Après son éloge du RN, Serge Klarsfeld lynché par la gauche

Son choix est fait. L'historien et avocat Serge Klarsfeld, grand défenseur de la cause des déportés juifs de France, a annoncé qu’en cas de duel entre LFI et le RN aux prochaines élections législatives, il voterait « sans hésitation pour le Rassemblement National ». Une décision qui tombe sous le sens pour celui qui qualifie le mouvement de Jean-Luc Mélenchon de « parti antisémite » . « L’axe de ma vie est la défense de la mémoire juive, la défense des Juifs persécutés, la défense d’Israël, et je suis confronté à une extrême gauche qui est sous l’emprise de La France insoumise avec des relents antisémites et un violent antisionisme », a-t-il, ainsi, déclaré, au cours d’une interview diffusée samedi sur LCI.

Capture d'écran X

Après avoir jugé la présence du RN « tout-à-fait positive » à la marche contre l’antisémitisme en novembre dernier, puis que le RN était « progressivement entré dans le cercle des partis républicains », Serge Klarsfeld va plus loin encore. Il estime que le parti de la droite patriote a désormais achevé « sa mue ». « Aujourd'hui, le Rassemblement national soutient les Juifs, soutient l'État d'Israël », affirme le fils de déporté. Une étape marquante et une évolution due à l’influence positive de Marine Le Pen, « mais aussi aux millions de Français qui sont allés vers le Rassemblement national et qui sont des braves gens ». Honorée de ces propos, la principale intéressée a salué « l’hommage au peuple français de cette grande conscience et gardien de la mémoire de la Shoah qu’est Serge Klarsfeld ».

Un sceau de respectabilité qui offusque la gauche

De l’autre côté de l’échiquier politique, évidemment, l’opinion de Serge Klarsfeld n’est guère appréciée. L’historien a eu beau préciser qu’il considérait toujours le RN comme un « adversaire politique » et qu’il voterait pour la coalition présidentielle au premier tour des élections législatives, les attaques venant de la gauche n’en ont pas été moins dures pour autant.

Coordinateur national de LFI, Manuel Bompard a estimé, ce dimanche, sur BFM TV, que l’octogénaire faisait preuve d’une « perte de valeurs et de repères » et promis, toute honte bue, que le combat contre l’antisémitisme était « au cœur » des engagements de son parti. « Il faut pardonner à un homme qui a trop vu et tant combattu de ne plus voir », a également commenté, avec une folle condescendance, Caroline Fourest. De son côté, France Info a dépêché son historien maison, Laurent Joly, afin de démentir les propos de Serge Klarsfeld et lui imputer une « lourde erreur ». Plus caricatural encore, le journaliste Johan Faerber l’a accusé d’achever « son chemin vers l’extrême droite » et d’ainsi valider « les idées de Klaus Barbie ».

Cette vieille rengaine de nazification du RN a été très populaire pendant tout le week-end, sur le réseau social X, où de nombreux comptes pro-palestiniens ou LFIstes ont accusé Serge Klarsfeld de faire le jeu des « héritiers » du IIIe Reich. « Quelle naufrage (sic). Il votera pour ceux qu'il a combattus toute sa vie : les SS », a ainsi tweeté un petit robespierriste en herbe.

Mais où se situent vraiment les fascistes, aujourd’hui ? Du côté d’une droite démocrate, patriote et impeccable sur la question de l’antisémitisme, ou du côté d’une gauche qui conteste le résultat des urnes, en appelle régulièrement à l’insurrection et soutient les auteurs d’un pogrom ? Comme dit l’autre, la question, elle est vite répondue.

Jean Kast

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/06/2024

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