François Bayrou Premier ministre : une très belle victoire pour les Frères musulmans
L’islamiste en costard-cravate Tareq Oubrou : un proche du nouveau Premier ministre François Bayrou. Le courant frériste a désormais ses entrées dans les hautes sphères du pouvoir.
Mohamed Louizi : « François Bayrou est un ami du Frère musulman Tareq Oubrou.
Il y a le Bayrou des idées et celui des actes.
À Pau, il s’accommode volontiers aux revendications islamistes pour son intérêt politique.
Le MoDem ressemble à bien des égards à LFI »
Dans un entretien au Monde, le patron de la direction nationale du renseignement territorial, Bertrand Chamoulaud, alerte sur l’entrisme des Frères musulmans en France. « Si le courant salafiste tente d’imposer une vision rigoriste des règles de vie, les défenseurs du courant frériste ont un projet plus construit [caractérisé par] l’entrisme et au moyen d’un discours très lisse. Ce courant ne préconise pas le recours à la violence pour parvenir à ses fins ». Pour Bertrand Chamoulaud, les deux courants ont la même finalité : « faire à terme de la France et de l’Europe un califat en imposant la charia ». La nomination à Matignon de François Bayrou, dont on connaît les accointances avec le courant frériste, est une belle victoire pour ce dernier.
Cet entrisme touche de nombreux milieux de la société : le sport, la santé et l’éducation notamment. Les Frères musulmans jouent sur un « discours victimaire », dénonçant l’« islamophobie » de la société française. « Le risque est que certains musulmans modérés adhèrent à ce discours victimaire, en particulier parmi les 100 000 fidèles qui fréquentent des mosquées tenues par les Frères musulmans », estime Bertrand Chamoulaud qui rejoint le diagnostic pessimiste fait au printemps dernier par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur : « Certains collaborent avec les Frères musulmans sans même le savoir, dans la population mais surtout parmi les acteurs publics », avait-il lancé, ajoutant : « Ils attaquent tous les pans de la société et se constituent en réseau. Ils donnent des consignes de vote, soutiennent des commerces communautaires, usent d’une rhétorique antifrançaise, lancent des pétitions, entourent les élus locaux, signent des partenariats économiques avec des grandes marques ».
Les Frères musulmans viennent de pêcher un gros poisson en la personne du nouveau Premier ministre Français Bayrou.
Sur Atlantico, Mohamed Louizi, ancien membre du mouvement marocain Attawihid wal’Islah et de l’UOIF, ex-président des Étudiants musulmans de France, et auteur du livre « Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans », analyse les liens entre François Bayrou et le frérisme :
« Concernant le MoDem et au sujet de ses accointances dangereuses avec les Frères musulmans, il ressemble à bien des égards à la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et, de manière générale, à la mouvance islamogauchiste pluripartite. J’ose dire que si LFI et la NFP sont désormais le nid d’une racaille islamiste antisémite d’en bas, le MoDem offre des postes clefs à des frérosalafistes BCBG et s’offre en vitrine à leur ascension politique recherchée. On peut citer l’exemple de Yanis Khalifa qui, le 11 mars 2024, a été élu à la tête du MoDem Seine-Maritime. Ce militant est un frère musulman pur jus. Il a fait ses armes à l’UOIF, à l’EMF (Étudiants musulmans de France), au FEMYSO, CoExiter… On peut citer Driss Ettazaoui, réélu le 17 mars 2024, à la tête du MoDem de l’Eure. En 2023, il a salué Humza Yousaf, Premier ministre frériste d’Écosse, en se projetant ainsi : « … demain, par le mérite, le travail et l’exemplarité, nous y serons ! ». Ses liens avec la mouvance islamiste sont établis, et pourtant, le MoDem fait de lui un représentant de premier plan. Il y en a d’autres…
« Quant au comportement politique de François Bayrou à Pau face aux pressions et revendications islamistes, il est à l’image de sa proximité avec le réseau frériste de Tareq Oubrou. On a associé souvent, à tort, François Bayrou au combat laïque en évoquant, entre autres la fameuse circulaire Bayrou de 1994, interdisant les signes ostentatoires (dont le hijab islamique) à l’École. Ce qui est vrai, c’est qu’il y le Bayrou des idées et des livres, d’un côté, et il y a le Bayrou des actes politiques. Les deux ne sont pas raccords. (…) À Pau, il a instauré des « menus végétariens », pour ne pas dire des menus halal, afin, disait-il, de lutter contre le « gaspillage » alimentaire. La vraie raison est certainement ailleurs. La pression démographique, et la pression électorale du vote musulman, est telle que Bayrou s’accommode très volontiers des revendications islamistes pour son propre intérêt politique. Bayrou se déchausse d’ailleurs pour accéder à des mosquées et y rencontrer des militants de la cause islamiste. »
Henri Dubost