Selon Boris Johnson, en visite du kibboutz en ruine, "les gens ne doivent pas se méprendre sur les attaques sauvages qui se sont produites ici" ; les résidents jurent de revenir.
KFAR AZZA, JTA – Un mois après que leur kibboutz bucolique a été transformé en site de ruines, Hanan Dann et Gili Okev sont revenus pour une brève visite – aux côtés de deux anciens chefs de gouvernements étrangers, de dizaines de journalistes et d’une poignée de volontaires toujours engagés dans le travail minutieux de collecte des traces de leurs voisins qui ont été assassinés.
L’équipe qui parcourait le kibboutz Kfar Azza dimanche avait été réunie par l’horreur historique infligée à cette communauté de 750 personnes le 7 octobre, lorsque les terroristes palestiniens du Hamas ont fait irruption. Sur les 1 400 personnes massacrées dans le sud d’Israël, entre 52 et 60 ont été assassinées dans ce kibboutz. Dix-sept personnes y auraient été prises en otage et emportées à Gaza.
Ces habitants sont revenus pour récupérer leurs affaires. Les chefs de gouvernements étrangers – l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson et l’ancien Premier ministre australien Scott Morris – et les journalistes étaient venus pour rapporter des témoignages. Les volontaires continuaient les mêmes tâches que celles qu’ils effectuaient depuis les jours qui ont suivi le massacre, lorsqu’ils étaient arrivés pour récupérer les corps et les préparer à être enterrés, conformément à la tradition juive.
Tous ont poursuivi leur travail alors que la guerre lancée par Israël en réponse à l’attaque sanglante se poursuivait à quelques kilomètres de là, ses bruits étant audibles et son ombre palpable.
Le bus transportant la délégation de presse s’est arrêté à l’entrée du kibboutz. David Baruch, qui accompagnait le groupe au nom de l’unité du porte-parole de l’armée israélienne, a demandé à la quarantaine de membres de la presse de faire le reste du chemin à pied, expliquant que Tsahal avait reçu une alerte concernant des missiles antichars dans la région et que le bus était une cible toute désignée.
Baruch a demandé aux journalistes de ne pas filmer en direct. « La dernière fois que quelqu’un a fait cela ici, quatre mortiers ont été tirés de Gaza presque immédiatement », a-t-il souligné.
Lorsque le groupe a atteint la zone de la « jeune génération », réservée aux jeunes couples et aux familles, le caractère arbitraire et cruel de l’attaque a été mis à nu.
Une quarantaine de maisons, typiques de l’architecture des kibboutzim par leur aspect et leur taille modestes, ont été ravagées à des degrés divers. Certaines étaient entièrement détruites, leurs murs lardés d’impacts de grenades. D’autres présentaient des trous béants dans leurs murs extérieurs à la suite d’impacts de lance-roquettes.
Toutes portaient des vestiges de la vie qui s’y était déroulée : un hamac recouvert d’une fine pellicule de poussière, une poignée de cartes d’un jeu d’enfants éparpillées parmi les décombres, une tasse pleine de café sur la table de la cuisine.
La phrase « restes humains sur le canapé » était écrite à la peinture noire sur le mur extérieur d’une maison. Le mur adjacent portait un graffiti jaune avec les mots « terroriste à l’intérieur » et la date à laquelle il avait été écrit, le 11 octobre. Un soldat présent sur le site a expliqué que des terroristes s’étaient cachés dans des maisons pendant les jours qui avaient suivi l’attaque.
grand nombre de ses voisins. (Crédit : Deborah Danan via JTA)
KFAR AZZA, JTA – Un mois après que leur kibboutz bucolique a été transformé en site de ruines, Hanan Dann et Gili Okev sont revenus pour une brève visite – aux côtés de deux anciens chefs de gouvernements étrangers, de dizaines de journalistes et d’une poignée de volontaires toujours engagés dans le travail minutieux de collecte des traces de leurs voisins qui ont été assassinés.
L’équipe qui parcourait le kibboutz Kfar Azza dimanche avait été réunie par l’horreur historique infligée à cette communauté de 750 personnes le 7 octobre, lorsque les terroristes palestiniens du Hamas ont fait irruption. Sur les 1 400 personnes massacrées dans le sud d’Israël, entre 52 et 60 ont été assassinées dans ce kibboutz. Dix-sept personnes y auraient été prises en otage et emportées à Gaza.
Ces habitants sont revenus pour récupérer leurs affaires. Les chefs de gouvernements étrangers – l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson et l’ancien Premier ministre australien Scott Morris – et les journalistes étaient venus pour rapporter des témoignages. Les volontaires continuaient les mêmes tâches que celles qu’ils effectuaient depuis les jours qui ont suivi le massacre, lorsqu’ils étaient arrivés pour récupérer les corps et les préparer à être enterrés, conformément à la tradition juive.
Tous ont poursuivi leur travail alors que la guerre lancée par Israël en réponse à l’attaque sanglante se poursuivait à quelques kilomètres de là, ses bruits étant audibles et son ombre palpable.
