"Le sentiment d'insécurité, c'est de l'ordre du fantasme" - Éric Dupond-Moretti 1er septembre 2020
D’après Le Journal du Dimanche, « Depuis plusieurs mois, Eric Dupond-Moretti est souvent cité pour succéder à Laurent Fabius à la présidence du Conseil constitutionnel. Ce dernier, nommé pour neuf ans, quittera le Palais-Royal en février 2025 ».
L’ancien avocat pénaliste et ministre de la Justice est sorti blanchi des accusations de prise illégale d’intérêts devant la Cour de Justice de la République. Il a fait voter des réformes. Lors de ses plaidoiries, il s’appuyait sur les Droits de l’Homme qui interdisent en principe une mise au ban sacré des individus. « Il aurait ainsi le profil idéal pour incarner une institution où l’on fait du droit, mais aussi, parfois, un peu de politique, puisque parmi ses missions, il sera chargé de « trouver les arguments pour censurer une loi mais aussi gérer le contentieux électoral » ».
En effet, Dupond-Moretti jouait de ce repoussoir pour plaider ses causes. Il réduisait les discours de ses opposants à un effet de mise au ban, c’est-à-dire il suggérait que ces personnes étaient indignes de toute considération, il les dénonçait au mépris public. Il plaçait ses opposants en position d’indignité éthique, il les affublait d’une abjection tangible.
Dupond-Moretti a exercé pendant trente ans au barreau de Lille, puis à celui de Paris depuis 2016. Au moment de son entrée au gouvernement en 2019, il dirigeait l’un des plus gros cabinets d’avocats de la capitale.
En Juillet 2004, Dupond-Moretti devient célèbre en obtenant l’acquittement de Roselyne Godard, surnommée « la boulangère » dans l’affaire d’Outreau, devant la Cour d’assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. Il renverse l’accusation et remet en cause tout le dossier en dédouanant cette marchande ambulante de confiserie, accusée de pédophilie en 2001 et qui a passé seize mois en prison, avant d’être remise en liberté. Les médias l’appelleront l’Acquittator » ou encore « l’Ogre du Nord ».
Ensuite, Dupond-Moretti plaide dans de nombreuses affaires qui lui valent la renommée d’un avocat au verbe puissant. Son nom est associé à de grands dossiers : Abdelkader Merah, frère aîné de Mohamed Merah, Bernard Tapie, Jérôme Cahuzac, Karim Benzema, Jérôme Kerviel, Georges Tron, l’affaire Erignac, Air cocaïne, le procès du docteur Muller, le jeune Théo. Il a plaidé en première instance en faveur de Patrick Balkany, dans l’affaire de blanchiment de fraude fiscale et de corruption. Il a joué un rôle dans le procès du Carlton de Lille, pour lequel il a défendu un cadre d’Eiffage s’offrant « du bon temps » avec DSK.
Il a défendu les policiers contre Jean-Luc Mélenchon, procès organisé à la suite des altercations entre des cadres de La France Insoumise et les policiers venus perquisitionner le siège du mouvement en octobre 2018.
En 2015, il a demandé l’interdiction du Front national, « petite entreprise qui fonctionne mal », « un parti qui n’est pas républicain ».
Dupond-Moretti revendique la défense des indéfendables : « On peut défendre l’homme mais pas les causes, on peut défendre l’homme mais pas les crimes. J’aurais pu défendre Hitler mais pas le nazisme ». Il prétend défendre tout le monde pour rappeler les règles de notre pays.
Ainsi, lors de son travail pour la défense d’Abdelkader Merah, accusé de complicité de son frère Mohamed, Dupond-Moretti plaide la sacralité insurpassable des hommes. Une forme inviolable de considération doit être gardée aux hommes, indépendamment des actes qu’on peut leur reprocher.
Le 3 novembre 2017, sur France Inter, il déclare : « Merah a été traité d’animal. On peut ne pas l’aimer, je l’entends bien. Mon but n’était pas de le faire aimer, mais qu’il soit jugé selon nos règles. J’ai revu le procès de Nuremberg et j’ai vu qu’il avait été, d’une certaine façon, plus digne ».
Ses propos font preuve d’un humanisme maximal. Il explique que son client a été réduit à un simple animal. Tout ce qui sort l’homme de son humanité déroge au fonctionnement de la société. Il dénonce la transition homme-animal, la mise au ban selon la position médiévale de l’homme-loup.
La mère Merah « a aussi un fils qui est mort… Vous devez avoir du recul. Le chagrin des victimes ne peut pas être confiscatoire. Une mère, même si elle met au monde un enfant qui est le dernier des derniers, peut avoir de la peine… Ce que je trouve obscène, c’est de dénier à cette femme le fait qu’elle soit une mère. Ce n’est pas une vache qui a vêlé, Monsieur ».
Pour Dupond-Moretti, lors de ses plaidoiries, il y a des principes sur lesquels on ne peut pas négocier, il y a des comportements inadmissibles à l’égard des hommes. Sinon, on les traite en dehors des Droits de l’Homme, on les dépossède de leur humanité, on les fait chuter dans l’animalité, on fait chavirer la société vers l’inacceptable, l’insoutenable, à savoir la mise au ban.
