Le député demande au chef de l'État de quitter l'Élysée, l'accusant d'avoir "rapetissé la France" sur la scène intérieure comme à l'international. Le renversement potentiel du gouvernement de Michel Barnier pourrait redonner du crédit à cette possibilité, jusqu'ici écartée par Emmanuel Macron.
Une porte de sortie ? Face à une éventuelle démission de Michel Barnier en cas de motion de censure, la situation politique pourrait être inextricable pendant des mois. Emmanuel Macron ne peut en effet pas convoquer de nouvelles législatives avant l'été 2025.
De quoi pousser François Ruffin à poser ouvertement sur la table la démission du chef de l'État pour convoquer une élection présidentielle avant 2027.
"Je pense qu'il peut réfléchir (à son départ), y réfléchir sérieusement, voir dans quelle situation il a placé le pays", juge le député en rupture de banc avec les insoumis ce jeudi sur France info.
Après l'échec d'une première motion de censure en octobre dernier déposée par la gauche, le Nouveau front populaire (NFP) se met à nouveau à croire à la fin du gouvernement dirigé par le Premier ministre.
Marine Le Pen a en effet assuré ce mercredi sur RTL qu'elle n'hésiterait pas à censurer Michel Barnier "si le pouvoir d'achat des Français était amputé" dans le projet de budget 2025.
Un saut dans l'inconnu
Si le Rassemblement national (RN) et la gauche votaient conjointement cette motion, alors le gouvernement Barnier, fragile attelage entre la droite et le centre, serait renversé et le projet de budget rejeté.
Le pays rentrerait alors dans une période de grande instabilité politique, coincé entre la grande difficulté de trouver un nouveau gouvernement dans un paysage politique très éclaté et l'impossibilité constitutionnelle d'organiser de nouvelles législatives.
Il faut en effet qu'un délai d'un an s'écoule entre toute nouvelle convocation des électeurs aux urnes pour élire leurs député.
"Macron a rapetissé la France"
Dans ce cadre, certains à gauche croient qu'Emmanuel Macron serait obligé de démissionner. Jean-Luc Mélenchon s'est dit "bien évidemment prêt" en cas de présidentielle anticipé au mois de septembre.
La France insoumise tente par ailleurs depuis des mois de faire avancer la procédure de destitution d'Emmanuel Macron dans l'hémicycle, sans guère y parvenir.
"ll a rapetissé la France à l'intérieur, mais aussi à l'international. J'aimerais que Macron en tire un peu le bilan", analyse encore François Ruffin ce jeudi sur France info.
Une démission écartée jusqu'ici
Le chef de l'État, qui a décidé de concentrer ses forces sur les questions européennes et de prendre du champ sur la scène française, apparaît démonétisé à Bruxelles.
En dépit de la forte opposition de Paris sur les négociations liées au Mercosur, ce traité de libre-échange entre l'Union européenne et des pays d'Amérique du Sud, Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, semble par exemple bien décidée à avancer.
En attendant, le chef de l'État a déjà écarté cette hypothèse. En juin dernier, le président avait exclu de démission "quel que soit le résultat des légisatives", y compris donc avec la victoire éventuelle du camp de Marine Le Pen.
La Rédaction