Le bus transportant la délégation de presse s’est arrêté à l’entrée du kibboutz. David Baruch, qui accompagnait le groupe au nom de l’unité du porte-parole de l’armée israélienne, a demandé à la quarantaine de membres de la presse de faire le reste du chemin à pied, expliquant que Tsahal avait reçu une alerte concernant des missiles antichars dans la région et que le bus était une cible toute désignée.
Baruch a demandé aux journalistes de ne pas filmer en direct. « La dernière fois que quelqu’un a fait cela ici, quatre mortiers ont été tirés de Gaza presque immédiatement », a-t-il souligné.
L’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, au premier plan à gauche, et l’ancien Premier ministre australien Scott Morrison, à l’arrière-plan, visitant le kibboutz Kfar Azza, en Israël, le 5 novembre 2023. (Crédit : Ariel Schalit/AP Photo)
Lorsque le groupe a atteint la zone de la « jeune génération », réservée aux jeunes couples et aux familles, le caractère arbitraire et cruel de l’attaque a été mis à nu.
Une quarantaine de maisons, typiques de l’architecture des kibboutzim par leur aspect et leur taille modestes, ont été ravagées à des degrés divers. Certaines étaient entièrement détruites, leurs murs lardés d’impacts de grenades. D’autres présentaient des trous béants dans leurs murs extérieurs à la suite d’impacts de lance-roquettes.
Toutes portaient des vestiges de la vie qui s’y était déroulée : un hamac recouvert d’une fine pellicule de poussière, une poignée de cartes d’un jeu d’enfants éparpillées parmi les décombres, une tasse pleine de café sur la table de la cuisine.
La phrase « restes humains sur le canapé » était écrite à la peinture noire sur le mur extérieur d’une maison. Le mur adjacent portait un graffiti jaune avec les mots « terroriste à l’intérieur » et la date à laquelle il avait été écrit, le 11 octobre. Un soldat présent sur le site a expliqué que des terroristes s’étaient cachés dans des maisons pendant les jours qui avaient suivi l’attaque.
Vue de la destruction causée par le massacre terroriste du Hamas, au kibboutz Kfar Azza, dans le sud d’Israël, le 15 octobre 2023. (Crédit : Edi Israel/Flash90)
Le canapé à l’intérieur du petit salon était taché de sang. Dann a déclaré que ses voisins Sivan Elkabetz et Naor Hasidim avaient probablement été sortis de leur mamad – pièce sécurisée – et assassinés sur leur canapé.
« Pour le [reste du] monde, il s’agit peut-être d’une énième guerre au Moyen-Orient. Pour les Israéliens, il s’agit d’une tragédie nationale », a expliqué Dann à la Jewish Telegraphic Agency.
« Mais pour moi, c’est une tragédie personnelle. Ces gens étaient mes amis. »
C’était la deuxième fois que Dann – un programmeur informatique qui réside depuis quelques semaines au nord de Tel Aviv, à Kfar Shmaryahu – revenait depuis le massacre. La première fois, il « avait tenu cinq minutes et n’en n’avait plus pu », selon ses propres termes. Sa maison, située de l’autre côté du kibboutz, a été épargnée. Sa femme, ses jeunes enfants et ses parents, qui étaient en visite pour la fête de Simhat Torah, et lui-même ont survécu à cette épreuve de plusieurs heures réfugiés dans leur mamad, lisant des SMS remplis de terreur envoyés par des amis et des voisins terrorisés, et certains de ces messages étaient les derniers qu’ils enverraient.
Dann a raconté l’histoire poignante de la famille Almog-Goldstein, pour laquelle il aura fallu une semaine entière pour déterminer, à l’aide d’échantillons d’ADN, que le père, Nadav, avait été tué avec sa fille aînée, Yam, et que son épouse, Chen, avait été enlevée à Gaza avec les trois cadets du couple.
« Ils n’ont même pas pu compter le nombre de corps après le massacre », a déclaré Dann.
« Que préféreriez-vous entendre ? Que votre famille a été massacrée et brûlée ? Ou qu’ils sont retenus en otages par le Hamas à Gaza ? Quelle serait la meilleure nouvelle ? C’est ce dilemme auquel mes amis sont confrontés. »
Les visites du kibboutz, et d’autres sites durement touchés par l’assaut, organisées par Tsahal ont pour but d’inonder le monde d’informations de première main sur ce qui s’y est passé, afin de contrecarrer la déformation et le négationnisme qui se sont répandus dans les jours qui ont suivi. Avec la rotation du personnel des agences de presse étrangères dans le pays, davantage de journalistes ont pu voir ce qu’Israël voulait qu’ils partagent, mais on demande aussi aux habitants de raconter encore et encore les horreurs dont ils ont été témoins.
« J’ai vu des têtes, et j’ai vu des corps », a raconté Simcha Greineman, volontaire de ZAKA, une organisation spécialisée dans la recherche et le sauvetage de corps, après qu’un journaliste lui a demandé de confirmer les affirmations de Tsahal selon lesquelles les terroristes ont perpétré des décapitations.