Les détenus perdent leurs droits de citoyen, mais doivent nécessairement conserver les Droits de l’Homme, sous peine de tomber dans le monde animal.
Le 11 avril 2021, dans l’émission Dimanche en politique, Dupond-Moretti, ministre de la Justice, explique que la vaccination ne peut pas être obligatoire, pas plus dans la société civile que dans les lieux de privation de liberté. Dans les prisons, les principes inaliénables des Droits de l’Homme doivent être respectés plus rigoureusement qu’ailleurs.
« Les détenus, ce n’est pas des cobayes… vous me demandez s’ils ont le droit de refuser : bien sûr que oui. C’est une question de dignité, non ? Vous ne voudriez pas qu’à l’extérieur on ait la possibilité de refuser et qu’à l’intérieur de la prison, on soit contraint de recevoir le vaccin sans pouvoir dire non. Ce ne sont pas des sous-citoyens, les détenus ». Ainsi, au nom de la dignité humaine, et avec intransigeance, Dupond-Moretti défend la capacité des détenus à rejeter la vaccination. Il se fait l’implacable et inébranlable défenseur de l’humanité.
Autrement dit, les hommes prisonniers, perdraient leurs droits fondamentaux, seraient considérés comme des animaux, ici des cobayes. Ils seraient exposés à une expérimentation biologique, que le Code de Nuremberg interdit catégoriquement et explicitement. Durant la Seconde Guerre mondiale, aux yeux des médecins allemands, les Juifs, les Tziganes, les asociaux, perçus comme des animaux, et mis au ban, pouvaient servir de cobayes.
Mais le 12 juillet 2021, Macron et ses sbires décident de la mise en place du pass sanitaire et de la vaccination obligatoire des soignants. Dès lors, les principes humanistes de Dupond-Moretti explosent et se fracassent sur la réalité. Des soignants et des pompiers exercent leur liberté et leurs droits fondamentaux à refuser un traitement expérimental. Ils critiquent l’augmentation immunitaire par la vaccination. Dupond-Moretti, ministre de la Justice, soutient la mise au ban des soignants et des pompiers, en dehors des Droits de l’homme et du citoyen.
Selon Vincent Pavan, maître de conférences et chercheur en mathématiques, l’homme devient un Homo sacer, ancienne figure du droit romain. Les nazis ou les staliniens combattaient ceux qui s’opposaient à leur époque aux lois de la Nature ou de l’Histoire, par leur élimination symbolique, sociale, et finalement physique. Aujourd’hui, des individus contestent la nouvelle loi de l’évolution technologique ou refusent de se soumettre. Ils sortent automatiquement de la collectivité. Ils n’ont plus aucun droit, ils ne sont plus protégés, plus défendus, plus respectés, ni par les lois politiques, ni par les lois de la religion, de l’éthique, de la philosophie. Les décisions prises rapprochent le statut des Juifs et le statut des non-vaccinés.
Hannah Arendt constate : « Le premier pas essentiel sur la route qui mène à la domination totale consiste à tuer dans l’homme la personne juridique ».
L’homo sacer contemporain transgresse la nouvelle loi et met en danger la société. Il est littéralement vidé de sa civilité, de son humanité, de son lien aux autres hommes. Il n’est plus une personne juridique. Il est exclu de ses droits par le pouvoir souverain. On doit le chasser. Les soignants ou pompiers deviennent des nuisibles, des éléments dangereux pour le voisinage. De même, les Juifs, accusés de diffuser le typhus, devaient être isolés dans des ghettos, jusqu’à leur éventuelle décimation sanitaire, afin de protéger les races saines.
Alors, Dupond-Moretti, ministre de la Justice, grisé de croyances brutales et irrémédiables, s’adresse aux personnes refusant l’injection expérimentale : « Ceux qui refusent les vaccins, jusqu’au-boutistes, en réalité, sont une faille dans notre système… On me parle de liberté en nous expliquant que ces dispositions, notamment le pass sanitaire, sont liberticides, comme si la liberté permettait aux gens de contaminer les autres, et donc de tuer… C’est comme si vous me disiez que la liberté me permet de prendre ma voiture à 4 grammes dans le sang à 2 heures du matin. Non, ce n’est pas ça la liberté ».
Dupond-Moretti abandonne les Droits de l’Homme et porte la parole du système mondialiste, du régime macronien. Avec aveuglement et opiniâtreté. Les soignants et les pompiers non-vaccinés deviennent des cobayes, des sous-citoyens, des animaux, perdent leur dignité et leur humanité. Et cela ne gêne pas Dupond-Moretti. Mais les détenus, eux, ne doivent pas servir de cobayes. Les lois de la Technologie prévalent comme nouvel ordre légitime, symbolique et transcendant. La perversion de la loi signifie l’entrée dans le totalitarisme.
La comparaison avec le conducteur ivre nous mène au thème de la mise en danger de la vie d’autrui. Mais les arguments énoncés par le ministre réfutent complètement une certaine circulaire.
