Retailleau veut sanctionner Air Algérie et ses employés

Retailleau veut sanctionner Air Algérie et ses employés

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau semble orienter son action exclusivement vers l’Algérie, multipliant les déclarations et les menaces à l’encontre de ce pays. Lors d’une intervention sur BFMTV-RMC, il a évoqué la possibilité de sanctions contre Air Algérie, ajoutant un nouvel élément à une crise diplomatique déjà tendue entre Paris et Alger.

Cette posture tranche avec celle de l’Élysée, où Emmanuel Macron privilégie un apaisement des tensions. Pourtant, Retailleau poursuit dans une direction opposée, allant jusqu’à brandir la menace d’une interdiction de la compagnie aérienne algérienne en France.

Une escalade inédite

Ce bras de fer repose sur une nouvelle exigence d’Air Algérie, qui impose des laissez-passer consulaires pour l’expulsion des ressortissants algériens, y compris lorsque ceux-ci possèdent des papiers d’identité en cours de validité. Retailleau considère cette pratique comme une remise en cause des accords entre les deux pays et a ordonné à la police française d’exiger une attestation écrite des chefs d’escale d’Air Algérie en cas de refus d’embarquement.

Le ministre affirme disposer de moyens de pression progressifs, évoquant une « riposte graduée ». Il laisse entendre que des vérifications strictes pourraient être menées sur les pilotes de la compagnie algérienne pour s’assurer qu’ils respectent les formalités administratives françaises. "Je ne m'interdis rien. On peut vérifier les conditions dans lesquelles les commandants de bord respectent notre droit et les formalités administratives", a-t-il déclaré.

Retailleau a donné une instruction aux policiers chargés d'exécuter les OQTF, de demander systématiquement "un écrit" attestant du refus algérien "au chef d'escale de la compagnie Air Algérie". Si la délivrance d'un écrit est également refusée, "l'identité du chef d'escale devra être relevée".

Un acharnement sur un seul pays

Alors que la France fait face à des enjeux migratoires globaux, Bruno Retailleau semble concentrer toute son attention sur l’Algérie, sans évoquer d’autres compagnies aériennes ou d’autres États concernés par les OQTF. Son discours ne mentionne aucunement des mesures similaires à l’encontre d’autres pays, laissant penser à une volonté politique ciblée

Cette focalisation unilatérale soulève des interrogations sur la stratégie du ministre, qui alimente une escalade sans précédent avec Alger, au risque d’aggraver une situation déjà fragile. Reste à savoir jusqu’où il pourra aller, alors que l’Élysée semble suivre une toute autre ligne diplomatique.

Rayan Dais (Source ObserAlgérie)

Date de dernière mise à jour : 03/03/2025

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