Le 14 juillet
« Le jour du 14 juillet / Je reste dans mon lit douillet./ La musique qui marche au pas / Cela ne me regarde pas… » (Georges Brassens « La mauvaise réputation »)
Cette année encore, le 14 juillet, je coifferai mon béret rouge pour me rendre au monument aux morts. J’irai parce que c’est une tradition et pour ne pas me faire agonir par mes amis militaires (d’active ou de réserve) car pour moi, le 14 juillet ne représente rien. Ce n’est pas un hommage à nos morts, ce n’est pas non plus une date importante dans l’histoire de notre pays où plutôt si, c’est l’amorce de sa lente dégénérescence. La victoire des Loges maçonniques sur « le Trône et l’Autel ».
On se souvient qu’en 2020, Emmanuel Macron avait supprimé le défilé du 14 juillet.
Il rompait délibérément avec une vieille tradition française que seul Hitler avait osé interdire.
C’était sa façon de montrer aux « Gaulois » qu’il se moque éperdument de leurs traditions, comme il se fout comme d’une guigne, d’ailleurs, de la France et de son histoire. Son truc, c’est l’Europe.
L’année suivante, volte-face, nous apprenions qu’il voulait mettre le paquet pour éblouir nos partenaires européens : des avions en pagaille, des troupes nombreuses, toutes les écoles militaires, les paras, la Légion. Ce petit homme narcissique est toujours dans la « comedia del arte », la « com », l’esbroufe, le paraître. Méprisant avec le peuple qui l’a élu, il aime jouer les durs, les matamores, devant les pays européens. Les rares fois où il veut s’allier les bonnes grâces de ce populo qu’il déteste – avant des élections par exemple – ce fils de grands bourgeois joue la vulgarité. A l’occasion d’un déplacement je ne sais plus où, il a déclaré : «Je conçois tout à fait qu’ils veuillent s’attaquer à ma pomme…Très sincèrement, comme le disait l’un de mes prédécesseurs : ça m’en touche une sans faire bouger l’autre… ». Rien ne lui interdit de singer Jacques Chirac, mais ce dernier tenait ce genre de propos en privé. Et puis, on se fout des ses attributs virils, ni de l’usage qu’il en fait avec sa vieille peau ménopausée (1); on lui demande d’avoir la dignité et la prestance d’un chef d’État, c’est tout !
Que nous resserve-t-il cette année pour le 14 juillet ? Je l’ignore mais, venant de lui, on peut s’attendre à tout. L’an dernier, il voulait impressionner Poutine avec une déclaration de force. Il se prenait pour Albert Lebrun, que la presse appelait « le sot pleureur » ou « larme au pied »(2), celui au sujet duquel De Gaulle dira plus tard : « Pour qu’il fût un chef d’État, deux choses lui ont manqué ; qu’il fut un chef et qu’il y eut un État ». Le 14 juillet 1939, Albert Lebrun voulait un défilé important pour faire peur à Adolf Hitler. « Le Figaro » écrira : « Un 14 juillet historique. Grandiose, prestigieuse, triomphale: tous les journaux sont unanimes pour décrire cette cérémonie du 14 juillet 1939. Paris et la France entière célèbrent avec un éclat exceptionnel la fête nationale. Pour la première fois depuis l’inoubliable 14 juillet 1919 qui consacra la victoire des Alliés, un nombre considérable de troupes est massé aux alentours de l’Arc de triomphe ainsi qu’une foule dense et enthousiaste venue acclamer les soldats. Ce 14 juillet coïncide avec le 150e anniversaire de la prise de la Bastille. Pour l’occasion le Palais de Chaillot a revêtu tous ses atours aux couleurs bleu blanc rouge avec les inscriptions 1789-1939: c’est de là que le président de la République Albert Lebrun lance un émouvant message au pays… ». Et, en juin 1940, l’Allemagne collait à la France la plus mémorable raclée de son histoire pourtant riche en batailles perdues et en défaites cuisantes.
Le défilé du 14 Juillet est une tradition déjà ancienne : une grande parade militaire organisée chaque année depuis 1880 à Paris à l’occasion de notre fête nationale. En 1880, c’est le franc-maçon laïcard Jules ferry qui était président du Conseil. Plusieurs fois ministre de « l’Instruction publique », aux yeux des Républicains pur sucre, il reste le père de « l’école laïque, gratuite et obligatoire ». Président du Conseil de 1880 à 1881, puis de 1883 à 1885, il a montré un fort engagement pour l’expansion coloniale française. Le défilé militaire du 14 juillet, c’était, pour lui, l’occasion d’honorer notre Armée qui se battait au service notre Empire. Mais nous n’en sommes plus là : notre Armée est réduite à une peau de chagrin et nous n’avons plus d’Empire !
Jadis, chez les paras, j’ai défilé pour le 14 juillet, en hommage à nos soldats tombés au champ d’honneur. Aujourd’hui, je trouve tout à fait normal que l’on défile pour le 11 novembre qui marque l’armistice de la grande saignée de 14-18.