En effet, le 25 mars 2020, Dupond-Moretti, ministre de la Justice, avait émis cette circulaire : « Le délit de mise en danger d’autrui est défini par l’article 223-1 du Code pénal comme : « Le fait d’exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement »… Si la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement apparaît constituée par le non-respect des mesures de confinement, l’exigence tenant à la caractérisation d’un risque immédiat de mort ou de blessures graves ne paraît pas remplie, au regard des données épidémiologiques connues. Du reste, demeurent autorisées des dérogations à ces mesures. En l’absence de circonstances particulières, la qualification de mise en danger d’autrui doit ainsi être écartée au profit des nouvelles incriminations prévues par la loi du 23 mars 2020 ».
Les soignants et les pompiers deviendraient des dangers mortels pour la vie des autres parce qu’ils refusent la vaccination. Il s’agit d’une narration qui se veut logique, mais qui dénie le réel : l’injection n’empêche ni l’exposition, ni la transmission, ni les formes graves de la maladie.
Dupond-Moretti s’appuie sur une stricte idéologie délirante. Il personnifie l’idéologue totalitaire paranoïa. Il reflète la perversion de la loi.
Avec lui, le corps devient objet public et n’appartient plus à l’individu. Les Droits de l’Homme disparaissent. Dupond-Moretti met en oeuvre une conception évolutionniste de l’humanité. À l’état final, l’homme doit devenir un homme augmenté puisque le vaccin accroît ses facultés de résistance.
Dupond-Moretti, un homme dont la loi, la morale, la philosophie varient ou s’affirment au gré des circonstances, selon les caprices de la conjoncture, selon la volonté du prince, au bon plaisir de son intérêt personnel, au bon vouloir de l’idéologie.
De plus, en 2020, l’affaire d’Outreau revient au cœur de l’actualité. Une rumeur insistante implique le Garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, qui aurait terrorisé une petite fille à la barre, au point qu’elle se serait urinée dessus en pleine audience.
Jonathan Delay, un des enfants victimes, rappelle, à propos du procès en première instance à Saint-Omer : « Les enfants, face à la cour, ne peuvent témoigner sereinement car on leur coupe systématiquement la parole… Par peur, et face à la hargne d’Eric Dupond-Moretti, avocat de l’un des accusés, un des enfants s’urine dessus en pleine audience ».
Dans une vidéo, Jonathan Delay évoque cette scène : « Je propose à Eric Dupond-Moretti de me faire face au moins une fois dans sa vie. J’espère qu’un jour, il acceptera en toute âme et conscience l’imprudence qu’il a eue d’auditionner une gamine de sept ans et demi pendant des heures, qui finira par se pisser dessus, tellement qu’elle en avait marre ».
Interviewé par Politis, il affirme la même chose : « On n’oublie pas cet homme. Il impose une empreinte indélébile… Je lui en veux beaucoup pour la manière dont il nous a traités. On était trop petits pour subir ça ».
Jacques Thomet, auteur de la Pédocratie à la française, interrogé par Karl Zéro, répond : « Maître Dupond-Moretti a agressé à coups de termes tels que « mythomane », « menteur », un enfant pendant plus de six heures, à tel point que cet enfant a fait pipi dans sa culotte, terrorisé ».
Eric Maurel, procureur de Saint-Omer, estime que lors du procès, les victimes « ont été malmenées », que « les enfants étaient harcelés de questions par les divers avocats de la défense. Il existait une tension et une violence verbale très forte, organisée, et relevant d’une stratégie de défense ». Il évoque « le cas d’une enfant d’une dizaine d’années qui a été entendue plusieurs heures dans le box des parties civiles ».
Certains prétendent que ces accusations ne sont pas sourcées. Des avocats et des journalistes qui ont assisté à l’audience dans son intégralité sont unanimes : ils n’ont aucun souvenir de cette scène.
C’est cet homme, Eric Dupond-Moretti, qui est pressenti pour devenir président du Conseil constitutionnel composé de neuf membres désignés par le président de la République, le président du Sénat, et le président de l’Assemblée nationale. Ce Conseil a une triple mission.
Veiller à la conformité des lois et des règlements des assemblées à la Constitution.
Juger de la régularité et donc de la validité des élections nationales.
Émettre des avis, notamment en cas de vacance du pouvoir ou d’application de l’article 16 de la Constitution.
Etant donné les critères de nomination de ses membres, le Conseil constitutionnel, complètement infiltré et pénétré par la gauche mondialiste, ne fait qu’appliquer les ordres du pouvoir et se soumettre à l’idéologie mondialiste. En fait de conformité à la Constitution, il y a adéquation, compatibilité avec Macron et le Nouvel Ordre Mondial.
Dupond-Moretti, nommé président, serait parfaitement à l’aise dans ce milieu corrompu et pourri. Il poursuivrait la tâche de ses prédécesseurs, contre les intérêts de la France et du peuple. De même, quel que soit le président choisi, si ce n’est pas lui. Le Conseil constitutionnel est un organe inutile, parasite et dangereux.
Jean Saunier