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NOUVELLE CALÉDONIE Nicolas Molinari, le gendarme tué en mission

Cinq morts, dont deux gendarmes en Nouvelle-Calédonie. Après quatre jours d’émeutes particulièrement violentes, la situation reste très tendue dans le Pacifique. Ce jeudi 16 mai encore, trois policiers ont été blessés par balle à Nouméa, dont deux grièvement. Parmi ces victimes, le visage de Nicolas Molinari, gendarme de 22 ans, décédé après une blessure par balle à la tête, a ému de nombreux Français.

© Compte Instagram 36 quai des Orfèvres

Blessé d'une balle à la tête

C’est l’image d’un visage juvénile, heureux et rieur. Dans une courte vidéo partagée par ses amis sur les réseaux sociaux, Nicolas Molinari, surnommé « Momo », apparait souriant et fier de son uniforme. « C’était quelqu’un de joyeux. Il avait toujours la banane et il était toujours motivé » confirme auprès de BV l’un de ses camarades de promotion de l’école des sous-officiers de gendarmerie de Montluçon. « Toujours avec le sourire et explosant de bonheur, pas un moment passé à ses côtés ne pouvait être un mauvais souvenir » ajoute un autre de ses amis sur Facebook.

Ce 15 mai, Nicolas Molinari et son escadron de gendarmerie mobile se trouvaient déployés à Plum, à une trentaine de kilomètres de Nouméa, théâtre de violences entre indépendantistes et forces de l’ordre. « Il est mort après une nuit de protection dans un endroit particulièrement dangereux », a détaillé mercredi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin au Sénat. « Les vieux, comme on dit chez vous en Nouvelle-Calédonie, sont venus parler aux gendarmes, [Nicolas Molinari] a alors retiré son casque et il s’est fait tirer dessus en plein front ». Transporté au au régiment d’infanterie de marine du Pacifique Nouvelle-Calédonie, puis à l’hôpital de Nouméa, le jeune homme décède des suites de ses blessures à 23h46, heure locale. Il laisse derrière lui le souvenir d’un gendarme épanoui et investi.

« Il était heureux de faire ce métier ». Auprès de BV, l’un de ses proches revient sur la brève carrière ce jeune sous-officier. « Il a commencé en 2020 comme gendarme volontaire », résume cet ami. Après une première formation à l’école de gendarmerie de Montluçon, Nicolas Molinari est affecté à la brigade de proximité de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), puis au peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Romans-sur-Isère (Drôme). Deux ans plus tard, il est admis au concours des sous-officiers. « C’est là que je l’ai rencontré, se souvient l’un de ses camarades de promotion. Nous étions dans la même chambre. Rapidement, nous nous sommes bien entendus. Pendant toute la formation nous avons bien rigolé et sommes rapidement devenus amis ». « Nicolas, par son sourire et sa façon d’être, arrivait à remonter le moral de toute la compagnie », complète cet ami, une pointe d’émotion dans la voix.

« Notre héros »

À sa sortie d’école, Nicolas Molinari, un jeune homme « sportif » selon ses proches - il pratiquait la musculation et les arts martiaux -, fait le choix de la gendarmerie mobile et intègre le tout récent escadron de gendarmerie mobile 211/1 à Melun, unité spécialisée dans le maintien de l’ordre. « Il en était très fier. Il me disait qu’il n’y avait pas beaucoup de métier qui permettent de voyager » précise l’un de ses amis. « Il a été déployé en Nouvelle-Calédonie à la fin de l’automne, nous raconte l’un de ses frères d’armes. Je crois qu’il devait rentrer la semaine prochaine. On s’écrivait tous les jours. Hier encore, on échangeait par messages ». « J’aimerais qu’on se souvienne de lui comme quelqu’un de joyeux, un garçon qui aimait vraiment son métier » conclut l’un de ses proches interrogé par BV.

Depuis l’annonce de la mort du jeune sous-officier, les hommages affluent. « Un homme est mort, qui portait l’uniforme de la République. Un homme est mort, abattu sauvagement, alors même qu’il servait son pays. Un homme est mort, qui avait toute la vie devant lui. » a réagi sur X Gabriel Attal. Le Premier ministre adresse ses « pensées » à sa famille et ses frères d’armes et ajoute  : « la Gendarmerie a perdu un homme, mais c’est toute la France qui en porte le deuil. » Des amis et anonymes prennent également sur les réseaux sociaux en hommage au jeune gendarme. « Il a donné sa vie pour que l’un de nous ne la perde pas. Vous êtes notre héros » écrit ainsi un Calédonien. Et un autre abonde : « La Nouvelle-Calédonie se souviendra du combat de Momo ». « Un gars en or. Toujours le sourire, toujours bon délire. Je continuerai à honorer sa mémoire en continuant ce qu’il a commencé à la gendarmerie » complète un de ses amis. Une cagnotte a été ouverte « pour l’accompagner dans son dernier voyage ». En 24 heures, près de 50.000 euros ont déjà été récoltés.

Clémence de Longraye

 

Date de dernière mise à jour : 16/05/2024

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