« Je ne peux pas dire que j’ai vu quelqu’un procéder [à une décapitation]. J’ai ramassé des têtes sans corps. J’ai ramassé des corps sans têtes. J’ai ramassé des corps d’enfants qui avaient été poignardés. »
« Un enfant avait tout le corps calciné et le crane traversé de part et d’autre par un couteau. »
Des images de cadavres décapités ont été montrées au groupe de journalistes.
Greineman a raconté une scène particulièrement marquante : une famille de cinq personnes – les parents, leur deux enfants et la grand-mère – a été trouvée dans la chambre à coucher « debout en cercle, s’étreignant les uns les autres, les bras entrelacés ».
Greineman et d’autres volontaires de ZAKA ont été chargés de « démêler la famille ».
« Nous prenons ces derniers moments de vie vécus, ce cercle, et nous séparons tous les corps qui étaient attachés les uns aux autres, et nous les mettons dans un sac », a-t-il expliqué.
« C’est horrible. Les gens ne doivent pas se méprendre sur les attaques sauvages qui ont eu lieu ici », a déclaré Johnson, qui avait démissionné de son poste de Premier ministre britannique en juillet 2022.
« On ne peut s’empêcher d’être submergé par le fait que l’endroit où nous nous trouvons était, il y a un mois, un lieu d’innocence et qu’il a été profané au-delà de l’entendement », a déclaré Morrison.
Greineman et Dann ont tous deux parlé des familles des kibboutzim qui ont aidé les travailleurs palestiniens de Gaza. Dann a expliqué qu’un de ses amis s’était rapproché de l’un des ouvriers dont la fille souffrait d’une malformation cardiaque et qu’il l’avait aidé à obtenir des médicaments et des soins médicaux.
« Nous étions heureux que des travailleurs de Gaza viennent en Israël avec des permis de travail pour travailler et rencontrer des Israéliens, pour voir que nous ne sommes pas tous ‘ces diables' », a-t-il déclaré, en faisant un geste avec des guillemets. « Nous étions tous convaincus que les choses étaient en train de changer. Que le Hamas était passé du statut de groupe terroriste à celui ‘d’adulte’, qu’il assumait la responsabilité de son peuple, qu’il se préoccupait de son bien-être. Et ce concept nous a vraiment explosé au visage. »
Les membres d’une famille qui avaient embauché un employé palestinien se trouvent maintenant eux-mêmes retenus otages à Gaza, a indiqué Dann.
« Je ne peux pas vous dire si l’un de ces employés étaient des espions. Nous pouvons supposer que oui, car ils avaient des renseignements. Ils sont venus ici avec des cartes. Ils savaient exactement où tout le monde se trouvait. »
Okev, un autre résident qui était revenu au kibboutz pour rassembler quelques affaires, a déclaré que les autres membres du kibboutz et lui -même avaient été frappés par un sentiment écrasant de « déception ».
« Ces gens – pas ces gens, ces terroristes – sont venus pour nous tuer simplement parce que nous sommes Juifs. Il n’y a pas d’autre raison. Ils travaillaient ici, ils vivaient ici », a déclaré Okev à la JTA. « Nous avions une grande confiance en eux. Mais après les avoir vus [à Gaza] faire la fête dans les rues, nous avons perdu la foi. »
Okev a passé sept heures enfermé avec sa femme dans leur mamad, les terroristes se trouvant juste de l’autre côté du mur, sous le porche de la maison du couple. Selon Okev, ils utilisaient le porche comme une sorte de quartier général pour donner des ordres. La zone était jonchée de suie et d’outils agricoles carbonisés, vestiges d’une bataille entre les terroristes et les forces israéliennes qui s’était déroulée plus tard.
Le couple, dont les fils adultes n’étaient pas au kibboutz au moment de l’infiltration, s’est assis tranquillement dans la pièce sécurisée, a prié de temps à autres, tentant de barricader la porte.
« La question n’était pas de savoir s’ils allaient entrer ou non, mais quand ils allaient entrer. »
Mais ils ne sont pas entrés. Okev ne sait pas pourquoi sa vie a été épargnée alors que 12 de ses amis proches ont été assassinés.
« La providence divine, que puis-je vous dire ? », a-t-il reconnu.
« Quelqu’un veille sur nous. Il n’a apparemment pas veillé sur les autres. Ou bien étaient-ils trop bons, raison pour laquelle ils ont été pris. »
Dann ne sait pas s’il retournera un jour vivre au kibboutz.
« Même si ma maison est intacte, cet endroit est tellement ensanglanté. Cette question est encore trop grande pour moi… pour nous tous », a-t-il déploré.
Okev, quant à lui, a un point de vue différent.
« Nous reviendrons ici, nous reconstruirons cet endroit. Il prospérera et se développera. Il ne restera pas dans cet état », a-t-il affirmé.
« Nous ne les laisserons pas nous déplacer. »