Selon Philippot, parfaitement renseigné, le feuilleton du budget 2025 va se terminer par une démission de Macron. Du Machiavel pur jus.
On ne se dirige donc pas vers de nouvelles élections législatives, mais vers une élection présidentielle anticipée. Le scénario serait le suivant :
– pas d’accord possible sur le budget 2025
– passage en force avec le 49-3
– vote d’une motion de censure dans la foulée
– démission du gouvernement Barnier
– retour à la case départ, sans aucune solution de rechange
– démission de Macron pour remettre les compteurs à zéro
Philippot est catégorique. Cette information, provenant de sources différentes, est parfaitement fiable.
Faut-il y voir un lien avec la potentielle mise à l’écart de Marine Le Pen ? Qui sait ?
Mais cela nous ramène à l’hypothèse évoquée il y a peu chez RL.
En cas de démission avant la fin de son second mandat, Macron serait en droit de se représenter une troisième fois, conformément à l’avis rendu par le Conseil d’État, à propos de la Polynésie.
J’ai déjà évoqué le cas de la Polynésie et la réponse du Conseil d’État, saisi à l’époque par Élisabeth Borne.
Pour les sages de cette haute juridiction, la limitation à deux mandats consécutifs s’entend pour deux mandats complets. C’est ainsi que le président de Polynésie a pu se représenter pour un troisième mandat, car il n’avait pas mené son second mandat à terme.
L’hypothèse d’une démission de Macron n’a rien d’étonnant, compte tenu du bourbier institutionnel dans lequel il a mis le pays avec sa dissolution kamikaze.
Mais veut-il user de cette stratégie pour se représenter ? Là est la question.
Sa popularité est au plus bas, mais la peur du chaos consécutif à sa démission peut le servir. On a déjà vu des retournements de l’opinion plus spectaculaires.
De plus, si Marine est écartée par une inéligibilité à effet immédiat, Macron peut espérer un deuxième tour face à Mélenchon. Sa réélection serait alors assurée.
Mais ne faisons pas de politique fiction, trop d’inconnues demeurent.
En attendant, préparez-vous à des turbulences politiques majeures.
Adepte des coups fourrés les plus inattendus, Macron va encore nous sortir un lapin de son chapeau pour déstabiliser l’establishment. Il y a fort à parier que ce scénario mûrit depuis longtemps dans son esprit. Il n’est pas homme à végéter et à faire de la figuration jusqu’en 2027, loin des projecteurs.
On sait qu’il adore lancer des grenades dégoupillées dans les allées du pouvoir et qu’il se veut sans cesse au-dessus de la mêlée. À suivre.
Jacques Guillemain