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La ville de Metz va participer au financement de la construction de la Grande Mosquée

Le conseil municipal de Metz a officiellement voté ce lundi la participation financière de la ville au chantier de construction de la future Grande Mosquée. Une mesure qui fait beaucoup débat, avec le concordat d'Alsace-Moselle en toile de fond.

La future Grande Mosquée de Metz devrait accueillir ses premiers fidèles fin 2025.

C'était le point le plus attendu lors du conseil municipal de Metz, lundi 15 juillet. Peu avant 19 heures, après une heure et demie de débats, les élus ont voté pour le financement de la construction de la Grande Mosquée de Metz. Le dossier dure depuis 20 ans. Face à des mosquées de quartier trop petites, un édifice censé rassembler tous les fidèles de la ville est en cours de construction. Les travaux ont commencé en 2021, la cession d'un terrain pour cette grande mosquée date même de 2013.

Dans la première délibération, il n'était pas prévu que la municipalité participe financièrement au chantier. Ce paragraphe étant désormais supprimé, la ville de Metz aidera donc l'association de la Grande Mosquée à hauteur de 490.000 euros sur les 15,7 millions dépensés pour le futur édifice, qui occupera 5.000 mètres carrés boulevard de la Défense, entre le Technopôle et le quartier de Borny.

Des constructions d'églises déjà cofinancées

Le concordat en vigueur en Alsace-Moselle impose déjà aux communes de participer à l'entretien de certains édifices pour aider les établissements cultuels catholiques, protestants ou juifs. "Cet entretien se compte en millions, voire en dizaines de millions d'euros", assure François Grosdidier, le maire de Metz. "Là, il s'agit de moins de 500.000 euros pour une construction dont on a encore plus besoin que les autres lieux de culte, puisque les conditions sont totalement insuffisantes pour une communauté de fidèles très nombreuse."

Et ce n'est "pas la première fois", affirme le maire, que la ville de Metz aide à la construction d'un tel édifice. "Nous avons cofinancé la construction de l'église Sainte-Thérèse, de Sainte-Bernadette aux Quatre-Bornes... Donc il y a une jurisprudence !"

La crainte d'une "forme d'ingérence"

"L'égalité entre les citoyens est déjà effective", lui répond Grégoire Laloux, chef de file du groupe Rassemblement national au conseil municipal. "Aucune croyance ou aucune pratique n'est remise en cause. La loi est égale pour tous les croyants, quels qu'ils soient. Mais là, on parle de financer un édifice. Ce financement ne nous apparait pas opportun parce qu'il ne fait pas partie du concordat, pour des raisons historiques. Il n'y a donc aucune raison de financer ce lieu de culte."

Grégoire Laloux a voté contre avec ses trois collègues du RN. Il déplore aussi un manque de transparence dans les comptes de l'Association de la Grande Mosquée. "On manque quand même de données", pointe-t-il. "Si un chef d'État, et non un pays, apporte un don personnel, certes ce n'est pas frappé par la loi mais moralement, ça n'en demeure pas moins assez étonnant. Un chef d'État, avec le rôle politique et religieux qu'il peut avoir dans son pays, viendrait financer un édifice religieux. Ça peut être très inquiétant, c'est une forme d'ingérence."

Bastien Munch

 

Date de dernière mise à jour : 17/07/2024

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