On ne défile pas (ou peu) pour le 8 mai, date de notre libération par les Anglo-américains et l’Armée d’Afrique(2). Certains traîtres et quelques imbéciles, encouragés par d’anciens «porteurs de valises» du FLN, défilent pour le 19 mars. On commémore tout de nos jours, même l’infamie !
Contrairement à Emmanuel Macron, je crois aux symboles et aux traditions qui fédèrent une nation, mais je conteste le choix du 14 juillet. Un bref rappel historique s’impose : Le 14 juillet, malgré une croyance bien établie, ne commémore pas la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Le massacre, honteux, du gouverneur de Launay et de la petite garnison de la Bastille par une populace avinée (qui leur avait promis la vie sauve s’ils ne tiraient pas sur la foule) est un non-événement peu glorieux : la forteresse ne comptait que sept prisonniers : quatre faussaires, deux dingues (Auguste Tavernier et Francis Xavier Whyte) et le comte de Solages, un aristocrate criminel, enfermé à la demande de sa famille pour inceste : on le voit, rien que du beau linge !
Notre fête nationale a été instituée par la loi du 6 juillet 1880, pour commémorer la « Fête de la Fédération » de 1790. Un grand moment « d’unité nationale retrouvée ». Il s’agissait, en fait, de transformer le Champ-de-Mars en un vaste cirque, d’une capacité de 100 000 spectateurs, au centre duquel s’élevait « l’autel de la patrie ». Louis XVI vint de Saint-Cloud donner un coup de pioche. On a chanté le « Ah ! Ça ira ». Les soldats se mêlaient aux Gardes Nationaux. On hébergeait les Fédérés venus de la province : ils seront au moins 50 000. Et le bon roi Louis XVI n’a pas compris que ce jour-là symbolisait la victoire des loges maçonniques sur « le Trône et l’Autel » et que son coup de pioche signait l’arrêt de mort de la monarchie de droit divin.
L’article unique de la loi du 6 juillet 1880 stipule : « La République adopte le 14 Juillet comme jour de fête nationale annuelle ». Le site Internet du gouvernement rajoute : « Si le 14 juillet est généralement associé à la prise de la Bastille en 1789, c’est dans les faits le 14 juillet 1790, la Fête de la Fédération, qui est officiellement commémoré… ».
Pour les aristocrates (ou les patriotes catholiques et/ou royalistes) le 14 juillet c’est un peu de 19 mars des « Pieds noirs » et des Harkis… Et puis, je trouve que, chez nous, tout est bon pour honorer (et défiler pour) n’importe quoi. Dans un pays qui n’a plus aucun repère moral ou historique, on place sur le même plan le 11 novembre, qui honore nos tués de la Grande Guerre (1,4 million de morts aux champs d’honneur), le 8 mai, date de notre libération par 90 divisions anglo-américaines et l’Armée d’Afrique, et le 19 mars qui sonne le glas de l’Algérie française et le début du massacre de nos Harkis. Mais ceux que De Gaulle traitait de veaux – auxquels on peut ajouter les pigeons, les dindons et les moutons – se moquent de tout ça. Ce qu’ils aiment c’est, soit se trémousser sur les chansons vulgaires de Patrick Sébastien, soit chialer comme une madeleine, une rose blanche à la main, derrière une banderole « Vous n’aurez pas ma haine ! », shootés au « Padamalgam ».
Je suis bien incapable de faire une liste exhaustive des fêtes, marches, commémorations, et autres démonstrations – plus ou moins bruyantes – du panurgisme des masses mais, en dehors de nos fêtes « traditionnelles », notre pays commémore chaque année : dès le 7 janvier, l’attentat de Charlie-Hebdo. La « Fête des grands-mères » début mars ; comme si la « Fête des mères » instaurée par Vichy ne suffisait pas ! La « Journée de la femme » le 8 mars. La « journée contre le racisme et l’antisémitisme » le 21 mars. La « Journée de la déportation » le dernier dimanche d’avril. Le 1er mai, la « Fête du travail » ; jour où les gens qui travaillent le moins vont manifester sous l’égide de la CGT et autres syndicats de gauche. Comme disait Coluche : « Ils sont tellement feignants que quand ils manifestent, ils appellent ça une « journée d’action »… ». Le 8 mai, la « Fête de Jeanne d’Arc » est devenue une journée de mobilisation contre le RN, au nom de la « démo-crassie » bien sûr ! Le 21 juin, c’est la « Fête de la musique », créée par le vieux bellâtre-mitterrandolâtre Jack Lang. Il avait déclaré que chaque 21 juin, les Français devraient « descendre dans la rue, avec leur instrument à la main ». Comme je suis pudique, je n’ai pas osé ! Cette fête consiste à transformer nos rues, places et squares en défouloir cacophonique et à empêcher de dormir les gens qui travaillent le lendemain.
