Christelle Morançais, présidente de la région de la Loire, du parti Horizons de Edouard Philippe, a annoncé des restrictions budgétaires de 100 millions d’euros d’ici 2028 : 60 millions de plus que la demande de l’Etat.
Des coupes seront faites dans les subventions aux associations culturelles et sportives, estimées à -73 % et -75 %. La branche régionale du Planning familial et des missions locales perdront leur financement. Près de 200 organismes seront touchés. La suppression de 100 postes au sein de l’administration de la région est aussi annoncée.
Le vice-président de Génération libre salue le courage de cette élue : « Ce que fait Christelle Morançais, c’est d’autant plus courageux qu’elle se coupe de ses appuis politiques. Evidemment qu’elle va perdre des appuis et des électeurs. Elle le fait parce qu’elle est courageuse. Elle sait qu’être élue, parfois, c’est déplaire, c’est prendre le risque de ne pas être réélu.
Le budget prévoit des baisses des subventions dans la culture, le sport, la vie associative, ou encore l’économie. Des mesures drastiques, mais jugées nécessaires. Tous les élus de la République doivent trouver des économies de toute urgence, pour réouvrir la possibilité d’offrir un avenir à nos jeunes et à nos entreprises ». Le budget est finalement voté le 20 décembre 2024.
De formation commerciale, Christelle Morançais a travaillé vingt ans dans l’immobilier au sein de PME et de grands groupes. En 2009, elle crée sa première entreprise, puis se consacre à sa famille, fonde une deuxième entreprise. Cette personnalité politique a déjà travaillé, a déjà créé de la valeur.
20 décembre 2024, elle déclare : « Je ne fais pas de la politique pour être aimée, mais pour agir. On tente de ne pas entendre les acteurs, les choix que nous faisons sont difficiles, j’en ai pleinement conscience. Après je suis une femme de terrain. Depuis octobre 2017, je suis sur l’ensemble de nos cinq départements, à rencontrer aussi les femmes et les hommes de notre région. J’entends aussi les habitants ou plus largement les Français qui paient des impôts, qui paient des taxes, et qui en ont marre de toutes ces taxes. Ils veulent que ce pays change ».
Tous les saltimbanques de la culture, parasites, vivent à notre crochet, mais protestent contre les coupes budgétaires, manifestent, font des grèves. La télévision publique soutient ce mouvement.
Stupeur et tremblement dans le monde de la culture après l’annonce des coupes budgétaires par la présidente de région Christelle Morançais. Artistes et professionnels du spectacle sont vent debout. Ces exploiteurs font du chantage pour mieux pouvoir nous voler. L’un d’eux s’écrie :
« Cette coupe met des milliers de personnes dans la rue. Il faut bien dire les mots. Ce qu’elle fait est aussi grave qu’une fermeture d’usine ou que le démantèlement du service public ».
Mais c’est notre argent qui finance cette culture et la propagande qui l’accompagne. De plus en plus de gens se lèvent pour dénoncer cette culture de gauche, cette culture du vol qui nous fait les poches en permanence.
Cette culture de gauche, culture mode de vie, s’oppose à la culture classique, culture cultivée. Elle s’étend aux actes quotidiens, banals et élémentaires, façon de se vêtir, de construire et organiser son habitat, de régler ses rapports sociaux, de faire la fête, de s’adresser aux dieux, d’honorer ses morts. Elle impose les nouveautés sociétales : l’idéologie du genre, le sexualisme, le wokisme, le rap, la techno-culture, l’art contemporain, le féminisme radical, l’antiracisme …
Des facteurs ont contribué à renouveler et étendre la définition de la culture. Des facteurs philosophiques. Les sciences humaines assimilent la culture au mode de vie, à la civilisation, c’est-à-dire l’ensemble des modes de représentation, d’organisation, de transformation du milieu par les hommes.
L’idée qu’un lien intime existe entre culture et mode de vie apparaît dès le XIXe siècle en Allemagne avec le concept de Kultur qui désigne sous Bismark toutes les manifestations du génie national.
Les développements de l’anthropologie anglo-saxonne renforcent la prégnance de cette idée tout au long du XXe siècle. Edward Burnett Tylor (1832-1917) met au même rang toutes les compétences humaines.
En France, le mouvement Peuple et culture, créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, joue un rôle dans la diffusion d’une nouvelle diffusion de la culture fondée sur les apports de l’anthropologie. Claude Lévi-Strauss (1908-2009) bouleverse les vieilles convictions. Toutes les cultures sont diverses, relatives, également respectables.
