Le 30 mai, Emmanuel Macron l’a dit : « Les ministres, je les nomme, j'ai confiance en eux. » C’est lui qui décide, en principe sur proposition du Premier ministre, mais tous les Français savent bien ce qu’il en est : Macron sert à tout et, sans lui, nous serions tous à la dérive. Emmanuel Macron décide et son doigt s’est posé sur Amélie de Montchalin pour en faire une super ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, soit le cinquième personnage de l’Etat dans le gouvernement d'Elisabeth Borne.
Amélie de Lombard de Montchalin n’est pas n’importe qui. C’est même l’un des phares montants de la Macronie depuis que son mari, haut gradé chez Boston Consulting Group, a organisé en 2016 les rencontres du jeune candidat Macron avec les milieux d’affaires. Alors, en toute logique, son épouse Amélie qui roulait jusque là pour Alain Juppé s’est bien vite mise à marcher. Galoper même : députée, coordinatrice du groupe LREM à la commission des Finances, première vice-présidente du groupe, secrétaire d’Etat chargée des Affaires européennes, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques… Comme le disait Mediapart (7 juillet 2020), « Amélie de Montchalin incarne de façon chimiquement pure la pensée économique du macronisme ».
La voilà donc Madame Ecologie du nouveau quinquennat du nouveau monde. Pourtant, on ne peut pas dire que cette dernière nomination ait réjoui les professionnels de la profession. Ainsi l'association « Agir pour l'Environnement » qui s’est amusée à classer les députés du plus au moins écologiste selon leurs votes durant leurs mandats l’a-t-elle placée en 594e position sur… 648. Selon leur enquête, la députée Amélie de Montchalin avait voté « contre l'interdiction du glyphosate, l’arrêt de l’incitation à l’huile de palme, l’indemnisation des victimes de pesticides ou encore contre l’interdiction des pesticides à proximité des habitations, contre l'interdiction de production, stockage ou vente de produits phytopharmaceutiques non autorisés en Europe ». De plus, disent-ils, elle « n'a pas voté lors du scrutin amenant à voter pour ou contre l'interdiction des perturbateurs endocriniens dans les cantines scolaires, ni sur l'interdiction d'importer des denrées produites en utilisant des substances interdites dans l'Union européenne ».
Bref, pas vraiment verte, la nouvelle ministre de l’Ecologie. C’est donc avec beaucoup d’attention que l’on a suivi sa prestation dimanche au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. Et la vérité oblige à dire que cette dame possède un talent intéressant pour l’avenir : elle brasse l’air comme personne ! De là à pouvoir se passer des éoliennes… L’hiver a été froid et l’été va être chaud, qu’elle dit, car elle a travaillé ses dossiers : « Les orages et la grêle, ça montre que le dérèglement climatique est à l’œuvre ». Ben oui, on n’a jamais connu ça : « L’année dernière un épisode de gel exceptionnel, 80 % du territoire touchés, la plus grande sécheresse observée depuis 1958 pour un mois de mai ». Et alors, on fait quoi ? demande Benjamin Sportouch. « A très court terme, on a un gouvernement qui protège les Français. Après, c’est un rôle stratégique : neutres en carbone en 2050 et protection de l’environnement ». Il insiste : mais concrètement ? « Tout comme on a demandé aux Français récemment de faire un effort avec 1° de chauffage en moins, je leur dis que je ne vais pas interdire à tout le monde de mettre sa climatisation, mais je recommande à chacun d’être sobre dans sa consommation électrique et de voir aussi quelles sont les alternatives car, quand on a une maison mal isolée, on a très chaud l’été et on a très froid l’hiver. » Alors elle « appelle les Français à ne pas surutiliser leur climatisation, à ne pas refroidir leur maison de manière excessive ». Voilà, voilà. Merci Madame. Heureusement que vous êtes là !
Marie Delarue - Ecrivain, musicienne, plasticienne