistance à personne en danger », a précisé Lionel Pascal. Cette plainte a été déposée en janvier dernier.

Une des premiers médecins tués par le Covid

Le Dr Loupiac, 60 ans, exerçait à l'hôpital de Lons-le-Saunier. Il avait été l'un des premiers soignants tués par le coronavirus. Celui qui était aussi délégué de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans le Jura avait voulu aller se faire soigner dans le service du Pr Didier Raoult : il était décédé dans un service de réanimation à Marseille.

Claire Loupiac avait déjà déposé une plainte contre X pour « homicide involontaire » et « mise en danger de la vie d'autrui » après la mort de son mari, en août 2020. Mais l'enquête préliminaire diligentée par le parquet de Lons avait été classée sans suite en juillet 2022. L'avocat de la famille, Me Antoine Vey, a saisi le doyen des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier début 2023, pour relancer la procédure. 

« L'ouverture de cette information judiciaire est un petit soulagement pour moi », a confié à l'AFP Claire Loupiac. « Malgré les preuves, j'avais l'impression qu'il ne s'était rien passé. On laissait l'affaire sans suite. Mon mari était contaminé, je sais comment ça s'est passé. On voulait l'occulter, l'ignorer. Donc c'est un soulagement car une enquête et des expertises vont pouvoir débuter et je veux avoir la vérité : qui sont les responsables de la mort de mon mari ? »

Absence de protections adéquates ?

Mme Loupiac estime que son mari avait été contaminé par le virus sur son lieu de travail, sa famille étant confinée. Elle dénonçait lors de sa première plainte des « manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l'hôpital » ainsi que « l'absence de protections adéquates des soignants », qui ne disposaient pas d'assez de masques FFP2.

Le centre hospitalier, tout en faisant part de sa « sollicitude » à l'égard de la famille du médecin, estimait quant à lui avoir pris des mesures suffisantes, soulignant que moins de 25 agents sur 1 450 avaient été diagnostiqués positifs au Covid-19, soit moins que la moyenne estimée de la population générale.

La Rédaction de La France Libérée avec AFP