Dans le langage des anthropologues modernes, des philosophes, le terme de culture devient synonyme du terme de civilisation. La culture est désormais liée à la civilisation. Elle désigne le niveau de développement matériel, technique d’une société, les croyances, les comportements, le langage, le mode de vie, les conventions sociales propres à un groupe d’individus, l’état d’avancement social et sociétal qui caractérise une société.
Des facteurs sociaux. Des mutations socio-économiques transforment l’attitude des contemporains face à la culture : l’augmentation du temps de loisirs, l’élévation du niveau de vie, l’exode rural et l’urbanisation croissante, l’école et l’université, lieux de diffusion des connaissances. La culture se répand dans les couches populaires, perd son caractère élitiste, du moins en apparence.
Une révolution technologique bouleverse la vie contemporaine. Une révolution des moyens de communication permet la culture chez soi : collections de poche, télévision, électrophone, magnétophone, vidéo, ordinateur, Internet, DVD…
Des facteurs politiques. Le choc de Mai 68 modifie l’approche culturelle. Les soixante-huitards veulent montrer que la culture générale n’existe pas et que les valeurs universelles n’ont aucune réalité effective. L’humanisme en ce sens est abandonné.
Dès lors, les gauchistes investissent l’enseignement primaire, secondaire, supérieur, et imposent leurs idées par le biais de syndicats très puissants, de réformes successives, de l’imprégnation médiatique et de la propagande. La culture classique, la culture générale, désormais symboles de conservatisme et de la réaction, s’effacent progressivement au profit des activités culturelles.
A partir de 1981, les socialistes au pouvoir et Jack Lang ministre de la Culture adulé, appliquent les thèses soixante-huitardes. Les activités culturelles de toutes sortes, musicales, esthétiques, artistiques, sportives, prennent une place primordiale dans les écoles, dans les quartiers, dans la vie quotidienne.
Tous ces facteurs contribuent à mettre en place et à privilégier de nouvelles formes de culture aux dépens de la culture traditionnelle, classique et cultivée.
La culture mode de vie se manifeste de deux façons principales. Avant et surtout après la Deuxième Guerre mondiale, la culture devient une culture de masse. Cette culture de masse s’appuie sur l’outil technologique, matériel Hifi, informatique, sur l’outil médiatique, télévision, réseau internet, sur l’outil industriel CD, DVD, cinéma, et sur les « parts de marché ».
Elle met le livre de poche à la portée de tous. Elle rassure par son extension, elle englobe toutes les tranches d’âge et toutes les classes sociales. Elle rassure par son potentiel économique, la dépense culturelle annuelle augmente. Elle rassure par les résultats qu’elle génère, le nombre de spectateurs. Elle rassure par l’éclectisme de ses goûts : musique, cinéma, lecture…
Les activités culturelles se développent et connaissent une faveur croissante : expositions, festivals dramatiques et musicaux, visites des musées, manifestations littéraires et artistiques.
Le « Tout culturel » apparaît dans les années 1980. La culture au sens humaniste est dépossédée de son universalité. Elle cède devant le relativisme culturel. Le Tout culturel dit qu’ « une paire de bottes vaut Shakespeare ». Plus d’œuvres majeures, plus de productions négligeables. Tout est culturel puisque tout est émanation du groupe : les graffitis, les défilés de mode, la musique décibels… Certains artistes s’engouffrent dans la brèche, développent un alibi esthétique à partir de l’objet usuel. La logique de l’acte prend le pas sur la logique de l’oeuvre. La logique de la créativité se substitue à la logique de la création.
La politique culturelle investit de plus en plus de domaines : aides aux minorités et grands chantiers, subventions diverses et variées. Chacun peut prétendre aux allocations et aux ressources attribuées. Tout est désormais prioritaire.
Le mot art s’officialise et s’étend. L’art est partout, la culture est partout. Festival des arts de la rue, Les arts au soleil, Centre national des arts du cirque…
Une notion nouvelle apparaît : « La culture, c’est la fête ». Fêtes de la musique, du cinéma, du livre, des arts plastiques, des musées, du patrimoine, à l’initiative du ministère de la Culture. « Villes en fête » organisées par les collectivités territoriales. Les défilés syndicaux deviennent l’occasion d’une fête : on y chante, on y danse, on y mange, on s’y déguise. Les jeunes recourent au rock, au rap, au tag, à la vidéo.
Cette révolution de la culture est étroitement liée à la révolution des techniques de communication. Mais à terme, les résultats de la démocratisation de la culture sont contestés.
La culture mode de vie freine ou empêche la pénétration de la culture classique dans le peuple.
Le Tout culturel, la culture-fête aboutissent à une banalisation de la culture, à une vulgarisation de l’objet culturel, à la médiocratisation de la production artistique.
Englober dans la production culturelle des œuvres récentes et mineures correspond à une mode plus qu’à un goût véritable, illustre un snobisme culturel mondain.