Souvenez-vous qu’à l’époque de l’instauration de la « Fête de la musique », la France créait son premier « ministère du temps libre » et, du temps libre, les Français allaient en avoir à revendre puisque le chômage est monté en flèche depuis.
Le 14 juillet, grave dilemme ! « Dupont-Lajoie » ne sait plus s’il doit aller au bal populaire ou commémorer, par une « marche blanche », l’attentat de Nice : il hésite entre « Vous n’aurez pas ma haine ! » à l’égard de l’Islam et la haine qu’il voue encore – on se demande bien pourquoi ? – à ce pauvre Louis XVI. Le 16 juillet, on commémore la « Rafle du Vel’d’Hiv » qui n’est jamais que le troisième exercice de repentance à l’égard des Juifs de l’année. Le 4 octobre, c’est la journée dédiée à la « protection animale ». Ceux qui trouvent tout à fait normal que, depuis la « Loi Veil », la France assassine légalement 220 000 petits enfants à naître chaque année, sont très préoccupés par le bien-être animal. Leur sensibilité à fleur de peau les amène à combattre les chasseurs, à vouloir interdire la corrida, à remplacer un bon steak par d’infâmes galettes de soja, mais le crime contre l’infans conceptus, ce n’est pas leur problème.
Le 20 novembre, c’est la « Journée de protection de l’enfance » car, dans les pays civilisés, on aime les enfants, du moins… ceux qui ont échappé à l’IVG. Le 25 novembre : « Journée des violences faites aux femmes ». L’an dernier, 132 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. C’est scandaleux, honteux, inexcusable mais vous noterez qu’on ne donne jamais – c’est illégal ! – les origines sociales, ethniques, religieuses, ni même le sexe du conjoint violent. Il me semble – mais ce n’est qu’une supposition – que l’adage musulman qui dit « Bats ta femme tous les matins ! Si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait ! » n’est pas totalement étranger aux violences faites aux femmes. Et puis, parité oblige, combien y a-t-il d’hommes battus ?
J’allais oublier la « Gaypride », fêtée en juin, et qui est devenue la « Journée des fiertés ». Personnellement, je n’éprouve pas la moindre fierté à être hétéro puisque c’est dans l’ordre naturel des choses : un homme ET une femme, c’est bien pour la reproduction de l’espèce, non ? Mais j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi certains font une fierté de leur pédérastie ? Pourquoi les gens du « show-biz » déballent si complaisamment leur « coming out »? Mais il est vrai qu’en 2018, l’avorton et sa duègne ont ouvert le bal en invitant des invertis, transsexuels, transgenres, etc, à l’Elysée pour la fête de la musique. Voir cette faune allogène et interlope se trémousser, brailler, gesticuler en faisant des gestes obscènes sur le perron du palais aurait dû faire comprendre aux « Gaulois » qu’ils ne font pas partie des gens que le pouvoir aime, défend et protège. Le « Gaulois », on lui demande simplement de payer ses impôts – de plus en plus d’impôts – de bosser et de fermer sa gueule !
Certains me soupçonnent de manquer de patriotisme quand je fustige les abrutis qui, peints comme des peaux-rouges, brandissent des drapeaux tricolores en massacrant « la Marseillaise » quand « notre » équipe, composée de millionnaires allogènes et bigarrés, gagne la Coupe du monde de «balle au pied». Je n’ai jamais eu le patriotisme cocardier et vociférant des imbéciles. Je suis avant tout un « nationaliste » au sens où l’entendait Maurice Barrès (4). Les vociférations de braillards peinturlurés en bleu-blanc-rouge, ce n’est pas du patriotisme, c’est l’étalage de l’abêtissement, de l’abrutissement et de la dégénérescence d’un peuple !
Pour le 14 juillet 2024, je sens poindre un autre défilé ; celui de l’anti-France incarnée par le nouveau « Fronte Crapular ». Ces gens-là envisagent une marche sur l’Élysée et je subodore qu’ils ont l’intention de « bordéliser » les Jeux olympiques. Avec sa dissolution surprise, Emmanuel Macron a joué le pompier-pyromane, mais « qui sème le vent récolte la tempête ».
L’avorton risque fort d’apprendre ça à ses dépens, et… nous avec, hélas !
Éric de Verdelhan
1)- Ou avec son giron, si l’on en croit les mauvaises langues.
2)- En raison de sa propension à pleurer en inaugurant les chrysanthèmes.
3)- Et la 2eDB soit… une division. Nous avons été libérés par 80 divisions américaines, 20 divisions britanniques et l’Armée d’Afrique qui représentait 75 % des effectifs de l’Armée française de 1944. Et il a fallu 360 divisions soviétiques pour venir à bout du 3e Reich.
4)- De Gaulle, reprenant une tirade de Romain Gary, a dit : « Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres ». Je suis, comme feu Jean Raspail, un amoureux des voyages et des cultures étrangères, pourtant, comme Raspail, je suis foncièrement nationaliste.