Aurore Bergé visée par une information judiciaire pour faux témoignage sur ses liens avec les crèches privées

La ministre déléguée en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes est accusée d’avoir menti devant une commission de l’Assemblée nationale.

Une mauvaise nouvelle pour celle qui a fait son retour au gouvernement il y a moins d’un mois. Une information judiciaire a été ouverte à la Cour de justice de la République (CJR) mardi 28 janvier contre Aurore Bergé pour faux témoignage. La ministre déléguée en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations est accusée d’avoir menti devant une commission d’enquête parlementaire le 30 avril dernier.

Elle avait assuré sous serment ne pas avoir de « lien personnel, intime ou amical, ni d’accointances » avec Elsa Hervy, numéro 1 de la Fédération Française des Entreprises de Crèches, principal lobby des crèches privées. Mais son témoignage a été mis à mal par le livre enquête Les Ogres de Victor Castanet. Celui-ci a révélé qu’Aurore Bergé, alors ministre des Familles, aurait passé un « pacte de non-agression » avec la lobbyiste.

Une accusation récusée par celle qui était alors simple députée et qui avait porté plainte en diffamation contre le journaliste. En réponse, Victor Castanet avait rendu publics des documents attestant selon lui d’« une entente entre Aurore Bergé et Elsa Hervy ». Parmi ces preuves, un mail à ses équipes où la macroniste présente la lobbyiste comme une « copine » qui « sera très aidante ».

Un signalement dénoncé que Bergé dénonçait comme « infondé »

Face à ces révélations, le bureau de l’Assemblée nationale avait fait un signalement à la justice pour faux témoignage, le 9 octobre dernier. Il a conduit à l’ouverture des investigations en début de semaine, a précisé ce vendredi le procureur général près la Cour de cassation Rémy Heitz, qui exerce les fonctions de ministère public à la CJR.

La gauche, majoritaire au bureau de l’Assemblée, avait fait valider la « demande d’engagement de poursuites » à 10 voix pour et neuf voix contre. Une décision alors dénoncée comme un « naufrage politique et démocratique » de la gauche, qu’Aurore Bergé accusait de « se soumettre à LFI et sa demande infondée » à son encontre.

Si elle est condamnée, Aurore Bergé risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Selon le site spécialisé en droit le Club des Juristes, une seule condamnation pour faux témoignage devant l’Assemblée nationale a été prononcée à ce jour en 2018.

La Rédaction

Date de dernière mise à jour : 01/02/2025

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