L’engouement éphémère pour certaines œuvres, l’extrême mobilité de ces œuvres interrogent sur leur valeur et leur sens profond. Depuis les années Mitterrand, le fric, le clinquant, la poudre aux yeux sont rois, d’où la mode du Tout culturel, incarnation de Jack Lang. On peut rapprocher cette mode du Tout culturel et de la fête, de la mode du tout précieux, du tout savant, caractéristique du milieu du XVIIe siècle chez certains nobles et certains bourgeois, mode raillée et ridiculisée par Molière dans Les Femmes savantes, Les Précieuses ridicules, Le Bourgeois gentilhomme.
Mais la fête porte ses propres limites dans sa nature même : elle est ponctuelle, fugace, et finalement le contraire de ce long cheminement de chacun vers la pensée et l’expression de l’autre.
Les politiques accordent les aides nécessaires pour exposer, danser, chanter, organiser un marché exotique ou une soirée musicalo-culinaire à quiconque revendique sa moderne culturalité. Ils financent la sacro-sainte communication, clé du succès de tout événement culturel.
Le véritable artiste, le véritable esthète est marginalisé. On donne au public l’illusion qu’il a une attitude culturelle quand il ne fait que se divertir dans la plus grande solution de facilité et d’immédiateté.
La culture de masse renonce à l’exigence didactique, esthétique, intellectuelle, au profit de la distraction et de l’audimat. Elle satisfait des besoins mais ne fait pas éprouver le besoin de s’enrichir. La quantité de culture est plus demandée, plus ressentie que la qualité. La plupart des personnes sont fascinées par la fenêtre magique de l’écran. Beaucoup regardent des images.
La culture devient affaire d’absorption et d’ingestion passive. La diffusion des objets culturels ne fait pas s’élever le niveau des exigences.
Sous la pulsion de l’économie et de l’idéologie, la culture s’appauvrit, s’uniformise, et conditionne les esprits. La culture de masse est une culture du pauvre, une culture au rabais, qui donne au peuple l’illusion de s’élever dans le monde du cultivé. La fréquentation des lieux culturels augmente, mais la croissance du nombre de spectateurs n’implique pas l’amélioration proportionnelle du niveau culturel. Et l’école, le collège, le lycée, ne transmettent plus ou insuffisamment les connaissances de base parce qu’elles sont jugées bourgeoises et anti-égalitaires par les pédagogistes, maîtres de l’éducation. De plus, les décideurs politiques ou médiatiques exercent une très forte pression sur l’opinion. Par le matraquage publicitaire, par des moyens répétitifs, on cherche à imposer au public certains thèmes, le sexe, le genre, le transgenrisme, la violence, l’intimisme, l’immigration, le vivre-ensemble, le métissage, le réchauffement climatique anthropique… on cherche à imposer certains acteurs, toujours les mêmes, certains films, certains metteurs en scène, certaines émissions.
La culture peut apparaître comme une obligation morale, comme la nécessité de faire comme tout le monde. Or, la culture résulte d’un acte délibéré et s’accompagne de plaisir.
Au total, la culture de masse présente des points faibles qui menacent la qualité et la solidité d’une véritable démarche culturelle. Il y a un risque de gadgétisation : confusion entre la transmission de la culture et la maîtrise de la technologie, confusion entre culture et divertissement.
Derrière un éclectisme d’apparence démocratique, et le prétexte du refus de la discrimination, se constitue un univers du « Tout se vaut ». Cet univers égalitariste mêle le bon et le médiocre, du cinéma, de la musique, du livre ou de la pensée. Et trop d’égalité tue l’égalité. L’égalité culturelle n’est qu’un leurre, soigneusement caché et entretenu par certains. La culture est plus que jamais l’apanage d’une classe de privilégiés.
André Malraux écrivait : « La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert ». Et encore : « Une culture ne meurt que de sa faiblesse ». C’est exactement ce qui est en train de se passer. Car tout ne se vaut pas.
Christelle Morançais raccourcit le budget alloué à la culture de la région de la Loire pour des motifs économiques, la restriction de dépenses exorbitantes. Elle a raison. Mais elle oublie les causes idéologiques. Par connivence, par complicité, ou par méconnaissance ? En effet, la culture gauchiste subventionnée promeut des valeurs inversées, la laideur, le mal, le mensonge, l’injustice, la transgression, une pensée doctrinale et dogmatique à travers des œuvres orientées, engagées et dirigées, des œuvres liées à la sexualisation des enfants, au wokisme, à l’immigration… Des sommes énormes sont ainsi distribuées pour enrichir indûment des parasites et pour propulser et instituer une idéologie délétère.
Jean Saunier