Menacés d’expulsion fin octobre, les réfugiés ukrainiens logés dans le département via le dispositif d’intermédiation locative (IML) ont obtenu un sursis. La préfecture met en place un suivi personnalisé pour accompagner leur autonomisation. Mais certains ont déjà rendu les clés de leur logement.
Une situation précaire pour 600 personnes
Depuis l’invasion russe en février 2022, la Meurthe-et-Moselle a accueilli 1600 réfugiés ukrainiens (environ 160.000 en France). Si près des deux tiers ont déjà trouvé leur autonomie, environ 600 personnes dépendent encore du financement IML. Début octobre, plusieurs dizaines d’entre eux ont reçu des avis d’expulsion pour le 31 octobre 2024, suscitant une vive inquiétude parmi les réfugiés ukrainiens.
Un accompagnement personnalisé mis en place
La préfète, Françoise Souliman, a annoncé la création d’un comité de pilotage, réunissant les acteurs institutionnels et associatifs. Ce comité suivra l’évolution de chaque situation, avec une attention particulière pour les 72 ménages les plus vulnérables, notamment les familles monoparentales et les personnes âgées ou en situation de handicap.
Des solutions pérennes en perspective
Les autorités locales s’engagent à maintenir les réfugiés dans leurs logements au moins jusqu’à fin 2024, avec la garantie qu’aucun déplacé ukrainien ne se retrouvera sans toit. L’objectif reste leur autonomisation progressive : apprentissage du français, insertion professionnelle et, à terme, accès à un logement traditionnel avec paiement d’un loyer.
La préfecture distingue trois profils : ceux proches de l’autonomie, ceux nécessitant un accompagnement renforcé, et les personnes dont l’insertion professionnelle s’avère compromise. Pour chacun, des solutions adaptées seront proposées grâce à la collaboration entre l’État, les bailleurs sociaux et les associations locales.
Environ 150 personnes concernées
Le président de l’association Lumières d’Ukraine, Roman Filiniyuk, précise que « la situation reste compliquée pour 72 familles (environ 150 personnes) qui n’ont pas le niveau suffisant en français pour trouver du travail et devenir autonomes. Certains ont rendu les clés au bailleur social dès réception du courrier, mais avant la décision préfectorale de maintenir le statu quo. « Ils sont aujourd’hui dans une situation très difficile. Nous cherchons une solution pour eux avec les autorités » ajoute le président de Lumières d’Ukraine.
Le Conseil départemental 54 sollicité
De son côté, l’association « Petit Pigeon Voyageur » créée par Jean-Marc Harmand au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, sollicite un entretien avec la présidente du Conseil départementale 54, Chaynesse Khirouni pour trouver une solution acceptable pour les réfugiés ukrainiens « qui sont déjà traumatisés, écrit-il, par la situation dans leur pays. »
La Rédaction