
Le 20 décembre dernier, invoquant une jurisprudence constante au niveau national en vertu du principe de laïcité, le tribunal administratif de Nîmes avait ordonné au maire Nelson Chaudon (RN) « de retirer la crèche dans un délai de 48 heures, sous peine d’une astreinte de 1.000 euros par jour de retard ».
Le 13 janvier, après plusieurs « refus persistants »<, la commune a été condamnée à une première amende de 19.000 euros, et le montant de l'astreinte augmenté à 5.000 euros par jour à compter du 10 janvier. La crèche ayant été retirée le 2 février, l'amende pour la deuxième période se monte à 103.000 euros, a indiqué le tribunal, qui a ordonné vendredi son paiement.
Dans un communiqué, le tribunal justifie cette condamnation en invoquant un « refus délibéré [du] maire d'exécuter une décision de justice » : la mairie « persiste à installer chaque année depuis 2014 [date de passage de la ville au RN, alors Front national] une crèche de Noël ».
Francis Labbe, de la Ligue des droits de l'homme de Beaucaire et à l'origine des poursuites, se félicite : « Cette décision va dans le bon sens et si elle pouvait empêcher une fois pour toutes les mairies de tricher avec la loi de 1905, ce serait parfait. » « Sur 10 ans d'installations de crèches illégales, cette somme, c’est peu cher payé. Sur une année, c'est plus important. »
Le maire compte « faire valoir ses droits »
De son côté, Nelson Chaudon prend « acte de la décision du tribunal » et assure que sa commune « usera bien évidemment comme toujours, comme tout justiciable, de tous les recours qui s’offrent à elle afin de faire valoir ses droits ».
Comme Beaucaire, d'autres mairies, comme Béziers (Hérault) ou Perpignan (Pyrénées-Orientales), installent chaque année des crèches, et des associations de gauche se mobilisent au nom de la laïcité. BV avait réalisé un micro-trottoir à ce sujet.
La Rédaction