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BRICS 2024 et la marche de la multipolarité

L’élargissement de l’alliance des BRICS en direction de nouveaux pays représente désormais la nouvelle étape importante pour l’ordre multipolaire international. Et pendant que les prétendus experts d’un monde révolu continuent à lui chercher des failles, l’essentiel étant que l’agenda du bloc pro-multipolarité continue sa marche résolue vers l’avant. Le tout en sachant que les étapes d’élargissement de l’alliance sont bien loin d’être terminées.

Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se sont officiellement élargis en faveur de cinq nouveaux membres, à savoir l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis. Représentant désormais ensemble près de 30% de la surface terrestre et 45% de la population mondiale. Comme le note d’ailleurs Bloomberg, l’organisation internationale regroupe désormais certains des plus grands producteurs d’énergie de la planète, de même que certains des plus importants consommateurs parmi les pays dits «en développement», renforçant par la même occasion l’influence économique du groupe dans un monde «dominé par les États-Unis».

Évidemment et là où l’instrument médiatique et financier étasunien se trompe considérablement, c’est précisément quant au monde prétendument «dominé» par les USA. Cette réalité est révolue et ne fera que prendre encore plus d’ampleur dans les mois et les années à venir. Comme prévu, les experts autoproclamés de la minorité planétaire occidentale continuent à tenter de chercher des «failles» au sein de l’alliance des BRICS. Stipulant à chaque fois que les pays membres ont beaucoup de différences et de particularités sur les plans culturel, politique ou économique.

Le souci pour la minorité occidentale est qu’elle n’arrive justement pas à comprendre que la force d’organisations internationales telles que les BRICS réside précisément dans la diversité, la véritable diversité. Et cette diversité représente désormais un contrepoids de très grande taille aux tentatives occidentales à vouloir unifier le monde sous la coupe de fausses valeurs de l’Occident. Des valeurs dont l’écrasante majorité des peuples non-occidentaux, et donc de la large majorité mondiale – ne souhaite pas.

En parlant d’ailleurs toujours de cette diversité au sein des BRICS – l’a-t-elle empêché de dépasser le club d’un autre âge regroupant plusieurs régimes occidentaux + Japon du G7 en termes de PIB combiné ? Et ce en passant uniquement sur la base des cinq premiers membres de l’organisation. Cette diversité véritable a-t-elle empêché le groupe pro-multipolaire à lancer et développer activement le processus de dédollarisation ? Une dédollarisation à laquelle d’ailleurs se joignent d’autres nations du Sud global – pas encore membres des BRICS – mais qui aspirent à le devenir.

Un processus par la même occasion qui ne se limite pas uniquement à l’aspect très important de dédollarisation, mais qui concerne désormais plus globalement parlant l’indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux. Ajoutons effectivement à cela le rôle actualisé des BRICS sur le marché énergétique international, qui peut d’ailleurs, outre le pétrole et le gaz, être étendu à d’autres ressources stratégiques appartenant aux peuples représentant la majorité planétaire – et le tour est joué.

Le tout évidemment sans oublier une coordination de plus en plus accrue entre les nations concernées dans les affaires internationales sur les plans politique, géopolitique ou encore sécuritaire. Et ce pas uniquement sur la base d’une coordination stratégique internationale reconnue entre la Chine et la Russie – deux membres permanents du Conseil de sécurité onusien. Tout cela représente quelques des éléments de réponse aux «doutes» émis par les nostalgiques de l’unipolarité quant à l’avenir des BRICS. Des pseudo-doutes qu’ils ne font d’ailleurs qu’exprimer depuis déjà de longues années, mais avec à chaque fois des erreurs évidentes de calculs. Y compris en matière en prévision du timing lorsque les BRICS auront dépassé économiquement le G7… À la plus grande amertume des analystes occidentaux, cela est arrivé non pas à partir de 2030, mais précisément à l’issue de… 2022. Pour l’anecdote durant la fameuse période où l’establishment occidental espérait si fortement mettre la Russie «à genoux» économiquement, via des sanctions unilatérales illégales.

En parlant justement de sanctions – la réalité contemporaine démontre en ce moment même que lesdites sanctions ne sont plus le monopole exclusif de la minorité occidentale. Comme le confirme d’ailleurs l’annonce par la Chine en ce 7 janvier 2024 de sanctions à l’encontre de cinq entreprises étasuniennes de l’industrie de la défense, pour avoir livré des armes à la région chinoise de Taïwan, ainsi qu’en réponse à l’imposition par Washington de plusieurs sanctions contre Beijing, encore une fois unilatérales et illégales.

Pour finir, le seul petit point «positif» dont aimeraient se vanter les élites de l’Occident étant le désistement de l’Argentine à rejoindre les BRICS suite à l’élection d’un nouveau président résolument pro-occidental. Ceci étant dit et là aussi les faux exceptionnels de l’Ouest se retrouvent face une situation plutôt désagréable – sachant que le pouvoir argentin actuel a déjà affirmé vouloir récupérer les îles Malouines au régime britannique, appelées «îles Falkland» par ce dernier. Pas très aimable d’ailleurs vis-à-vis «d’amis» anglo-étasuniens.

Dans tous les cas et pendant que Buenos Aires dans sa nouvelle configuration aura à discuter de l’avenir des dits territoires avec Washington et Londres, tout en ayant à gérer une situation économique difficile surtout après les opportunités perdues, du moins pour le moment – les BRICS version 2024 sous la présidence de Moscou auront beaucoup de travail sérieux à accomplir.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Date de dernière mise à jour : 10/01/2024

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